FISHER, THOMAS, exploitant forestier, négociant et meunier, né le 3 mars 1792 à Pontefract dans le Yorkshire, en Angleterre, fils de John Fisher et de Mary Colley, décédé le 23 juillet 1874 à Toronto, Ont.
Thomas Fisher, qui avait reçu une bonne éducation, était marchand à Leeds, dans le Yorkshire, en 1813, année de son mariage avec Sarah Sykes. Sept enfants devaient naître de ce mariage, dont trois fils et une fille en Angleterre et trois filles dans le Haut-Canada.
En 1819, Fisher laissa sa famille en Angleterre et émigra en Amérique du Nord. Il débarqua à New York et, résidant tantôt aux États-Unis, tantôt dans le Haut-Canada, il chercha pendant trois ans où il pourrait placer avantageusement son argent. En mai 1820, il reçut l’autorisation d’exploiter une ferme de 200 acres dans le Haut-Canada. En 1821, il arrêta son choix sur une terre de 100 acres dans le canton de Nissouri (divisé maintenant en East Nissouri et West Nissouri), mais elle ne lui fut octroyée qu’en 1823. Entre temps, sa famille l’avait rejoint à York (Toronto) en 1821 ; l’année suivante, il devint locataire de King’s Mill, un moulin à scier situé sur la rive ouest de la rivière Humber dans le canton d’Etobicoke. Les terres de Nissouri étaient toujours incultes lorsqu’il les revendit en 1827.
King’s Mill, bâti par les Queen’s-Rangers en 1793, à l’endroit où la rivière cesse d’être navigable, soit à environ deux milles et demi de l’embouchure, disposait d’une réserve de bois couvrant 1 100 acres. Tous les ans, la rivière Humber débordait, causant de sérieux dommages au barrage, et le gouvernement se montrait tellement avare à l’égard des locataires de la scierie, que ces derniers se contentaient, pour la plupart, d’effectuer des réparations de fortune. À l’arrivée de Fisher, l’entreprise tombait en ruine.
Grâce à lui, en 1829, la scierie était devenue rentable. Il avait remboursé un arriéré de loyer et d’autres dettes contractées par son prédécesseur, Josiah Cushman. Il s’était mis à fabriquer des clous, et comme exploitant forestier, il exerçait les fonctions de vendeur, d’expéditeur, de marchand et, à l’occasion, d’aubergiste ; en outre, il rendait une foule d’autres petits services à ses clients, à ses ouvriers et à ses voisins.
En 1834, Fisher céda la réserve de bois qui servit presque entièrement à l’édification de la cure de l’église Christ de Mimico. Fisher avait été parmi ceux qui avaient le plus contribué à la construction de l’église. Il garda King’s Mill et se vit octroyer 100 acres de terre sur lesquelles se trouvait l’emplacement d’un moulin, à un mille et demi environ, au sud de la rue Dundas. En 1835, il vendit King’s Mill à William Gamble*, qui fit construire un moulin à farine. Sur sa propriété, Fisher fit bâtir Millwood House, un moulin à farine, un magasin et des petites maisons pour ses ouvriers. Comme Millwood était entouré de tous côtés par les terres réservées au presbytère, Fisher fit construire une route au nord, vers la rue Dundas et une autre au sud, vers Milton Mills (l’ancien King’s Mill) où, à la suite d’un accord avec Gamble, il expédiait sa farine en été ; l’hiver, il l’acheminait en charrette vers Toronto. En 1844, il prit une part active à la fondation de la paroisse St Georges-on-the-Hill (Islington) ; il participa financièrement à la construction de l’église en 1847 et fit partie du conseil de fabrique jusqu’en 1864.
Au cours des années prospères de 1840, Fisher se mit à hypothéquer ses biens et se livra à des entreprises hasardeuses soit dans l’achat de propriétés, soit dans l’agrandissement de son moulin après l’incendie de 1847. Il se trouva dans l’incapacité d’honorer ses engagements en 1849, quand bon nombre de maisons d’exportation firent faillite à la suite de l’abrogation des lois sur le blé en Grande-Bretagne, et quand les crédits aux moulins furent restreints. En 1850, des inondations catastrophiques emportèrent les barrages sur la rivière Humber. Fisher s’endetta tellement qu’en 1860 Edward William Thomson* lui acheta son moulin pour seulement une fraction de sa valeur ; la fille de Thomson, Sarah Maria, avait épousé Edwin Colley Fisher qui travaillait à l’époque avec son père.
Après les inondations, Fisher confia presque entièrement la gestion du moulin à son fils, pour se lancer dans une nouvelle carrière. Il avait acheté des terres à la croisée des chemins où le village de St Andrews (devenu Thistletown) se bâtissait. Il y ouvrit un magasin qu’il revendit avec profit en 1857, puis il se retira des affaires.
Fisher avait occupé un certain nombre de fonctions publiques ; officier dans la milice de West York, son régiment fut mobilisé lors de la rébellion de 1837. On l’avait aussi chargé de veiller à l’amélioration de l’état des routes. Enfin, nommé à la Cour des requêtes en 1836, il fut fait juge de paix en 1837 et coroner en 1838.
APC, FO 1, E3, 10, pp. 169–172 ; FO 1, E3, 29, pp. 12–15 ; FO 1, E3, 30, pp. 156s. ; FO 1, E3, 31, pp. 60–63 ; FO 1, E3, 34, 3e partie, pp. 28ss ; FO 1, L1, 29, p. 412 ; FO 1, L1, 35, p. 353 ; FO 1, L3, 130, p. 494 ; FO 1, L3, 190, n° 136 ; FO 1, L3, 191, n° 13, 196a, 1822–1825 ; FO 7, G16, C, 30, p. 21 ; FO 7, G16, C, 36, p. 51 ; FO 9, I, B5, 2, liste de 1824 ; FO 9, 1, B5, 3, liste de 1827 ; FO 9, I, B5, 6, liste de 1838 ; FO 31, 1851, canton d’Etobicoke ; FO 31, Al, 1861, canton d’Etobicoke ; FO 68-, 151, p. 47.— Borough of Etobicoke, Clerk’s Office ; rôles d’évaluation, 1851–1860.— Middlesex County Registry Office (London, Ont.), actes de vente, lot 11, concession 2, canton de Nissouri, 16 janv. 1827.— Ontario Provincial Secretary’s Office (Toronto), lettres patentes, 5 janv. 1835, moitié du lot 9 à l’est, concession C, Etobicoke.— PAO, RG 1, C-IV, Etobicoke Township papers, Fisher à J. W. Gamble, 12 déc. 1832 ; J. W. Gamble au [secrétaire civil], 24 déc. 1832 ; Nissouri Township papers, certificat du 4 oct. 1826 ; RG 22, ser. 7, 20, 28 mai 1840 ; 9, 25 juin 1858.— St Georges-on-the-Hill Church (Toronto), procès-verbaux du conseil d’administration, 1848–1864.— York County Registry Office (Toronto), actes de vente des terres et de transferts de propriété, 1835–1860.— York County Surrogate Court (Toronto), testament de E. W. Thomson, 1865.— Journal of the House of Assembly of Upper Canada, 1828, app. 21, Revenue accounts, Upper Canada, Names of persons licenced as innkeeper [...].— Landmarks of Toronto (Robertson), II : 771s.— Courier of Upper Canada (Toronto), 17 sept. 1835.— Globe (Toronto), 1er nov. 1848, 23 juill. 1874.— Toronto Mirror, 12 juill. 1843, 15 déc. 1845.— Toronto Patriot, 1er sept. 1835, 20 sept. 1837, 17 mai 1849.— Edna-Mae Pickering, Through the years at St. Georges-on-the-Hill, Islington, Ontario, 1844–1969 (s.l., s.d.).
Norah Story, « FISHER, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 23 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/fisher_thomas_10F.html.
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Auteur de l'article: | Norah Story |
Titre de l'article: | FISHER, THOMAS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 23 nov. 2024 |