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MERLE, JACQUES, dit père Vincent de Paul, prêtre et trappiste, né le 29 octobre 1768 à Chalamont, France, fils de Charles Merle et de Louise Gagnon ; décédé le 1er janvier 1853 à Tracadie, Nouvelle-Écosse.

Jacques Merle naquit dans une famille profondément catholique. Son père, chirurgien à Chalamont, l’envoya dans un collège tenu par les jésuites à Lyon, ville voisine. Malgré l’éclatement de la Révolution française, en 1789, Merle entreprit ses études de théologie, apparemment avec l’intention d’entrer dans l’ordre des Cisterciens réformés de la stricte observance. Dans cet ordre, connu communément sous le nom de la Trappe, les moines menaient une vie communautaire cloîtrée et se consacraient aussi bien à la contemplation religieuse, à la prière et à la pénitence qu’aux travaux manuels. En 1790, les ordres religieux furent supprimés en France, de sorte que Merle entra au monastère de Valsainte, en Suisse, fondé par dom Augustin de Lestrange et d’autres trappistes français. Il y demeura six mois ; incapable de suivre un régime aussi sévère en raison de sa mauvaise santé, il rentra en France, où il termina en secret ses études de théologie. Ordonné prêtre clandestinement le 7 avril 1798 à Lyon, il travailla comme catéchiste dans ce diocèse jusqu’à son arrestation. Parvenu à s’évader, il enseigna la rhétorique dans plusieurs séminaires de France à compter de 1799. Ayant recouvré la santé et étant toujours décidé à entrer chez les trappistes, il retourna à Valsainte, probablement en janvier 1804. Il prononça ses vœux le 13 octobre 1805 et prit le nom de Vincent de Paul. Quand, l’année suivante, Napoléon Ier demanda aux trappistes d’ouvrir un hospice pour les troupes françaises qui franchissaient les Alpes à destination de l’Italie, le père Vincent de Paul fonda avec deux autres moines un hospice à Mont-Genèvre (Montgenèvre, France). Il y resta jusqu’à ce que, en 1811, l’empereur ordonne la fermeture de tous les monastères trappistes, parce que l’ordre s’était prononcé en faveur du pape.

Les trappistes cherchèrent dans toute l’Europe un endroit où ils pourraient pratiquer sans restriction. En août 1812, le père Vincent de Paul et deux autres moines débarquèrent à Boston pour ouvrir un monastère près de Baltimore ; trois autres trappistes arrivèrent l’année suivante. Ils défrichèrent la terre, construisirent des cabanes en bois rond et firent les semailles. Mais, dès l’été de 1813, les marécages et les insectes eurent raison d’eux : tous tombèrent malades et trois moururent. Entre-temps, dom Augustin avait demandé au père Vincent de Paul et aux autres trappistes de le rejoindre à New York pour tenter encore une fois d’établir une communauté monastique dans le Nouveau Monde. Mais, en apprenant que l’empereur avait abdiqué, dom Augustin décida qu’ils devaient plutôt rentrer au pays. Laissant au père Vincent de Paul et à six autres moines le soin de vendre les biens du groupe, il s’embarqua pour la France.

Le père Vincent de Paul et ses compagnons quittèrent New York à la mi-mai 1815 et arrivèrent à Halifax 15 jours plus tard. Edmund Burke*, vicaire général de l’évêque de Québec pour la Nouvelle-Écosse, se forma rapidement un jugement favorable sur ce trappiste pieux et ardent. Aidé par Burke, le père Vincent de Paul trouva un bateau qui le mènerait en Angleterre avec ses compagnons. Le groupe dut attendre des vents favorables pendant deux jours et le père Vincent de Paul retourna à terre pour chercher d’autres provisions ; quand il regagna la rive, le bateau était parti et, malgré tous ses efforts, il ne parvint pas à le rejoindre. Abandonné sur une terre étrangère, parlant peu l’anglais et n’ayant pour tous biens qu’une guinée et une soutane usée, il entreprit une nouvelle carrière sacerdotale. Même si des historiens trappistes l’ont accusé d’avoir délibérément raté le bateau à cause de son grand attachement aux missions nord-américaines, rien ne suggère que ce ne fut pas un accident. Cependant, tout au long de sa carrière, il se montra habile à négliger les ordres qui ne convenaient pas à ses desseins et à tourner à son avantage et à celui des trappistes le chevauchement des juridictions des autorités religieuses de France et d’Amérique du Nord britannique. Burke était très heureux qu’un autre prêtre puisse aider à Halifax Pierre-Marie Mignault*, dont la santé était fragile. En juillet, le père Vincent de Paul fit la connaissance de l’évêque de Québec, Mgr Joseph-Octave Plessis*, alors en visite pastorale dans les Maritimes. Plessis vit dans la mésaventure du trappiste une occasion providentielle de réaliser un projet que lui et Burke caressaient depuis longtemps : créer pour les Micmacs de la province une mission centrale qui serait administrée par des trappistes vivant dans un monastère voisin. Agriculteurs compétents, habitués aux travaux manuels, ces moines seraient en mesure d’instruire les Micmacs. De plus, comme le soulignait Mgr Plessis dans une lettre qu’il adressait au lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, sir John Coape Sherbrooke*, pour obtenir l’assentiment des autorités britanniques, la mission ne coûterait pas cher au gouvernement puisque les trappistes vivaient en autarcie.

Mgr Plessis et le père Vincent de Paul avaient convenu que, en attendant l’approbation de Londres et de dom Augustin, le trappiste passerait l’hiver avec un autre prêtre français émigré, Jean-Mandé Sigogne*, pour apprendre la langue des Micmacs. En raison de la mauvaise santé de Mignault, le père Vincent de Paul ne put pas quitter Halifax cet hiver-là, mais il passa probablement l’hiver de 1816–1817 à la mission de Sigogne, parmi les Acadiens du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Toutefois, de 1815 à 1817, il passa le plus clair de son temps dans la région de Halifax, à prêcher, à préparer un candidat à la prêtrise et à exercer son ministère auprès des Micmacs de l’endroit et de Shubenacadie ainsi qu’auprès des Acadiens de Chezzetcook qu’il décrivit comme « ignorants, peu industrieux, mais naturellement bons ». Il servit aussi de médecin à Chezzetcook, mettant peut-être à profit les connaissances que lui avait inculquées son père. Néanmoins, en 1817, le gouvernement n’avait toujours pas approuvé ses projets, de sorte que dom Augustin lui ordonna de trouver un monastère trappiste ou de rentrer en France. Tout en désirant trouver un renouveau spirituel en retournant dans un monastère cloîtré de son pays natal, le père Vincent de Paul voyait combien la Nouvelle-Écosse avait besoin de prêtres catholiques. Son travail auprès des Micmacs avançait, même s’il avait besoin d’un interprète, et il craignait qu’en l’absence de prêtres, nombre d’entre eux ne tombent sous l’influence des protestants, Walter Bromley* surtout. Il espérait aussi fonder un établissement religieux à Chezzetcook, où il avait acheté 50 acres de terre. Cherchant un endroit propice à la construction d’un monastère, il fit des visites missionnaires dans le nord de la partie continentale de la province et, avec l’aide de l’abbé François Lejamtel*, à Arichat et à Bras d’Or, dans l’île du Cap-Breton. À la fin de 1818 ou au début de 1819, après de fréquentes consultations avec Plessis, il acheta 300 acres près de Tracadie. « C’est un vallon long et profond, écrivit-il, au milieu duquel coule une rivière [...] Deux montagnes assez hautes lui servent de rempart de chaque côté. Le terrain y est excellent. On peut y avoir du foin en abondance, du blé, des patates, et toutes autres sortes de légumes. Cette terre n’est qu’à un demi-mille de la mer dans un bon site et un bon air. » Aux alentours, les villages de Pomquet, de Tracadie et de Havre Boucher, habités par des familles acadiennes, écossaises et irlandaises, pourraient peut-être fournir des recrues au monastère ; en mai 1819, le père Vincent de Paul écrivit à Mgr Plessis que plusieurs jeunes gens étaient intéressés à devenir novices.

Nommé curé de ces trois villages en 1818, le père Vincent de Paul se rendit compte bientôt que ses paroissiens étaient pauvres, qu’ils ne pouvaient payer la dîme annuelle d’un louis et que, dans l’ensemble, ils étaient des chrétiens moins fervents que les Micmacs. En 1821, lors d’un voyage dans le Bas-Canada au cours duquel il tenta en vain de recueillir des fonds pour le monastère, il fut troublé par le pessimisme de son hôte, Jean-Henry-Auguste Roux*, supérieur des sulpiciens, quant à la possibilité de fonder pareil établissement. Malgré un manque constant d’argent, il persévéra dans diverses entreprises, dont certaines n’avaient qu’un rapport lointain avec le monastère. Pendant son séjour à Montréal, il s’entendit avec les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame pour qu’elles instruisent sans frais de jeunes novices qui pourraient ensuite préparer des Néo-Écossaises à la vocation religieuse ; en juillet 1822, trois jeunes filles de Pomquet et de Tracadie partirent pour Montréal. En 1820, un édifice assez grand pour loger de 12 à 15 moines avait été achevé à Tracadie, et un autre, relié à l’église de ce village et devant servir de couvent et d’école pour filles, avait été terminé en 1821. Le couvent ouvrit ses portes deux ans plus tard, quand les trois jeunes filles revinrent de Montréal et prononcèrent leurs vœux en tant que trappistines. Le père Vincent de Paul espérait aussi ouvrir une école pour les enfants d’une trentaine de familles noires vivant près du monastère, et il avait déjà mis de côté 50 acres de terre pour assurer la subsistance d’un instituteur. En plus d’exercer ses fonctions de curé, il faisait du missionnariat auprès des Micmacs de la partie continentale de la province et de l’île du Cap-Breton. En 1822, il fut nommé vicaire général de l’évêque de Québec pour les îles du golfe du Saint-Laurent qui appartenaient au diocèse de Québec, c’est-à-dire notamment, à l’époque, l’île du Cap-Breton.

Le manque de novices au monastère était le plus grand problème du père Vincent de Paul. Les quelques jeunes gens qui y entraient ne restaient pas, et ses appels à la France demeuraient sans réponse. Seul, il ne pouvait pas poursuivre ses activités éducatives et missionnaires tout en menant la vie contemplative et communautaire d’un trappiste. Bien qu’il ait reconnu les besoins des villages isolés de la Nouvelle-Écosse, une lettre écrite à son supérieur de France en juin 1821 indique qu’il préférait la vie contemplative : « Je suif bien désireux de suivre la règle [trappiste] entièrement et soupire maintenant plus que jamais après la retraite [...] Et quoique j’ai quelque inclination pour les missions, je ne voudrais pas y mourir, mais au milieu de nos frères, dans l’exercice de la Sainte-Règle. »

En 1823, constatant la précarité des efforts du père Vincent de Paul en Nouvelle-Écosse, dom Augustin lui ordonna de se joindre à un groupe de trappistes du Kentucky. Peu désireux d’abandonner Tracadie, impatient de rentrer en France pour exposer ses difficultés à son supérieur mais craignant de désobéir aux ordres, il se tourna, dans son hésitation, vers Mgr Plessis. Dans une lettre où se mêlaient une inquiétude paternelle et une exaspération mal dissimulée devant ce qui semblait un autre exemple de l’indécision du père Vincent de Paul, l’évêque de Québec appuya sa décision de retourner en France. Le trappiste s’embarqua en octobre 1823, laissant ses affaires entre les mains de Hyacinthe Hudon*, curé d’Arichat. En France, en plus de consulter dom Augustin et d’autres supérieurs trappistes, il rédigea un mémoire dans lequel il racontait brièvement ses voyages aux États-Unis et en Nouvelle-Écosse, mais parlait surtout de son travail auprès des Micmacs et de la pénurie de prêtres et de fonds. Un court extrait de l’ouvrage fut publié en 1826 dans les annales de l’œuvre de la Propagation de la foi, qui lui versa 1 500 francs pour ses missions.

Le père Vincent de Paul regagna la Nouvelle-Écosse en juin 1825. Quatre trappistes avaient fait la traversée avec lui et deux autres viendraient plus tard. À la suggestion de dom Augustin et de Mgr Plessis, le père Vincent de Paul fit appel au lieutenant-gouverneur, sir James Kempt, pour faire approuver le monastère par le gouvernement et en assurer ainsi l’avenir. Il ne reçut aucune réponse, mais les nouvelles recrues donnèrent au monastère, qu’il baptisa Petit Clairvaux, une certaine stabilité. Johann Baptist Kaiser, dit François-Xavier, le seul prêtre ordonné parmi les nouveaux arrivants, prit en main l’administration du monastère tandis que le père Vincent de Paul reprenait ses activités paroissiales et missionnaires. Il fit aussi construire en 1832 un moulin à farine qui desservait le monastère et les villages environnants.

De 1830 à 1850, le Petit Clairvaux connut des années difficiles. La mort de dom Augustin, en 1827, l’avait privé d’un supérieur dévoué et d’un protecteur loyal. En 1834, un décret papal unifia tous les ordres trappistes de France et instaura de nouveau la règle en vigueur avant les réformes de dom Augustin. Le Petit Clairvaux, que le décret ne touchait pas, observait le régime strict de leur ancien supérieur, mais était de plus en plus considéré comme marginal par les trappistes français. Impatient que l’on réponde à ses demandes d’aide et d’envoi de nouvelles recrues, le père Vincent de Paul, alors âgé de 67 ans, retourna en France en 1836. Le vicaire général de l’ordre le persuada de fermer le Petit Clairvaux. Apparemment, il accepta ce conseil de bonne grâce et envoya à cet effet des instructions détaillées au père François-Xavier. Les moines eux-mêmes se rendraient dans un monastère en Angleterre. Après être allé dans ce pays, l’infatigable Vincent de Paul retourna en France afin de recueillir des fonds pour les trappistes anglais et peut-être aussi afin d’obtenir un autre avis au sujet du Petit Clairvaux. Il se rendit ensuite à Rome pour discuter du problème avec les autorités ecclésiastiques. Le 9 avril 1838, un décret papal plaça le Petit Clairvaux, avec ses 10 ou 12 moines, et le couvent, avec ses 9 religieuses, sous la compétence du vicaire apostolique de la Nouvelle-Écosse, Mgr William Fraser. À peu près au même moment, le père Vincent de Paul reçut une lettre dans laquelle Fraser demandait que les trappistes restent dans la province et que lui-même y revienne. Probablement était-ce tout à fait ce qu’il attendait. En mars 1840, il justifia son retour dans une lettre au vicaire général des trappistes en alléguant qu’il ne pouvait pas désobéir à son nouveau supérieur, et il quitta la France peu après. Le supérieur français, dans une lettre du 1er février au curé d’Arichat, Jean-Baptiste Maranda*, parla du père Vincent de Paul comme d’un « vagabond », ce qui souleva l’ire du clergé néo-écossais, qui tenait le vieux missionnaire en haute estime. Cette lettre indique combien les deux hommes avaient des relations tendues et concevaient différemment le rôle d’un moine trappiste.

À son retour, le père Vincent de Paul confia l’administration du Petit Clairvaux au père François-Xavier et se retira au couvent des trappistines. Néanmoins, il continua de s’intéresser activement aux affaires du monastère. Ainsi, en février 1843, il écrivit à Mgr William Walsh, lui demandant la permission de récolter des fonds à Halifax pour terminer une chapelle qui avait été construite grâce à l’assistance et au travail généreux des gens de Tracadie. Quelques semaines plus tard, il lui écrivit de nouveau pour lui expliquer que, le 19 février, un incendie avait détruit une hôtellerie pour visiteurs ainsi que le bâtiment abritant les réserves du monastère. Le moulin à farine, la scierie, la cave et la grange, ainsi que l’édifice plus récent où habitaient les moines, avaient été épargnés.

Après que le père François-Xavier eut échoué, en 1846, dans une nouvelle tentative de plaider la cause du Petit Clairvaux en France, lui, le père Vincent de Paul et les dix moines restants demandèrent à Rome de les affilier par décret à l’un des monastères plus stricts de France qui semblaient disposés à leur envoyer des sujets. Ce projet n’aboutit pas et, l’année suivante, une deuxième requête resta sans réponse. En 1848, ils offrirent le Petit Clairvaux comme refuge aux trappistes qui pourraient être obligés de quitter la France à cause de la révolution, ce qui fut refusé poliment, puis une dernière tentative de réconciliation du père Vincent de Paul demeura sans effet. Après avoir pris diverses dispositions et notamment légué les biens du monastère et du couvent, inscrits à son nom, à l’évêque d’Arichat, le fondateur du Petit Clairvaux mourut, en 1853. Le monastère n’accueillerait aucune recrue jusqu’à ce qu’il connaisse une période de prospérité en 1857 et 1858 avec l’arrivée de 13 moines belges. De 1903 à 1914, il fut de nouveau occupé par des trappistes français, puis demeura vide jusqu’à ce que l’ordre de Saint-Augustin, qui l’habite encore, l’achète en 1937.

Le père Vincent de Paul avait facilement discerné les besoins spirituels, éducatifs et matériels des petites communautés dispersées de la Nouvelle-Écosse, et son travail infatigable pour elles, de même que sa sainte vie de mortification et de prière, firent de lui un des missionnaires les plus aimés et les plus vénérés de la province. Des miracles furent attribués à son intercession et, en 1905, on tenta sans succès d’obtenir sa béatification. En 1868, une partie de Tracadie avait été rebaptisée Merland en son honneur. Tout au long de son œuvre missionnaire, le père Vincent de Paul n’oublia jamais sa formation de trappiste et souhaita pouvoir retourner à la vie qu’il avait choisie. Sa correspondance révèle les nombreux doutes que l’établissement d’un monastère éveillait en lui, mais aussi toutes les possibilités qu’il entrevoyait au Nouveau Monde. Malgré son désir d’obéir à ses supérieurs ecclésiastiques, il fut décrit à juste titre par l’écrivain trappiste Thomas Merton comme « l’un des plus tenaces Trappistes qui aient jamais vécu ». Refusant de renoncer à son rêve, il parvint à ouvrir le premier monastère trappiste de l’Amérique du Nord britannique.

Paulette M. Chiasson

Jacques Merle, dit Vincent de Paul, est l’auteur d’une autobiographie : « Mémoire de ce qui est arrivé au P. Vincent de Paul, religieux de la Trappe ; et ses observations lorsqu’il étoit en Amérique où il a passé environ dix ans avec l’agrément de son Supérieur », publiée dans Relation de ce qui est arrivé à deux religieux de la Trappe, pendant leur séjour auprès des sauvages (Paris, 1824). A. M. Pope en fit une traduction qui fut publiée à Charlottetown en 1886 sous le titre de Memoir of Father Vincent de Paul, religious of la Trappe.

AAH, Edmund Burke papers ; William Walsh papers (mfm aux PANS) ; St Anselm’s Roman Catholic Church (West Chezzetcook, N.-É.), reg. of baptisms, marriages, and burials (mfm aux PANS).— AAQ, 210 A, VIII : 346, 348, 351, 358, 529, 543 ; IX : 103, 143, 145, 398 ; XI : 41, 209 ; XII : 326 ; 31 CN, I : 130–130a ; 312 CN, V : 89, 93–94, 97, 99–100, 103, 106–109, 111, 113, 115–119.— AD, Ain (Bourg), État civil, Chalamont, 30 oct. 1768.— Arch. de l’Abbaye cistercienne (Oka, Québec), A 1000.— PANS, MG 100, 239, no 22 ; 242, no 34 ; RG 1, 232 : 41 ; 430 : 153 ; RG 5, P, 51, no 109.— N.-É., House of Assembly, Journal and proc., 1832 : 157, 203, 249.— J.-O. Plessis, « le Journal des visites pastorales en Acadie de Mgr Joseph-Octave Plessis, 1811, 1812, 1815 », Soc. hist. acadienne, Cahiers (Moncton, N.-B.), 11 (1980).— Caron, « Inv. de la corr. de Mgr Plessis », ANQ Rapport, 1927–1928 ; 1928–1929.— Éphrem Boudreau, le Petit Clairvaux : cent ans de vie cistercienne à Tracadie en Nouvelle-Écosse, 1818–1919 (Moncton, 1980).— André Coté, « l’Ordre de Cîteaux et son établissement dans la province de Québec, depuis la Révolution française jusqu’à 1935 » (thèse de m.a., univ. Laval, Québec, 1971).— A. A. Johnston, Hist. of Catholic Church in eastern N.S.— L. J. Lekai, les Moines blancs ; histoire de l’ordre cistercien (Paris, 1957).— Lemieux, l’Établissement de la première prov. eccl.— [D.-A. Lemire-Marsolais, dite Sainte-Henriette, et] Thérèse Lambert, dite Sainte-Marie-Médiatrice, Histoire de la Congrégation de Notre-Dame (11 vol. en 13 parus, Montréal, 1941–  ), 7 : 15–18.— Thomas Merton, Aux sources du silence, Jean Stiénon du Pré, trad. (5e éd., Bruges, Belgique, 1955).— Luke Schrepfer, Pioneer monks in Nova Scotia (New York, 1947).— Éphrem Boudreau, « le Petit Clairvaux (1825–1919) », Soc. hist. acadienne, Cahiers, 7 (1976) : 131–146.— A. M. Kinnear, « The Trappist monks at Tracadie, Nova Scotia », SHC Report, 1930 : 97–105.

Bibliographie générale

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Paulette M. Chiasson, « MERLE, JACQUES, père Vincent de Paul », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/merle_jacques_8F.html.

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Auteur de l'article:    Paulette M. Chiasson
Titre de l'article:    MERLE, JACQUES, père Vincent de Paul
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    19 mars 2024