O’BRIEN, DENNIS, marchand ambulant et commerçant, né en 1792 à Fermoy (comté de Cork, République d’Irlande), décédé le 16 mai 1865 dans le canton de Westminster, près de London, Haut-Canada.
Dennis O’Brien émigra aux États-Unis en 1811 et vécut un certain temps dans le Maine. Il déménagea en 1820 dans le Haut-Canada où il se fit marchand ambulant, vendant de la quincaillerie et de la ferblanterie dans la partie ouest du Haut-Canada pendant quelques années. Lorsque London devint un centre administratif de district en 1826, O’Brien alla s’y établir et devint le premier « marchand général » de London ; il s’approvisionnait en marchandises à Niagara. On se souvient de lui comme du premier marchand de la région à réduire le prix de ses marchandises à un niveau jugé raisonnable en échange des produits des fermiers, contrairement à d’autres marchands, plus particulièrement George Jervis Goodhue.
Illustrant bien le type des marchands pionniers, O’Brien se lança bientôt dans des entreprises connexes. Il acheta un moulin à blé de Robert et Thomas Parke en décembre 1835, dirigea par la suite une distillerie dans le canton de Westminster et s’engagea dans la spéculation foncière. Les marchands ambulants de l’ouest du Haut-Canada venaient acheter leurs produits au magasin d’O’Brien, qui, selon certains, avait dirigé à un moment donné une chaîne de magasins généraux dans des endroits comme Exeter, Goderich, Chatham et Sarnia. Il participa à la constitution juridique de la compagnie London and Gore Railroad en 1834. Le 22 juillet 1834, il épousa Jane Shotwell, du canton de Delaware ; ils eurent au moins trois fils et deux filles.
En 1836–1837, O’Brien érigea à London, face au Court House Square, le premier ensemble architectural en briques conçu pour loger des maisons d’affaires ; en fait, c’était la troisième construction en briques de la ville. En plus d’abriter ses propres affaires ainsi que d’autres, la bâtisse servit de caserne temporaire à la garnison britannique stationnée dans la ville depuis les troubles de 1837 et 1838. O’Brien fit transformer cet édifice pour en faire le plus grand hôtel de London, le Western Hotel, à la suite du terrible incendie de 1845 qui consuma sa résidence en bois et son ancien établissement commercial. Il quitta alors London pour aller vivre sur le bord de la rivière Thames, du côté de Westminster. Rien ne prouve qu’il ait continué à gérer un magasin général après 1845.
O’Brien semble s’être retiré des affaires à plusieurs reprises au cours des années ; il fit souvent face à des poursuites intentées contre lui par ses créanciers, tandis qu’il perdait des milliers de livres en ne poursuivant pas ses débiteurs, « sa bonté [... ne] lui [permettant pas] d’opprimer qui que ce soit en vue du remboursement d’une dette honnête ». Malgré ses premiers échecs et la dépression de 1857, on dit qu’O’Brien « passa à travers et surmonta ses difficultés financières et [...] fut en mesure de laisser à sa famille un très respectable patrimoine ».
O’Brien joua un rôle social comme membre éminent de l’Irish Benevolent Society ; il était reconnu pour ses œuvres de charité. Lorsque London fut constitué en village avec Bureau de police en 1840, il devint le premier conseiller du quartier St Patrick. En politique, il était considéré comme « un conservateur ou un réformiste modéré ».
Il se distingua durant toute sa vie par son appui inconditionnel à l’Église catholique. À l’époque où la région de London ne recevait la visite d’un prêtre que quelques fois par année, la maison et le magasin d’O’Brien étaient « toujours ouverts gratuitement au clergé et à toute activité religieuse ». Il fut au nombre de ceux qui réussirent à persuader Mgr Alexander Macdonell* d’envoyer un prêtre résidant, Laurence Dempsey, dans la région de St Thomas et London ; il devint en 1831 l’agent, à London, du premier journal catholique du Haut-Canada, le Catholic, publié à Kingston par William Peter MacDonald*. Au moins un de ses enfants fréquenta l’Academy of the Sacred Heart à Detroit, Michigan. Les funérailles d’O’Brien furent l’une des rares occasions où l’on prononça un panégyrique dans une église catholique.
APC, RG 31, 1851 census, Westminster Township, district 1.— City of London Registry Office (London, Ont.), Abstract index, books 1, 2 ; instruments 2 769 (1835), 2 771 (1835).— PAO, Macdonell (Alexander) papers, box 4, vol. 6.— St Peter’s Cemetery (London, Ont.), records.— UWO, 229 (Dennis O’Brien papers).— Canadian Free Press (London, Ont.), 19 mai 1865.— London Evening Advertiser, 17 mai 1865.— London Free Press, 3 juin 1865.— Upper Canada Times and London District Gazette (London), 5 mars 1836.— [Archie Bremner], City of London, Ontario, Canada ; the pioneer period and the London of to-day (2e éd., London, 1900), 46s., 69, 94, 96.— History of the county of Middlesex (Brock), 215–217, 220s., 231, 311, 368s., 838s.— C. T. Campbell, The seulement of London, London and Middlesex Hist. Soc., Trans. (London, Ont.), III (1911) : 10.
Daniel J. Brock, « O’BRIEN, DENNIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/o_brien_dennis_9F.html.
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Auteur de l'article: | Daniel J. Brock |
Titre de l'article: | O’BRIEN, DENNIS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |