MacDONELL, ALEXANDER, prêtre catholique, né en 1782 à Knockfin (près de Kiltarlity, Écosse), fils de Hugh MacDonell et de Mary Chisholm ; décédé le 19 septembre 1841 à Indian Point (comté d’Inverness, Nouvelle-Écosse).
Alexander MacDonell fit ses études de théologie au College of Killechiarain, à Lismore, en Écosse, de 1803 à 1808. L’évêque John Chisholm l’ordonna prêtre un dimanche de Pâques, le 17 avril 1808, de même que Colin P. Grant, autre missionnaire catholique des Highlands qui servit en Nouvelle-Écosse. Après son ordination, MacDonell fut affecté dans une mission de Kintail, en Écosse, qu’il dut abandonner en 1811 pour des raisons de santé. À l’automne, il arriva en Nouvelle-Écosse, mais on ignore s’il avait simplement décidé d’y immigrer de son propre chef ou si on l’y avait invité.
Peu après son arrivée, MacDonell devint l’assistant d’Alexander MacDonald dans la paroisse d’Arisaig. Ses premiers mois dans la province furent éprouvants : comme il était l’un des rares missionnaires à parler le gaélique, il devait couvrir un vaste territoire, à pied, à cheval ou en bateau. Tout en s’occupant d’Arisaig, il exerça quelque temps son ministère à Antigonish et parcourut la partie ouest du Cap-Breton. Sa santé lui donna cependant des soucis tout au long de cette période ; d’ailleurs, à la visite pastorale de Mgr Joseph-Octave Plessis* en 1811, l’évêque le trouva maladif. À cette occasion, il lui conseilla d’étudier davantage afin de combler des lacunes dans sa formation théologique, mais en raison de ses énormes responsabilités MacDonell ne put mettre ce conseil en pratique qu’en 1815. Cette année-là, pendant quatre mois, il étudia auprès de François Lejamtel* à Arichat, en Nouvelle-Écosse, puis rentra à Arisaig en novembre.
En avril 1816, la mort de son supérieur, MacDonald, vint alourdir considérablement la charge de travail de MacDonell. Pendant deux ans, il continua de desservir Arisaig et fit du travail missionnaire au Cap-Breton ; en outre, d’octobre 1816 à septembre 1817, il remplaça l’abbé Rémi Gaulin* auprès des fidèles d’Antigonish. Ses paroissiens d’Arisaig, apparemment satisfaits de son œuvre pastorale, demandèrent à Mgr Plessis de l’autoriser à demeurer auprès d’eux. Même si MacDonell n’était pas l’initiateur de cette requête, le vicaire général de la Nouvelle-Écosse, Edmund Burke*, prit pour acquis qu’il l’était et manifesta sa contrariété en faisant valoir à Plessis qu’il serait peut-être préférable qu’on affecte MacDonell au Cap-Breton ou qu’il rentre en Écosse. Plessis le nomma officiellement au Cap-Breton le 15 avril 1818.
À son arrivée là-bas, MacDonell s’installa, dit-on, chez un cousin qui vivait à Indian Point. Il choisit le district de Judique comme point d’attache et, en dépit de sa santé toujours mauvaise, exerça son ministère auprès de tous les Highlanders catholiques de ce qui est aujourd’hui le comté d’Inverness. Au début des années 1820, le Cap-Breton comptait sept villages d’Écossais catholiques et seulement deux prêtres pour les desservir, soit MacDonell et William Fraser*. Le vicaire général de l’Île-du-Prince-Édouard, Angus Bernard MacEachern*, qui assumait la responsabilité du Cap-Breton au début des années 1820, le rencontra à sa première visite pastorale, en 1823. MacDonell, rapporta-t-il, avait besoin d’assistance pour s’occuper de sa vaste mission puisqu’« il [était] trop lourd pour se déplacer en raquettes et [qu’]aucun cheval ne [pouvait] le transporter dans la neige épaisse ». Une autre fois, MacEachern se dit convaincu que MacDonell était tout simplement trop lent pour couvrir son territoire de façon satisfaisante. Le corpulent MacDonell se déplaçait peut-être avec lenteur, mais il ne manquait sûrement pas d’efficacité : avec la collaboration d’autres personnes, il fit construire plusieurs églises, s’occupa de questions éducatives et acquit quelque influence sur le plan politique. En outre, on doit reconnaître qu’avec MacEachern, Grant et Fraser, il contribua à maintenir la position de l’Église catholique dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse.
Épuisé par son labeur missionnaire, Alexander MacDonell mourut à Indian Point le 19 septembre 1841 ; jusqu’à ce jour, aucun autre prêtre n’avait servi plus longtemps que lui dans ce qui est devenu le diocèse d’Antigonish. C’est le père Vincent de Paul [Jacques Merle*] qui l’inhuma dans le vieux cimetière mais, en 1894, on transféra ses restes dans le nouveau. Encore aujourd’hui, on chérit sa mémoire dans la région de Judique. Si, parmi ses collègues de la Nouvelle-Écosse, Burke semble l’avoir plutôt méprisé – il parlait de ses « aptitudes très limitées » – Fraser, lui, se montrait plus impressionné. En 1828, devenu vicaire apostolique de la Nouvelle-Écosse, il notait : « [MacDonell] a la corpulence de l’éléphant et, comme l’éléphant, il est d’un bon naturel. Il n’est pas assez actif, mais cela, on ne peut l’espérer ; par ailleurs, il est exemplaire. »
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Raymond A. MacLean, « MacDONELL, ALEXANDER (1782-1841) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 17 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/macdonell_alexander_7F.html.
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Auteur de l'article: | Raymond A. MacLean |
Titre de l'article: | MacDONELL, ALEXANDER (1782-1841) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
Date de consultation: | 17 déc. 2024 |