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WETMORE, GEORGE LUDLOW, avocat et fonctionnaire, né le 26 décembre 1795 à Gagetown, Nouveau-Brunswick, fils aîné de Thomas Wetmore et de Sarah Peters ; le 26 décembre 1816, il épousa Harriet Rainsford, et ils eurent quatre enfants, dont Andrew Rainsford Wetmore* ; décédé le 2 octobre 1821 sur la colline Maryland (Fredericton).

En tant que fils aîné du procureur général du Nouveau-Brunswick, George Ludlow Wetmore avait un avenir prometteur. Il étudia le droit avec son père, fut admis à la Cour suprême à titre d’attorney et, le 18 juin 1816, fut nommé greffier de la chambre d’Assemblée. Il devint barrister le 2 mars 1819, puis s’associa à son père à Fredericton. Leurs principaux concurrents au tribunal étaient Samuel Denny Street et son fils, George Frederick Street*. Samuel Denny Street avait été longtemps offusqué de son exclusion du milieu fermé des loyalistes d’origine américaine qui monopolisaient les faveurs gouvernementales et, en 1800, il s’était battu en duel avec John Murray Bliss, dont le fils, George Pidgeon Bliss, devait épouser en 1819 Sarah Wetmore, sœur de George Ludlow. L’animosité qui régnait entre Street et l’élite loyaliste s’était transmise à la deuxième génération. En 1821, durant le procès du shérif du comté d’York, accusé d’arrestation arbitraire, George Frederick Street, avocat du shérif, et George Ludlow Wetmore, avocat du demandeur, faillirent en venir aux mains à l’extérieur de la salle d’audience, et Wetmore provoqua Street en duel.

Dans le plus grand secret, puisque le duel était illégal, les deux hommes se rencontrèrent au petit matin du 2 octobre 1821 sur la colline Maryland, à quatre milles à l’extérieur de Fredericton, où ils échangèrent leurs premiers coups de feu. Selon le récit rien moins qu’impartial de Street, celui-ci tira délibérément vers le sol et il était prêt à se réconcilier, mais Wetmore insista pour continuer. La deuxième balle de Street frappa Wetmore au-dessus du poignet, traversa le coude et l’atteignit à la tête. On appela des médecins, mais quand ils arrivèrent, Wetmore était décédé. Il n’avait pas tout à fait 26 ans et laissait derrière lui sa femme enceinte et trois enfants. L’enfant posthume fut une fille que l’on prénomma George. La femme de Wetmore vécut jusqu’à l’âge de 94 ans et elle n’adressa plus jamais la parole à un Street.

Pour la première génération de loyalistes, dont un grand nombre avaient servi durant la Révolution américaine, le duel avait été chose commune, en particulier chez les hommes de loi soucieux d’établir leur rang de gentlemen. Mais, au début du xixe siècle, l’opinion publique acceptait moins bien les duels. La mort de William Bowie, tué par Richard John Uniacke fils lors d’un duel en 1819, souleva un tollé en Nouvelle-Écosse et dans la province voisine du Nouveau-Brunswick. Street et les témoins, Richard Davies et John Francis Wentworth Winslow, qui tous deux avaient un passé militaire, furent suffisamment effrayés par ce qu’ils avaient fait pour s’enfuir au Maine ; durant leur absence, le coroner William Taylor ordonna qu’on se mette à leur poursuite et le shérif lança contre eux un mandat d’arrêt pour meurtre. En février 1822, ils revinrent pour être jugés. Les procès pour meurtre à la suite d’un duel étaient rares en Amérique du Nord britannique, mais plus fréquents en Grande-Bretagne, et personne n’avait jamais été reconnu coupable, à moins qu’il y ait eu tricherie (Uniacke, par exemple, avait été acquitté). Le procès de Street fut grotesque. Une kyrielle de témoins, appartenant à l’élite loyaliste, attestèrent les sentiments « humains » de Street ; les deux témoins du duel refusèrent d’admettre qu’ils avaient vu Street tuer Wetmore ; les avocats de la défense, Ward Chipman* fils et Henry Bliss*, attaquèrent la preuve indirecte fournie par le procureur de la couronne, William Botsford*, et tentèrent de mettre en doute le fait que Street était présent lors du duel ; le président du tribunal, John Saunders, recommanda au jury d’acquitter Street, ce qu’il fit. Comme dans d’autres cas similaires, on a l’impression que les témoins, les juges et les procureurs participaient à une conspiration pour empêcher que la loi contre le duel soit appliquée. C’étaient, bien sûr, les mêmes hommes qui appliquaient le droit pénal avec tant de vigueur contre ceux qui n’appartenaient pas à la gentry.

Plus tard, Street exprima ses remords mais, en 1834, il provoqua Henry George Clopper* en duel pour défendre son honneur, défi que Clopper refusa avec dédain. Un changement d’attitude envers le duel s’était clairement produit même dans l’élite de la colonie et, en contribuant à ce changement, la mort de George Ludlow Wetmore n’était peut-être pas entièrement vaine.

Phillip Buckner

APNB, MC 1, Wetmore file, « Thomas Wetmore [...] from England to America, 1635 » ; MC 300, RS 160, L4a, no 77.— UNBL, MG H11, legal papers, 21 févr. [1822].— New-Brunswick Royal Gazette, 2 juin 1816, 7 avril, 10 août 1818, 2 mars 1819, 2, 9 oct. 1821.— Lawrence, Judges of N.B. (Stockton et Raymond).— Lorenzo Sabine, Notes on duels and duelling [...] (Boston, 1855).— Mary Barker, « The duel », Atlantic Advocate (Fredericton), 49 (1958–1959), no 3 : 49–55.

Bibliographie générale

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Phillip Buckner, « WETMORE, GEORGE LUDLOW », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/wetmore_george_ludlow_6F.html.

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Auteur de l'article:    Phillip Buckner
Titre de l'article:    WETMORE, GEORGE LUDLOW
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
Date de consultation:    19 mars 2024