THOMSON (Thompson), EDWARD WILLIAM, fermier, officier de milice et homme politique, né en janvier 1794 à Kingston, Haut-Canada, fils des Loyalistes Archibald Thomson, charpentier, et Elizabeth McKay, décédé le 20 avril 1865 dans le canton d’York, Haut-Canada. Thomson épousa d’abord, en 1815, Sarah Maria Terry, du canton de Scarborough ; ils eurent trois fils et quatre filles. En 1829, il épousa en secondes noces Mary (décédée en 1832), fille de Jesse Ketchum, qui mit au monde deux enfants, puis en 1834 en troisièmes noces Selina Lee, la veuve du docteur Archibald Chisholm, premier médecin à pratiquer à London, Haut-Canada, qui donna naissance à une fille.

La famille d’Edward William Thomson déménagea à Newark (Niagara-on-the-Lake) en 1795, à York (Toronto) en 1796 et dans le canton de Scarborough en 1808. Pendant la guerre de 1812, Thomson servit dans la compagnie de flancs-gardes du 3e régiment de la milice d’York, sous les ordres du capitaine Duncan Cameron*. Il était présent lors de la prise de Detroit par Isaac Brock*, fut décoré pour sa bravoure à Queenston Heights et reçut une concession de terrain à titre de milicien. Il fit partie de ceux qui furent libérés sur parole après la prise d’York par les Américains en 1813. Thomson demeura lié à l’armée pendant longtemps. Il fut promu capitaine du 1er régiment de York-Ouest en 1822 puis muté dans le 3e régiment de la milice de York-Ouest en 1827. Il combattit lors de la rébellion de 1837–1838 et devint lieutenant-colonel du 7e régiment de la milice de York-Nord en 1839. Il fut muté au 7e bataillon de la milice d’York en 1846 et en 1856 fut nommé commandant du 5e district de la milice du Haut-Canada.

Dans les années 1820, Thomson partit pour le district de Johnstown et s’engagea, en association avec George Crawford, dans la construction d’écluses sur les canaux du Saint-Laurent et le canal de Rideau. En 1830, il quitta Maitland Rapids (Kilmarnock), comté de Grenville, pour York. Deux ans plus tard, il fit passer son contrat au nom de Crawford et alla s’établir dans le canton de Toronto. Par la suite, il acheta et afferma un certain nombre de propriétés dans la région qui fait maintenant partie de Toronto. Il fut aussi un des entrepreneurs qui travaillèrent sur le canal de Welland, peut-être dans les années 1840, lorsqu’on remplaça les écluses en bois par de plus importants ouvrages en pierre. En 1847, le rédacteur en chef du British American Cultivator décrivit ainsi Thomson : « [C’est un] fermier canadien autochtone, qui a franchi les diverses épreuves et privations que comporte la vie des défricheurs, et [c’est] aussi un autodidacte. »

Thomson fut conseiller presbytéral à l’église presbytérienne St Andrew à Toronto ; en politique, il fut conservateur. Battu en 1834 aux élections à l’Assemblée par William Lyon Mackenzie dans la deuxième circonscription du comté d’York, il remporta en 1836 la victoire sur lui, triomphe dû probablement davantage à la campagne électorale de sir Francis Bond Head* qu’à ses aptitudes d’homme politique. Charles Lindsey* prétendit que Thomson penchait pour le « Family Compact » à l’Assemblée mais l’Examiner de sir Francis Hincks* le loua d’avoir, à plusieurs reprises, voté pour l’affectation des « réserves » du clergé à des fins éducatives et de s’opposer à toutes les mesures conduisant au monopole politique ou à l’exclusivité. Il fut battu en 1851 par Amos Wright* dans York-Est et en 1863 par William Pearce Howland* dans York-Ouest.

C’est dans le domaine de l’agriculture que Thomson apporta sa plus grande contribution, d’abord en participant à la fondation en 1830 de la Société d’agriculture du district de Home, dont il fut président, puis comme premier président de l’Association provinciale d’agriculture, créée en 1846, et de la Société d’agriculture du comté d’York, fondée en 1850. Thomson préconisait le développement du bétail et des produits agricoles ; il importa dans sa propre exploitation un cheptel de race pure dont il fit l’élevage. Il encouragea également la fabrication au pays d’instruments aratoires ainsi que la création d’une ferme modèle et d’un musée agricole. Il fit partie des représentants canadiens à l’Exposition de Londres de 1851 et à celle de 1862.

Thomson fut, à diverses époques, magistrat, préfet du district de Home, membre fondateur et administrateur de Queen’s College à Kingston et vice-président de l’Upper Canada Bible Society. Il fut aussi président de la Farmers’ Mutual Fire Insurance Company ainsi qu’un des administrateurs de la Farmers’ Joint Stock Banking Company et de la Canada Landed Credit Company. Il mourut le 20 avril 1865 en se rendant à pied de sa ferme à Toronto pour assister à une réunion du conseil de l’Association provinciale d’agriculture.

Ann Mackenzie

APC, RG 1, L3 ; RG 68, 1, General index, 1651–1841.— London Public Library and Art Museum (London, Ont.), Edwin Seaborn coll.— MTCL, Humber Valley archives, E. W. Thomson file.— PAO, Bull (William Perkins) coll. ; Data on United Empire Loyalists, W. E. Reid, compil. (copie dactylographiée) ; RG 8, I-6-A, 8, 10.— Journal of Education for U. C., XVIII (1865) : 62.— The Proudfoot papers, M. A. Garland, édit., OH, XXVII (1931) : 435–496.— Canada Farmer ; a Fortnightly Journal of Agriculture, Horticulture, and Rural Affairs (Toronto), 1er mai 1865.— Examiner (Toronto), 29 déc. 1841.— Globe, 21 avril 1865.—Illustrated historical atlas of the county of York [...] (Toronto, 1878 ; réimpr., 1969).— W. P. Bull, From Brock to Currie, the military developments and exploits of Canadians in general and of the men of Peel in particular, 1791 to 1930 (Toronto, [1936]).— Dent, Upper Canadian rebellion.— Fourteen generations in North America, J. H. R. Thomson, compil. (Calgary, [1967]).— A history of Upper Canada College, 1829–1892 ; with contributions by old Upper Canada College boys, lists of head-boys, exhibitioners, university scholars and medallists, and a roll of the school, George Dickson et G. M. Adam, compil. (Toronto, 1893).— Lindsey, Life and times of Mackenzie.— Robertson’s landmarks of Toronto, II.— Edwin Seaborn, The march of medicine in western Ontario (Toronto, [1944]).

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Ann Mackenzie, « THOMSON (Thompson), EDWARD WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/thomson_edward_william_9F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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