BREYNTON, JOHN, ministre de l’Église d’Angleterre, baptisé le 13 avril 1719 à Trefeglwys (Powys), pays de Galles, fils de John Breynton, décédé le 20 juillet 1799, à Londres.

Après des études à la Shrewsbury School, John Breynton fut admis au Magdalene College, à Cambridge, le 5 mars 1738/1739. Il obtint son baccalauréat ès arts en 1742. Ordonné la même année, il entra au service de l’aumônerie de la marine royale et servit sur le Suffolk en 1742, le Deptford en 1743, le Prince Frederick en 1744 et le Norwich en 1745–1746. Le 22 mai 1746, il arriva à Louisbourg, île du Cap-Breton, dans la petite escadre de Charles Knowles et y demeura, comme aumônier adjoint de la garnison, jusqu’à l’évacuation de la forteresse en 1749. Il retourna en Angleterre et, l’année suivante, obtint sa maîtrise ès arts de Cambridge.

Quittant la marine, Breynton se mit au service de la Society for the Propagation of the Gospel, le 17 avril 1752, et fut envoyé à Halifax, en remplacement de William Tutty*. À son arrivée, au début d’octobre, il y trouva Thomas Wood, déjà établi, et la présence de deux missionnaires dans la même paroisse occasionna certaines difficultés. Leur situation, l’un à l’égard de l’autre, ne fut finalement régularisée que le 24 septembre 1759, alors que le gouverneur Charles Lawrence* nomma Breynton rector, et Wood vicar de l’église St Paul.

À Halifax, Breynton trouva un établissement de quelque 2 700 personnes, la plupart inscrites comme membres de l’Église d’Angleterre, mais au nombre desquelles on comptait de nombreux dissidents de la Nouvelle-Angleterre. Les rapports de Breynton avec ces dissidents furent cordiaux tout au long de son ministère. Il apprit l’allemand suffisamment pour prêcher devant les membres de-la petite église allemande St George, à Halifax, et, alors qu’ils n’avaient pas de ministre, il les servit avec la même diligence dont il faisait preuve envers sa propre congrégation de St Paul. Lui et Wood portèrent leur ministère au delà de Halifax, et aussi loin qu’Annapolis Royal. L’expulsion des Acadiens, en 1755, et l’arrivée subséquente de colons de la Nouvelle-Angleterre ouvrirent à leurs entreprises missionnaires un nouveau champ d’apostolat.

En 1769, sa tâche commença à peser lourdement sur les épaules de Breynton. Le 16 janvier, il écrivit à la Society for the Propagation of the Gospel, demandant la permission de se rendre en Angleterre l’année suivante, mais il ne put partir avant 1771. Le 16 avril de cette dernière année, il reçut un doctorat en théologie de Cambridge, sur la recommandation d’amis influents de la Nouvelle-Écosse ; il retourna à Halifax en 1772.

Dans une lettre à la Society for the Propagation of the Gospel, le 2 janvier 1776, Breynton écrivait : « la petite vérole s’est déclarée parmi nous l’été dernier [...] Quand cette maladie [...] commença à se répandre, j’ai fait tous les efforts possibles pour promouvoir l’inoculation, ai prononcé un sermon de circonstance et organisé une souscription en vue de l’inoculation des pauvres, si bien que je me flatte d’avoir été l’instrument qui a servi à sauver de nombreuses vies dans cette province. » Les difficultés de la colonie s’accrurent en 1776 avec l’affluence inattendue de réfugiés qui étaient partis de Boston avec les troupes du lieutenant général sir William Howe. Leur arrivée constitua un lourd fardeau pour les citoyens de Halifax, dont les ressources étaient limitées, et certains accrochages survinrent entre les anciens et les nouveaux habitants. Breynton fit tout ce qu’il put pour réconcilier les deux factions et aida particulièrement le clergé loyaliste. Jacob Bailey*, entre autres, témoigna de l’amabilité de Breynton, dans des lettres à la Society for the Propagation of the Gospel.

Brisé physiquement par ses travaux, Breynton, le 13 janvier 1777, demanda à la société de se rendre en Angleterre au retour de la paix, mais l’autorisation lui en fut refusée. Après plusieurs autres requêtes, il partit enfin, à l’été de 1785, et demeura en congé jusqu’en 1789. On a dit qu’il entretenait certains espoirs d’être nommé évêque de la Nouvelle-Écosse ; il pouvait compter, pour réaliser cette ambition, sur plusieurs appuis dans la province. Déçu dans son attente, puisque Charles Inglis* avait été sacré évêque en 1787, il résigna ses fonctions en 1789, et, grâce aux efforts de la Society for the Propagation of the Gospel, il demanda et obtint une pension de l’Archbishop Tenison Fund. Il fut par la suite remplacé, comme rector de St Paul, par Robert Stanser*. Pendant les années où il vécut en Nouvelle-Écosse, Breynton avait détenu plusieurs postes et aumôneries, à telle enseigne qu’on lui a fait la réputation d’être cupide ; mais ses bénéfices variés n’étaient pas considérés, à cette époque, comme inhabituels. Bien plus, il n’est pas certain qu’il ait touché quelque salaire que ce soit pendant les premières années de son ministère.

Antérieurement à son arrivée à Halifax, Breynton avait épousé une certaine Elizabeth, dont on ignore le nom de famille. Ils eurent sept ou huit enfants. Le 6 septembre 1779, un an après la mort de sa première femme, il épousa à Halifax Mary Cradock, veuve de Joseph Gerrish, qui l’accompagna en Angleterre en 1785. À sa mort, à Londres, à l’âge de 80 ans, Breynton fut enseveli dans le cimetière de l’église St Mary, à Paddington Green.

C. E. Thomas

National Library of Wales (Aberystwyth), Trefeglwys parish registers, 1695–1723, III : f.14.— National Maritime Museum, RUSI/NM/137 a & b, List of chaplains of the Royal Navy, 1626–1916, par A. G. Kealy.— PANS, RG 1, 19, no 16, Knowles à Newcastle, 8 juill. 1746.— PRO, Adm. 6/6.— University of Cambridge, Magdalene College (Cambridge, Angl.), admissions registers, no 3 (1716–1894), p.31.— USPG, B, 20, pp.7, 25 ; 25, nos 135, 202, 212, 239 ; Journal of SPG, 12, p.136 ; 28, p.246 (mfm aux PANS).— Alumni Cantabrigienses [...], John et J. A. Venn, compil. (10 vol. en 2 parties, Cambridge, Angl., 1922–1954), 1re partie, I.— R. V. Harris, The Church of Saint Paul in Halifax, Nova Scotia : 1749-1949 (Toronto, 1949).— C. F. Pascoe, Two hundred years of the S.P.G. [...] (2 vo1., Londres, 1901).— A. W. H. Eaton, Old Boston families, number two : the family of Capt. John Gerrish, New England Hist. and Geneal. Register, LXVII (1913) : 105–115.

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C. E. Thomas, « BREYNTON, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 17 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/breynton_john_4F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
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