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ROBLOT (Roblet), LOUIS, dit frère Aidant, membre de l’Institut des Frères des écoles chrétiennes, directeur et visiteur du district du Canada et des États-Unis, né à Talmay, Côte-d’Or, France, le 5 février 1796, fils de Claude Roblot et de Madeleine Dadavant, décédé à Paris le 19 septembre 1866.

Entré le 1er juillet 1817 au noviciat de l’Institut des Frères des écoles chrétiennes à Langres, Louis Roblot se vit rapidement confier des postes de confiance dans sa communauté. De 1822 à 1831, il fut directeur de l’école des frères à Bourbonne-les-Bains, puis des écoles Saint-Médard et Saint-Enfant-Jésus à Paris. En 1831, le frère Aidant reçut de son supérieur général l’importante obédience de visiteur du district français de Nantes. Six ans plus tard, il était mandaté pour établir solidement les Frères des écoles chrétiennes au Canada.

À deux reprises, en 1718 et en 1737, les Frères hospitaliers de la Croix et de Saint-Joseph étaient venus tout près d’accueillir des frères des écoles chrétiennes en Nouvelle-France. Les deux projets échouèrent malgré le séjour à Montréal, durant l’été de 1737, des frères Denis et Pacifique [V. Gervais Hodiesne*]. Il n’allait pas en être ainsi un siècle plus tard. En effet, cédant aux pressions de Joseph-Vincent Quiblier*, supérieur de Saint-Sulpice au Canada, le supérieur général des Frères des écoles chrétiennes à Paris, le frère Anaclet, autorisa, en 1837, le départ de quatre frères pour le Bas-Canada. Le 10 octobre 1837, à bord du vapeur Louis-Philippe, les frères Aidant, Rombaud, Euverte et Adelbertus quittaient Le Havre pour atteindre New York le 3 novembre. Empruntant la voie des eaux, puis le nouveau chemin de fer de Saint-Jean sur le Richelieu à Laprairie (La Prairie), ils atteignirent Montréal le 7 novembre, au début des troubles, et ils notèrent que certaines rues étaient barricadées. Les disciples de Jean-Baptiste de La Salle furent accueillis par Mgr Jean-Jacques Lartigue* et les sulpiciens ; ceux-ci les prirent immédiatement en charge. Le frère Aidant se mit si vite à l’œuvre que, dès l’avant-veille de Noël, avait lieu l’ouverture des classes dans un bâtiment situé en face du séminaire ; il y admit 240 élèves répartis en trois classes. Le 22 janvier 1838, Mgr Ignace Bourget* ouvrait l’année scolaire par la messe du Saint-Esprit à l’église Notre-Dame.

Les sulpiciens, qu’une longue tradition d’amitié unissait aux frères, contribuèrent beaucoup à la prospérité de la nouvelle communauté et firent pour elle des « dépenses considérables ». Dès le 6 juin 1838, les frères purent loger dans une maison qui leur appartenait. Le 16 novembre 1840 on procéda à l’ouverture, sur la rue Vitré, de l’école Saint-Laurent qui accueillait 860 écoliers répartis en huit classes dont quatre de langue anglaise. C’était « un grand pas dans l’histoire de l’éducation à Montréal ». La discipline et la bonne tenue des étudiants suscitèrent à plusieurs reprises l’admiration de distingués visiteurs, dont Mgr Lartigue, Mgr Charles-Auguste-Marie-Joseph de Forbin-Janson* et le gouverneur général, lord Sydenham [Thomson*].

Pour suppléer au manque quasi total d’outils pédagogiques au niveau élémentaire, le frère Aidant rédigea en 1843 les trois premiers manuels scolaires lasalliens du Canada : un traité d’arithmétique, un abrégé d’histoire du Canada et un abrégé de géographie, inspirés des manuels lasalliens en usage en France. L’ouverture d’un noviciat à Montréal, en décembre 1838, et l’arrivée successive de nouveaux frères de France permirent au visiteur de donner suite aux demandes de fondation qui se faisaient de plus en plus nombreuses. Ainsi, l’institut put ouvrir une école à Québec en 1843, à Trois-Rivières en 1844 et à Baltimore, États-Unis, en 1845. Le 11 septembre 1847, le frère Aidant partit pour Paris où le mandait son supérieur général. Au cours de cette rencontre fut décidée la fondation d’une maison à New York. De retour à Montréal dès le 18 novembre, le frère Aidant reprit ses fonctions jusqu’à son rappel en France le 9 décembre 1848.

Après les onze années d’administration du frère Aidant, le district canadien et américain comprenait cinq maisons dont deux aux États-Unis. Les écoles des frères comptaient 40 classes fréquentées par 3 200 élèves ; 56 frères, dont 16 novices, formaient le personnel. Quelques mois à peine après le départ du pionnier, le premier frère d’origine canadienne-française, Toussaint Dufresne, dit frère Jean-Baptiste, devenait directeur et fondait une école à Montmagny.

De 1849 à 1852, le frère Aidant reçut la charge non moins difficile d’un autre jeune district, celui d’Orient, avec résidence sur les rives du Bosphore. Rappelé de nouveau à Paris, il devint, en 1852, un des conseillers du supérieur de l’institut dans son travail d’animation et d’administration. C’est en remplissant ce dernier emploi que le frère Aidant s’éteignit, en 1866, à l’âge de 70 ans.

Son travail, conjugué avec celui de son tenace successeur comme visiteur au Canada, le frère Facile, allait à ce point être déterminant qu’il fera écrire à l’historien attitré de l’Institut des Frères des écoles chrétiennes, Georges Rigault : « De tous les districts fondés au dix-neuvième siècle, ceux des régions canadiennes et de l’Amérique anglo-saxonne compteront parmi les plus florissants. »

François De Lagrave

Archives des Frères des écoles chrétiennes, District de Montréal (Laval, Québec), Historique du district : 1837–1967 (copie manuscrite et dactylographiée) ; Registres de prise d’habit du noviciat de Montréal : 1837–1965.— Archivio della Propaganda Fide (Rome), Scritture riferite nei Congressi : America Settentrionale, 4 (1837–1841), f.180.— Archivio Fratelli delle Scuole Cristiane, Casa Generalizia (Rome), NO 400, 4 ; NO 432A, 10–12.— Brother Angelus Gabriel, The Christian Brothers in the United States, 1848–1948 ; a century of Catholic education (New York, 1948), 78s.— J.-C. Caisse, L’Institut des Frères des écoles chrétiennes, son origine, son but et ses œuvres (Montréal, 1883), 49.— Jacques Guibert, Histoire de S. Jean-Baptiste de La Salle, ancien chanoine de l’Église métropolitaine de Reims, fondateur de l’Institut des Frères des écoles chrétiennes (Paris, 1900), 587.— L’œuvre d’un siècle ; les Frères des écoles chrétiennes au Canada (Montréal, 1937), 62–66, 73, 80, 85.— Georges Rigault, Histoire générale de l’Institut des Frères des écoles chrétiennes (9 vol., Paris, 1937–1953), V : 205 ; VI : 248, 358.— Frère Symphorien-Louis [Stanislas Roberge], Les Frères des écoles chrétiennes au Canada, 1837–1900 (Montréal, 1912).— Yves Poutet, Une institution franco-canadienne au xviiie siècle : les écoles populaires de garçons à Montréal, Revue d’histoire ecclésiastique (Louvain, Belgique), LIX (1964) : 52–88.

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François De Lagrave, « ROBLOT, LOUIS, frère Aidant », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/roblot_louis_9F.html.

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Auteur de l'article:    François De Lagrave
Titre de l'article:    ROBLOT, LOUIS, frère Aidant
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    19 mars 2024