TEMPLE, sir THOMAS, baronnet, gouverneur de l’Acadie, né à Stowe (Buckinghamshire), en Angleterre, en janvier 1613/1614, mort le 27 mars 1674 à Ealing (Middlesex). Il était le deuxième fils de Sir John Temple, de Stanton-Bury, et de sa première femme, Dorothy, fille d’Edmund Lee, et petit-fils de Sir Thomas Temple, de Stowe.

Les annales ne renferment rien au sujet de Thomas Temple jusqu’à 1656, année où il s’associa au colonel William Crowne, pour acheter la plus grande partie des biens que Charles de Saint-Étienne de La Tour possédait en Nouvelle-Écosse. Lord Fiennes, oncle de Thomas Temple et membre du conseil de Cromwell, conseilla à son neveu, qu’on soupçonnait de tendances royalistes, de profiter de cette occasion pour quitter l’Angleterre. Le 29 mai 1656, le Conseil d’État approuvait la pétition conjointe de La Tour, Temple et Crowne, et l’octroi de lettres patentes ; le 14 juillet, un accord était rédigé et, un mois après, soit le 9 ou le 10 août, les lettres patentes étaient octroyées. La Tour abandonna ses titres à Temple et Crowne le 20 septembre 1656, en retour desquels Temple s’engageait à acquitter les frais d’entretien des troupes anglaises qui s’étaient antérieurement emparées du fort de la rivière Saint-Jean [V. Sedgwick], Soit £1 800, selon la requête de Temple présentée en 1660, et Crowne et Temple, la dette que La Tour avait contractée envers le major général Edward Gibbons, de Boston.

En même temps, Cromwell ordonnait au commandant de l’Acadie, Leverett, de livrer les forts de Saint-Jean et de « Pentacoit » (Pentagouet) à Temple. Leverett s’exécutait le 1er mai 1657, à l’arrivée de Temple avec un groupe de colons.

Le 12 septembre 1657, un accord intervenait entre Temple et Crowne relativement au partage de leurs biens. La part de Temple s’étendait du lieu connu maintenant sous le nom de Lunenburg en Nouvelle-Écosse jusqu’à la rivière St. George, dans le Maine, y compris toute la côte de la baie Française (baie de Fundy), sur les deux rives, et une île de 100 lieues. Crowne et Temple eurent maintes querelles au sujet de leurs biens de la Nouvelle-Écosse. En 1659, le colonel Crowne louait sa part de la concession à Thomas Temple pour quatre ans. Le loyer dû par Temple était garanti par un cautionnement de £440. L’assertion de l’autorité de Temple sur l’Acadie subit un autre échec par suite de la saisie de La Hève, en mai 1658, par Alexandre Le Borgne de Belle-Isle. Ce dernier agissait en vertu de la concession que la Compagnie de la Nouvelle-France avait accordée à son père en Acadie. Temple le fit prisonnier et l’emmena à Boston, où il le garda durant plusieurs années.

Dans une lettre à Lord Fiennes en date du 6 septembre 1659, dans laquelle il demandait de nouvelles lettres patentes pour la Nouvelle-Écosse « portant seulement son nom », Temple décrit certains des travaux qu’il avait exécutés dans cette colonie. Il dit avoir réparé le fort de Saint-Jean dans la mesure du possible et avoir bâti un poste de traite à 150 milles en amont du fleuve (il veut parler de Jemseg, bien que la distance soit inexacte) et un autre au fond de la baie [de Fundy]. À la suite de la restauration de Charles II en 1660, des requêtes tendant à une concession en Acadie furent présentées au roi par Thomas Elliott, écuyer de la Chambre, Sir Lewis Kirke, les héritiers de Sir William Alexander, l’ambassadeur de France au nom de Le Borgne, et d’autres. En 1662, Temple fut créé baronnet de Nouvelle-Écosse et nommé gouverneur, mais en échange de cette nomination, il devait verser à Elliott £600 par an.

Temple ne put jouir longtemps de la possession de l’Acadie. En 1667, par le traité de Bréda, Charles Il cédait l’Acadie à Louis XIV et or donnait à Temple, le 31 décembre de la même année, de rendre les cinq forts acadiens à Morillon Du Bourg. En octobre 1668, ayant reçu l’ordre de « retarder la livraison » jusqu’à nouvel ordre, Temple montra à Du Bourg l’ordre du roi et souleva maintes objections à la reddition immédiate. Du Bourg accepta l’argument de Temple d’après lequel l’île Saint-Christophe devait être rendue aux Anglais avant le retour de l’Acadie à la France. Il écrivit en ce sens à Le Borgne de Belle-Isle. Le 8 mars 1668/1669 et le 6 août 1669, Charles II réitéra à Temple Pordre de rendre l’Acadie. La rétrocession eut lieu à l’été de 1670 par les soins de l’adjoint de Temple, le capitaine Richard Walker, après la signature, à Boston, d’un accord entre Temple et Andigné de Grandfontaine.

Pendant la période incertaine qui allait de 1667 à 1670, Temple vécut à Boston et continua d’envoyer des requêtes au roi pour obtenir le remboursement des dépenses et des pertes qu’il avait subies en Nouvelle-Écosse. Il prétendait que l’Acadie ne produisait que £900, dont (pendant sept ans) il devait verser à Elliott £600 et £180 aux marchands de Boston qui se chargeaient de faire la remise en Angleterre, ce qui lui laissait un revenu annuel de £120, à même lequel il devait « faire les frais de notre guerre de pygmées contre les Français et conserver le pays du roi ». Il est peu probable qu’il ait reçu les £16 000 qu’il demandait pour le dédommager de ses pertes et de ses dettes de £7 000.

Temple paraît avoir prospéré après s’être établi à Boston. Il avait commencé à acheter des propriétés dans cette ville, alors qu’il demeurait encore en Nouvelle-Écosse, et il se livrait fort activement au commerce, en particulier à celui des biens fonciers. Il figurait au premier rang de ceux qui s’efforçaient de mettre en valeur certaines îles du port de Boston.

Temple s’était installé à Londres peu de temps avant sa mort, survenue le 27 mars 1674. Il fut inhumé à Ealing. Par son testament, il désigna, en tant que légataire universel, son neveu John Nelson*, de Boston.

En collaboration avec Huia Ryder

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En collaboration avec Huia Ryder, « TEMPLE, sir THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/temple_thomas_1F.html.

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Auteur de l'article:    En collaboration avec Huia Ryder
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
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