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CADOT (Cadotte), JEAN-BAPTISTE, trafiquant de fourrures et interprète, baptisé le 5 décembre 1723 à Batiscan (Québec), fils de Jean-François Cadot et de Marie-Josephe Proteau ; décédé en 1803 ou après.

Jean-Baptiste Cadot se rendit pour la première fois dans la région des lacs Supérieur, Michigan et Huron en 1742, après s’être engagé, à l’âge de 18 ans, envers Jean-Baptiste-Nicolas-Roch de Ramezay* pour une expédition dans la région du lac Nipigon. Peut-être fut-il encouragé dans cette voie par son père qui avait fait un voyage à Michillimakinac (Mackinaw City, Michigan) en 1717. En 1750, Cadot était de nouveau dans l’Ouest, cette fois pour le compte de Louis Legardeur* de Repentigny et de Louis de Bonne* de Missègle, qui avaient tous deux obtenu la seigneurie de Sault-Sainte-Marie (Michigan). Les rapides tumultueux de la rivière Sainte-Marie étaient un point stratégique sur la route vers l’intérieur, puisque tous les canots qui allaient du lac Huron au lac Supérieur devaient être transportés ou tirés à contre-courant. Repentigny y construisit un petit fort ; à son départ, il y laissa Cadot pour que ce dernier lui servît d’agent.

Cadot s’adapta à la vie des bois en prenant chez lui une Nipissing nommée Athanasie (ou peut-être Anastasie). Après la naissance d’une fille en août 1756, ils régularisèrent leur union en se mariant à Michillimakinac, le 28 octobre. Trois ans plus tard, une autre fille naissait et, en 1761, un garçon prénommé Jean-Baptiste voyait le jour. L’épouse de Cadot lui fut d’un grand avantage, car elle était apparentée au chef de guerre sauteux Madjeckewiss et, de surcroît, fort respectée. À la maison, on ne parlait que sauteux, si bien que l’habileté de Cadot à parler cette langue, de même que son éloquence, lui valut la fonction de chef de la bande locale, qui comptait environ 50 guerriers.

En 1762, la région de Sault-Sainte-Marie (Sault Ste Marie) était aux mains des Britanniques. Cadot, qui y possédait une petite ferme et qui devait soutenir sa famille, s’entendit rapidement avec le trafiquant Alexander Henry* et avec la petite garnison des Royal Americans (60e d’infanterie) que commandait John Jamet*. À la fin de décembre, un incendie détruisit trois des quatre bâtiments situés à l’intérieur du fort, n’épargnant que la maison de Cadot. La plupart des soldats retournèrent à Michillimakinac, mais Jamet était trop gravement brûlé pour être déplacé. À la fin de février, toutefois, Cadot et Henry entreprirent un voyage ardu, en plein hiver, pour remettre Jamet à son unité. Après quoi Cadot retourna chez lui.

Il aurait mieux valu pour Jamet et Henry d’être restés à Sault-Sainte-Marie. À la suite du siège de Detroit par Pondiac*, les Sauteux, sous le commandement de Madjeckewiss et de Minweweh*, s’emparèrent de Michillimakinac le 2 juin 1763, tuant Jamet et faisant Henry prisonnier. Les Indiens de Sault-Sainte-Marie, cependant, se tinrent à l’écart de cette affaire grâce aux efforts de Cadot. En mai 1764, Henry reçut la permission de Wawatam*, le Sauteux qui l’avait capturé, de se rendre à Sault-Sainte-Marie. Madjeckewiss y arriva aussi avec sa bande ; n’eût été l’intervention de Cadot, il eût fait un mauvais parti à Henry. Le 22 juillet, Athanasie donna naissance à un autre garçon, Michel. Le 13 août, au moment où les Cadot amenèrent l’enfant à Michillimakinac pour le faire baptiser par Pierre Du Jaunay*, les Britanniques n’avaient pas encore réoccupé le poste.

Au retour des Britanniques, le 22 septembre, leur commandant, le capitaine William Howard, garda les soldats à Michillimakinac et envisagea de confier à Cadot le soin de le représenter à Sault-Sainte-Marie. En mai 1765, Cadot y fut envoyé, avec une ceinture de porcelaine, pour renseigner les Indiens sur les négociations de paix entreprises par sir William Johnson*, surintendant des Affaires des Indiens du Nord. Un mois plus tard, Cadot prouva d’une façon éclatante son influence sur les Indiens en conduisant 80 canots à Michillimakinac pour la signature d’un traité. Lorsque les Indiens réclamèrent que les trafiquants fussent autorisés à se rendre jusqu’au lac Supérieur, Howard, en se fondant sur l’avis de Cadot, accorda à ce dernier la permission de trafiquer à La Pointe (Wisconsin). S’associant de nouveau avec Alexander Henry, Cadot resta à Sault-Sainte-Marie, pendant que Henry trafiquait à proximité de la baie Chequamegon (Wisconsin).

En août 1766, Cadot fut nommé interprète en langue indienne, fonction qu’il exerça pendant au moins un an ; il gagnait 8 shillings par jour et disposait de présents à distribuer. Considéré comme le « vigilant ami des Anglais », il montra que sa réputation était méritée en convainquant les Indiens de Sault-Sainte-Marie de changer leur drapeau français pour un drapeau britannique, au mois de mars 1767. Tout en travaillant pour Robert Rogers*, commandant à Michillimakinac, et aussi pour Johnson, Cadot était devenu l’un des personnages les plus influents de la région des lacs Supérieur, Michigan et Huron.

Au cours de l’été de 1767, Cadot aida Henry Bostwick, John Chinn et Alexander Henry dans leur recherche de dépôts de cuivre le long du lac Supérieur ; il fut mentionné au nombre des associés de Bostwick lorsqu’un groupe d’investisseurs britanniques reçut de Londres l’autorisation d’établir des mines dans la région. Pendant les quelques années qui suivirent, Cadot servit les intérêts de l’entreprise en maintenant de bonnes relations avec les Indiens Pt en les empêchant de nuire aux mines. Bien que l’opération se révélât non rentable, la réputation de Cadot continua de croître. En 1771, Johnson le considérait comme l’un des « deux Français les plus fidèles » ; la même année, George Turnbull, commandant à Michillimakinac, disait que Cadot avait « généralement une bonne réputation, tant parmi les Canadiens que parmi les Indiens ».

En 1775, Cadot se joignit à Joseph et Thomas Frobisher, à Alexander Henry et à Peter Pond pour trafiquer dans les environs du lac Pine Island (lac Cumberland, Saskatchewan). La traite prospéra dans l’Ouest, et Sault-Sainte-Marie prit une importance grandissante comme centre de ravitaillement. Cadot resta associé à Henry jusqu’en 1778 au moins, après quoi il monta des entreprises de concert avec Jean-Baptiste Barthe, un des agents de John Askin père.

La Révolution américaine n’eut point d’effets directs sur Cadot avant 1780, année où Patrick Sinclair, lieutenant-gouverneur de Michillimakinac, décida d’attaquer les Espagnols à Saint-Louis (St Louis, Missouri). Conscient du fait que « les Indiens [étaient] sous l’autorité absolue de M. Cadot, un homme très honnête », Sinclair dépêcha Cadot, à la tête d’un parti de guerre, le long de la rive sud du lac Supérieur afin d’y gagner l’appui des autochtones. Un certain nombre d’Indiens que recruta Cadot participèrent à l’action contre Saint-Louis, qui se révéla néanmoins un échec. En octobre 1781, Cadot fut de nouveau placé sur la feuille de paie à titre d’interprète. En septembre 1783, Daniel Robertson, alors commandant à Michillimakinac (Mackinac Island, Michigan), envoya Cadot et Madjeckewiss dans la région de Chequamegon pour tenter en vain d’arrêter la guerre entre les Sauteux, les Renards et les Sioux.

À la suite de la mort d’Athanasie, Jean-Baptiste Cadot avait épousé vers 1767 une Canadienne du nom de Marie Mouet ; au mois d’octobre 1767, ils eurent un garçon, Joseph-Marie, qui mourut jeune, semble-t-il. En 1772 ou 1773, Cadot envoya son fils Jean-Baptiste à Montréal où celui-ci étudia au collège Saint-Raphaël de 1773 à 1780. En 1786, les fils de Cadot travaillaient avec lui dans la firme appelée Messrs Cadot and Company ; à partir de 1787, il est évident que l’activité de l’entreprise était en très grande partie entre leurs mains. Invoquant les infirmités de l’âge, le vénérable trafiquant, apparemment trop faible pour signer, remit officiellement l’affaire à Jean-Baptiste et à Michel le 24 mai 1796. Au cours de sa carrière, Cadot avait été le principal trafiquant de Sault-Sainte-Marie et il semble avoir joui d’un revenu confortable, bien qu’il ne devînt jamais riche. Son fils Jean-Baptiste fut admis, en 1801, parmi les associés de la North West Company, mais il en fut expulsé deux ans plus tard pour ivrognerie. La date de la mort de Cadot père demeure inconnue : un récit laisse entendre qu’elle serait survenue en 1803, mais il se pourrait qu’il eût vécu jusqu’en 1812. Louis-Honoré Fréchette* fit de Cadot le personnage central du Drapeau fantôme, poème publié dans son recueil intitulé la Légende d’un peuple (Paris, 1887).

David A. Armour

APC, MG 19, A2, sér. 1, 3.— Clements Library, Thomas Gage papers, American ser., 103, Turnbull à Gage, 12 mai 1771 ; 104, Turnbull à Gage, 6 juill. 1771 ; supplementary accounts, « Account of Sir William Johnson’s Indian Department expenses to Sept. 25, 1767 » ; « Speismacher Indian transactions, Dec. 8, 1767-July 18, 1768 ».— DPL, Burton Hist. Coll., J.-B. Barthe papers, invoice book, 1778–1780 ; sales book, 1775–1779 ; ledger, 1775–1779.— Musée McCord, J.-B. Blondeau, account book, 1777–1787.— PRO, CO 700, Canada n° 38E.— Univ. of Notre Dame Arch. (Notre Dame, Ind.), Wisconsin diocesan coll., Cadotte ledger.— Wis., State Hist. Soc., Consolidated returns of trade licences, 1777, 1779, 1781–1783, 1785–1786 (transcriptions).— Les bourgeois de la Compagnie du Nord-Ouest (Masson).— Jonathan Carver, Travels through the interior parts of North America, in the years 1766, 1767, and 1768 (3e éd., Londres, 1781 ; réimpr., Minneapolis, Minn., 1956), 131s., 141–143.— Henry, Travels and adventures.— John Askin papers (Quaife), 1.— Johnson papers (Sullivan et al.).— Mich. Pioneer Coll., 9 (1886) ; 10 (1886) ; 11 (1887) ; 20 (1892) ; 37 (1909–1910).— [Robert] Rogers, « Rogers’s Michillimackinac journal », W. L. Clements, édit., American Antiquarian Soc., Proc. (Worcester, Mass.), nouv. sér., 28 (1918) : 224–273.— U.S. v. Repentigny (1866), 72 U.S. 211, 223–226, 241–243, 247, 251–252.— Wis., State Hist. Soc., Coll., 11 (1888) ; 12 (1892) ; 18 (1908) ; 19 (1910).— Dictionnaire national des Canadiens français (1608–1760) (3 vol., Montréal, 1958).— Massicotte, « Répertoire des engagements pour l’Ouest », ANQ Rapport, 1929–1930 : 221, 424.— Tanguay, Dictionnaire.— Joseph Tassé, Les Canadiens de l’Ouest (2 vol., Montréal, 1878), 1.— Wallace, Macmillan dict.— Cadotte family stories, T. H. Tobola, compil. (Cadotte, Wis., 1974).— Maurault, Le collège de Montréal (Dansereau ; 1967), 186.— Walter O’Meara, Daughters of the country : the women of the fur traders and mountain men (New York, 1968). Cet ouvrage confond la première et la seconde épouse de Jean-Baptiste Cadot  [d. a. a.].

Bibliographie générale

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David A. Armour, « CADOT, JEAN-BAPTISTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cadot_jean_baptiste_5F.html.

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Auteur de l'article:    David A. Armour
Titre de l'article:    CADOT, JEAN-BAPTISTE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    19 mars 2024