RICHARDSON, HUGH, armateur et capitaine, fonctionnaire, né le 12 juin 1784 à Londres, deuxième fils de Thomas Richardson, commerçant antillais, décédé le 2 août 1870 à Toronto, Ontario.

Hugh Richardson quitta l’école pour partir en mer en 1798. Il y servit avec distinction jusqu’au moment où il fut fait prisonnier par les Français en 1810. Gardé prisonnier à Verdun, Arras et Paris, il ne fut libéré qu’en 1818. Il se maria la même année, puis, au printemps de 1821, vint s’établir au Canada avec sa femme, Frances. Le couple eut de nombreux enfants.

Promu capitaine en 1823 dans le 2e régiment de la milice d’York (Toronto), commandé par John Beverley Robinson, Richardson fut créé major en 1830, puis transféré à la réserve en 1831. Il fut nommé coroner du district de Niagara en 1824, de Newcastle en 1828, puis de Home en 1830. En 1825, il fit construire le vapeur Canada, conçu pour assurer la liaison entre York, Hamilton et Niagara et qui fit son premier voyage le 7 août 1826. Richardson se rendit en Angleterre en 1827 dans le but de réunir les fonds lui permettant d’en devenir propriétaire et gérant, mais l’acquisition du navire le mit en mauvaise posture financière. En 1832, malgré qu’il eût remboursé £1040 en intérêts et £300 en capital sur ses dettes et qu’il déclarât un profit net de £1 946, ses affaires ne prospéraient guère. « Je pense souvent que je m’enfoncerai – englouti dans une mine d’or avec une meule au cou », écrivit-il à Robinson. Néanmoins, en 1835, il acheta le vapeur Constitution, rebaptisé Transit, qui assura cette année-là la liaison bihebdomadaire entre Toronto, Port Hope, Cobourg, Rochester, Hamilton et Oakville. L’année suivante, le Transit remplaça le Canada sur la ligne reliant Toronto, Niagara et Lewiston, et Richardson vendit ce dernier pour la somme de £1 400.

Richardson, qui s’intéressait beaucoup à l’aménagement du port de Toronto, avait publié en 1833 une brochure intitulée York harbour où il préconisait plusieurs améliorations. Il avait assumé à ses frais l’éclairage de l’entrée jusqu’en 1833 et il fournit des bouées et des phares jusqu’en 1837. En 1833, Richardson, James Grant Chewett et William Chisholm* avaient été nommés commissaires avec mission d’apporter des améliorations au port grâce à une subvention de £2 000, et, en 1837–1838, Richardson et George Gurnett firent partie d’une autre commission qui, pour la somme de £2 375, fit agrandir le quai du gouvernement et construire un nouveau phare.

Richardson appuyait l’Église d’Angleterre et il fit instruire ses fils à Upper Canada College. Il fut nommé magistrat du district de Home en 1837. Lorsque la rébellion éclata en décembre de la même année, Mme Francis Bond Head, la famille Robinson ainsi que les épouses et les enfants de hauts fonctionnaires cherchèrent refuge sur le Transit de Richardson dans le port de Toronto, à la suggestion de l’archidiacre John Strachan. Le 7 décembre, le Transit se rendit à Niagara afin de prévenir la ville de la rébellion et, en 1838, le vapeur fut utilisé à quelques reprises pour le transport des troupes. Le lieutenant-gouverneur, sir Francis Bond Head*, nomma Richardson à un poste spécial dans la magistrature en 1838.

Espérant manifestement améliorer sa situation financière, Richardson acheta en 1839 le Queen Victoria à James Lockhart pour la somme de £7 000 ; en 1842, il fit construire le Chief Justice Robinson. Les deux bateaux furent ajoutés au Transit pour la liaison entre Toronto et Niagara ; cependant la concurrence des lignes américaines rivales amena Richardson à livrer à Donald Bethune, également établi au Haut-Canada, une guerre de tarif désastreuse. Richardson déclara faillite en 1846, et, en 1847, sa flotte et ses autres biens furent vendus à des prix qu’il considérait bien bas. Il vint par la suite s’établir à Montréal où il fut capitaine du John Munn, qui faisait la navette entre Montréal et Québec. En 1849, il était capitaine de son ancien vapeur, le Transit, utilisé à cette époque comme traversier dans la région de Montréal.

Richardson fut nommé premier capitaine de port à Toronto en 1850. Ce poste lui conférait un rang social important dans la ville ; dans les années 60, il recevait un salaire de $1 600 plus $300 pour son loyer. Au premier conseil des commissaires du port siégèrent ses anciens collègues, Gurnett et Chewett, de même que Thomas Clarkson* et Peter Paterson* qui représentaient le Board of Trade. Avec leur coopération, Richardson entreprit la rénovation du port qui, selon lui, était pratiquement en ruine. Le quai Queen’s fut amélioré et agrandi, Kivas Tully* assumant la surveillance d’une grande partie des travaux. De plus, le chenal Western fut élargi et remis en état et on commença d’utiliser le chenal Eastern (créé par des tempêtes en 1858).

Souffrant de paralysie durant environ trois ans à la fin de sa vie, Richardson continua néanmoins d’occuper son poste jusqu’à sa mort. Henry Scadding* l’a décrit comme étant d’un « tempérament chevaleresque. Son physique, ajoutait-il, correspondait à son tempérament. Il avait le maintien souple et élégant d’un officier. » Personnage populaire au cours du xixe siècle à Toronto, il fit sans doute plus que tout autre pour l’aménagement des installations portuaires de cette ville.

Frederick H. Armstrong

Hugh Richardson, York harbour (York [Toronto], 1833).

APC, RG 1, E3, 89, pp.212, 214–217.— MTCL, Vaughan Maurice Roberts papers, 3, pp.1–112 ; 6, pp.43, 90 ; 15, pp.7s.— PAO, Robinson (John Beverley) papers, 13 janv. 1833, 22 mars 1847, 29 mars 1848, 1er déc. 1849 ; Street (Samuel) papers, 3 mai 1839.— Scadding, Toronto of old (1873), 548, 550–555, 558–563, 565, 572, 575s.— Daily Telegraph (Toronto), 3 août 1870.— Globe, 3 août 1870.— Erik Heyl, Early American steamers (6 vol., Buffalo, N.Y., 1953–1967), II : 23, 37, 215 ; VI : 53, 70s., 264s.— Landmarks of Can., I : nos 517, 589, 2 544.— Middleton, Municipality of Toronto, I : 169, 440, 444s., 460.— Robertson’s landmarks of Toronto, II : 850, 852s., 856., 860s., 864, 871s., 878, 880s., 888, 938.— F. H. Armstrong, Capt. Hugh Richardson : first harbour master of Toronto, Inland Seas (Vermilion, Ohio), 31(1975) : 34–40, 49–50.

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Frederick H. Armstrong, « RICHARDSON, HUGH (1784-1870) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/richardson_hugh_1784_1870_9F.html.

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Auteur de l'article:    Frederick H. Armstrong
Titre de l'article:    RICHARDSON, HUGH (1784-1870)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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