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MILLS, JAMES, éducateur et fonctionnaire, né le 24 novembre 1840 près de Bond Head, Haut-Canada, fils de John Mills et d’Ann Stinson ; le 6 juillet 1869, il épousa à Cobourg, Ontario, Jessie Ross (décédée en 1919), et ils eurent cinq filles et deux fils ; décédé le 4 décembre 1924 à Ottawa.

Aîné des dix enfants d’un couple originaire du comté de Fermanagh (Irlande du Nord), James Mills travailla à la ferme paternelle jusqu’à ce qu’un accident de moissonneuse le prive de son bras droit. Il avait alors 20 ans. Comme le travail manuel était désormais exclu pour lui, il se mit aux études. Après avoir fréquenté la grammar school de Bradford, il alla au Victoria College de Cobourg, d’où il sortit en 1868 avec un diplôme et la médaille du prince de Galles pour son rendement scolaire. Puis il devint enseignant. En 1871, pendant qu’il enseignait les humanités au Cobourg Collegiate Institute, il reçut une maîtrise ès arts du Victoria College. C’est à la Brantford High School, dont il fut directeur durant six ans et pour laquelle il obtint le statut de collegiate institute, que ses qualités d’éducateur se manifestèrent avec éclat. En 1879, lorsque se libéra la direction de l’Ontario School of Agriculture and Experimental Farm près de Guelph, le gouvernement la lui offrit.

Mills accepta de prendre la direction de cet établissement même si ce dernier survivait tant bien que mal. Trois personnes s’y étaient succédées depuis sa fondation en 1874 [V. William Johnston*], le milieu agricole ne le respectait pas et un conflit d’autorité régnait entre la ferme expérimentale et l’école. Doté d’une grande capacité de travail, il assuma en plus l’enseignement de la littérature anglaise et de l’économie politique, ainsi que la direction de la bibliothèque. Après que l’établissement eut été constitué officiellement sous le nom d’Ontario Agricultural College and Experimental Farm – réforme survenue en 1880 par laquelle Mills accéda au titre de « president » –, une période d’expansion s’amorça, en grande partie grâce à son dynamisme. Inlassablement, dans des discours et des articles, Mills prônait la formation agricole, et surtout son instauration dans les écoles publiques et normales. En 1904, lorsqu’il prendrait sa retraite et que George Christie Creelman lui succéderait, le Farming World and Canadian Farm and Home de Toronto noterait que, pendant 25 ans, il avait guidé le collège « à travers des difficultés nombreuses et éprouvantes ». Parmi les multiples changements qu’il institua, trois surtout méritent d’être signalés.

Premièrement, en amenant les cultivateurs à prendre conscience des atouts du collège, Mills obtint un certain appui de leur part et désamorça les critiques de la presse agricole [V. William Weld*]. Vers 1884, à la demande du Council of the Agricultural and Arts Association, il dressa un programme d’études à l’intention des fils de fermier. En 1885, il organisa le réseau des Farmers’ Institutes, par lequel des spécialistes du collège allaient renseigner les agriculteurs là où ils étaient. En outre, ces instituts exerçaient des pressions à Queen’s Park pour que l’agriculture soit davantage reconnue et réclamèrent en particulier la création d’un département de l’Agriculture [V. Charles Alfred Drury*]. Mills administrerait ce réseau jusqu’en 1894, après quoi le gouvernement prendrait la relève. En 1891, Mills mit en place les mécanismes nécessaires à l’implantation du programme de laiteries itinérantes conçu par le ministre de l’Agriculture John Dryden*. Il croyait en l’instruction par l’expérience mais, en tant que pédagogue, il soulignait avec insistance, à l’encontre de la presse agricole, que les fermiers n’avaient pas uniquement besoin de formation manuelle. Selon lui, l’agriculture scientifique et l’agriculture appliquée devaient aller de pair. En 1888, après s’être affilié à la University of Toronto, le collège avait d’ailleurs institué un programme donnant droit à un diplôme. Un des diplômés, Ernest Charles Drury*, futur premier ministre de l’Ontario, rappellerait : « [Mills] nous faisait bien comprendre que notre rôle était de retourner à la ferme et de donner l’exemple en incitant les gens de notre milieu à adopter des techniques avancées en matière d’agriculture ».

Deuxièmement, Mills répara la cassure entre le collège et la ferme expérimentale. Au moment de son entrée en fonction, la ferme était sous l’autorité du professeur d’agriculture William Brown, qui relevait non pas de lui mais du gouvernement. En 1887, Queen’s Park tenta de placer tout l’établissement sous l’autorité de Mills. Le successeur de Brown, Thomas Shaw, n’en fit aucun cas. Mills réussit à surmonter cette situation quasi impossible et produisit même un manuel en collaboration avec Shaw, The first principles of agriculture, paru à Toronto en 1890. Trois ans plus tard, « le gouvernement eut enfin le courage de donner pleine autorité au directeur », comme le dit Mills [V. John Dryden].

La création d’une école d’économie domestique pour jeunes femmes à l’Ontario Agricultural College est la troisième des grandes réussites de Mills. Père de cinq filles, il s’intéressait à l’éducation féminine et avait déclaré dès 1880 que, en principe, il n’avait aucune objection à ce que garçons et filles soient instruits ensemble. Lorsque sir William Christopher Macdonald*, philanthrope montréalais, annonça son désir d’établir une école d’économie domestique en Ontario, Mills le pressa de doter son collège mais ne réussit pas à le convaincre. Obstiné, il demanda à Adelaide Sophia Hoodless [Hunter*] et à d’autres d’intervenir. En 1903, le Macdonald Institute of Home Economics commença à accueillir des élèves.

Pendant les années où il dirigea l’Ontario Agricultural College, Mills eut de nombreuses activités à l’extérieur. La plupart d’entre elles se rapportaient à l’éducation et à la science. Fidèle de l’église méthodiste Norfolk Street, il appartint à la Guelph Choral Union et à la Guelph Scientific Society dans les années 1880. De 1890 à 1910, il fut membre du conseil d’administration de la Victoria University, qui lui décerna en 1892 un doctorat en droit. Pendant 16 ans, il appartint au conseil de cette université et à celui de la University of Toronto. Élu en 1895 membre de l’American Association for the Advancement of Science, il se tenait au courant de ce qui se faisait dans le monde entier en matière de formation agricole et allait visiter des collèges aux États-Unis et en Europe. En 1899, il fut nommé à la commission ontarienne qui étudia le problème du kermès de San José ; cet insecte s’attaquait aux arbres fruitiers [V. James Fletcher*].

En janvier 1904, James Mills accéda à un tout nouvel organisme, le Conseil des commissaires des chemins de fer [V. Albert Clements Killam*], à Ottawa. Il connaissait peu les problèmes de transport et de réglementation, mais on le croyait en mesure de parler au nom du milieu agricole. Il apprit sur le tas, en sillonnant le pays pour les audiences. Exprimer vigoureusement sa dissidence ne lui faisait pas peur, et ses opinions s’appuyaient souvent sur une conception large du bien public, nourrie d’une opposition aux monopoles. Il dut démissionner en 1914 à cause de son âge mais, jusqu’à sa mort, il continua de servir le conseil officieusement, à titre de bibliothécaire et de superviseur. En outre, pendant les années où il habita à Ottawa, il participa à des réunions de diplômés de l’Ontario Agricultural College et prit la parole à des manifestations agricoles. Chéri par tous ceux qui étaient attachés au collège d’une manière quelconque, il mourut en 1924 et fut inhumé à Guelph.

Margaret Derry

Les rapports que James Mills a rédigés à titre de président de l’Ontario Agricultural College and Experimental Farm de 1880 à 1903 figurent dans Ontario, Legislature, Sessional papers. Une allocution écrite par Mills, « The Ontario Agricultural College and Experimental Farm for a quarter of a century » a été publiée dans le rapport annuel de l’Agricultural and Experimental Union of Ontario pour 1899, dans Sessional papers, 1900, nº 15 : 63–74 ; on peut lire d’autres allocutions de Mills dans les rapports des associations d’élevage de bétail de l’Ontario, dans Sessional papers, 1910, nº 39 : 144s., et 1912, nº 39 : 40–43.

AO, RG 22-354, nº 12003 ; RG 80-5-0-2, nº 1488.— Univ. of Guelph Library, Arch. and Special Coll. (Guelph, Ontario), REI, OAC, A0095 (ex-students of OAC, 1874–1899) ; A0852 (Takeo Nomura, corr. concernant N. Kobayashi, 1991–1993).— Ottawa Evening Journal, 5–6, 8 déc. 1924.— Christopher Armstrong et H. V. Nelles, Monopoly’s moment : the organization and regulation of Canadian utilities, 1830–1930 (Philadelphie, 1986).— J. E. Bryant, « The Farmers’ Institute system of Ontario », Farming (Toronto), nov. 1896 : 190–212.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898 et 1912).— A career of eminent service in education and agriculture, in spite of a serious handicap and many discouraging circumstances : a few facts gleaned from the life and career of James Mills, m.a., ll.d., October, 1917 (Toronto, 1917).— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 1.— Farm and Dairy (Peterborough, Ontario), 19 janv. 1911 : 12 ; 14 déc. 1911 : 1202.— Farming World and Canadian Farm and Home (Toronto), 18 déc. 1900 : 372 ; 15 avril 1903 : 208 ; 1er sept. 1903 : 582s. ; 1er févr. 1904 : 94s. ; 15 févr. 1904 : 135 ; 1er mars 1904 : 174 ; 2 janv. 1905.— D. A. Lawr, « Development of agricultural education in Ontario, 1870–1910 » (thèse de ph.d., Univ. of Toronto, 1972).— O.A.C. Rev. (Guelph), juill. 1891, déc. 1895, nov. 1900, janv. 1902, févr. 1904, janv. 1905, janv., juin 1908, déc. 1909, déc. 1911, mars 1913, mars 1915, août 1918, janv. 1925, juin 1928.— Ontario agricultural commission, Report of the commissioners (4 vol., Toronto, 1881), 4, app. P : 3–14.— A. M. Ross, The college on the hill : a history of the Ontario Agricultural College, 1874–1974 (Vancouver [et Guelph], 1974).— A. M. Ross et T. [A.] Crowley, The college on the hill : a new history of the Ontario Agricultural College, 1874–1999 (2e éd., Toronto, 1999).

Bibliographie générale

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Margaret Derry, « MILLS, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mills_james_15F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/mills_james_15F.html
Auteur de l'article:    Margaret Derry
Titre de l'article:    MILLS, JAMES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    19 mars 2024