Journalisme sportif
Au xixe siècle, la couverture journalistique des sports et des débats autour de ceux-ci [V. L’idéal amateur et le sport professionnel] a connu une croissance remarquable pour plusieurs raisons : la popularité grandissante du sport, la multiplication des ligues et compétitions issue de l’émergence du sport organisé, l’essor de la presse de masse et l’invention du télégraphe, qui a permis la transmission rapide des résultats. Dans la presse, l’augmentation de l’espace consacré au sport a mené à la création de sections spécialement vouées à ce domaine et à l’émergence du journalisme sportif, comme le relate la biographie de Henry John Prescott Wilshere Good :
En 1872, Good avait commencé à travailler à Toronto comme correcteur d’épreuves au Daily Telegraph de John Ross Robertson*. Dès novembre 1873, il était au Mail. Chaque semaine, depuis le 1er avril 1872, ce journal consacrait une page à de solides informations sportives sous la rubrique « Sporting Intelligence ». Malgré la popularité croissante des sports, la plupart des quotidiens ne publiaient à ce sujet que des brèves disséminées ici et là dans leurs pages. La couverture la plus complète était assurée par des hebdomadaires et des mensuels tels la National Police Gazette et le Harper’s, tous deux de New York. Au Mail, Good passa du poste de correcteur d’épreuves à celui de reporter, puis en 1878 à celui de rédacteur en chef de nuit, mais la rubrique sportive lui fut fort probablement confiée tôt, peut-être même dès le début. À la demande du directeur de la rédaction Thomas Charles Patteson, il assuma la fonction de rédacteur sportif à temps plein au Mail ; selon le Globe et le journaliste Hector Willoughby Charlesworth*, il était le premier en Amérique du Nord.
Les biographies suivantes permettent de prendre la mesure du développement du journalisme sportif et de la progression de la place accordée aux sports dans la presse canadienne.