JAMET, JOHN, officier, décédé le 2 juin 1763 à Michillimakinac. Ses origines, comme presque toute sa vie du reste, demeurent obscures.

En 1755, après la défaite d’Edward Braddock près du fort Duquesne (Pittsburgh, Penn.), un nouveau régiment, le Royal Americans, fut levé pour servir à la frontière. Puisque la majorité des recrues provenaient des établissements allemands de la Pennsylvanie et ne pouvaient parler anglais, on devait nommer des officiers capables de leur commander dans leur propre langue. John Jamet fut un de ces nouveaux officiers.

Le 30 mars 1758, il fut promu enseigne, et il fait peu de doute qu’il servit par la suite dans un fort à la frontière. Il semble s’être distingué au service de l’artillerie du régiment. À l’été de 1761, lorsqu’il fut promu lieutenant, il était le seul officier d’artillerie ayant de l’expérience dans la garnison de l’île Perrot (Montréal).

À l’été de 1762, Jamet arriva à Détroit avec un détachement commandé par le major Henry Gladwin*, qui venait d’être nommé à la tête du poste. Le 3 septembre, il devint l’un des trois membres d’une commission d’enquête désignée pour déterminer si une négligence dans le service avait été la cause de l’échec de Charles Robertson à localiser un chenal permettant aux navires à fort tirant d’eau de traverser le lac Sainte-Claire en évitant les ensablements. Quelques jours plus tard, quand le capitaine George Etherington fut envoyé pour assumer le commandement de Michillimakinac, Jamet et un petit groupe de soldats allèrent prendre le commandement du sous-poste de Sault-Sainte-Marie.

Le 21 décembre, un désastreux incendie détruisit l’abri des soldats à Sault-Sainte-Marie, et Jamet, grièvement brûlé, en réchappa de justesse. Sa petite garnison se retira au fort Michillimakinac pour l’hiver ; on transporta Jamet par voie de terre sur un traîneau indien parce que ses blessures étaient trop graves pour qu’il puisse supporter le voyage par bateau.

Le 2 juin 1763, quelques Sauteux et Sauks, inspirés par le siège de Pondiac à Détroit, détournèrent l’attention du gardien de faction à Michillimakinac enjouant une partie de crosse et attaquèrent le fort par surprise. Le capitaine Etherington et un autre officier furent capturés dès le début. Jamet, qui au dire de quelques personnes, fut le seul officier à offrir une certaine resistance, dégaina son épée et repoussa plusieurs agresseurs avant d’être abattu lui-même. Les Indiens lui tranchèrent alors la tête et achevèrent plusieurs autres soldats qui avaient déjà capitulé. Le jésuite Pierre Du Jaunay*, missionnaire à Michillimakinac, s’interposa pour mettre fin au massacre, et il semble aussi qu’il ait obtenu les restes de Jamet et des autres soldats anglais tués pour les enterrer dans le cimetière du poste.

Harry Kelsey

BM, Add. mss, 21 661, f.178, Haldimand to Amherst, 21 sept. 1761.— DPL, Burton hist. coll. Porteous papers, John Porteous to his father, 20 nov. 1763.— Mackinac Island State Park Commission (Lansing, Mich.), Journals of the travels of Jonathan Carver in the year 1766 and 1767 (copie dactylographiée), p. 4.— PRO, WO 34/49, return of the detachment of the Royal American Regiment, 23 nov. 1762.— Army list, 1758, 110 ; 1761, 117.— Bouquet papers, Michigan Pioneer Coll., XIX (1891) : 162s., 177, 182s.— Jonathan Carver, Three years travels through the interior parts of North America [...] (Glasgow, 1805), 32s.— Diary of the siege of Detroit [...], F. B. Hough, édit. (Albany, 1860), 30s.— Alexander Henry, Travels and adventures in Canada and the Indian territories belween the years 1760 and 1776, James Bain, édit. (Boston, 1901 ; réimpr. Edmonton, 1969), 7879. JR, (Thwaites), LXX, 25054.— Lieut. James Gorrell’s journal, Coll. of the Stale Hist. Soc. of Wisc., I([1854]), 2428.— Memoir of Charles Langlade, Coll. of the State Hist. Soc. of Wisc., VII (1876) : 156.— Statutes (Grande-Bretagne), 29 George II, c. 5.— R. W. Hale, The Royal Americans (« William L. Clements Library Bull. », XLI, Ann Arbor, Mich., 1944).— Francis Parkman, The conspiracy of Pontiac and the Indian war after the conquest of Canada (10e éd., 2 vol., Boston, 1886 ; réimpr. New York, 1962).— Peckham, Pontiac.

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Harry Kelsey, « JAMET, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/jamet_john_3F.html.

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Auteur de l'article:    Harry Kelsey
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    22 déc. 2024