DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

PARENT, MARIE-GENEVIÈVE, dite de Saint-François d’Assise, hospitalière de l’Hôtel-Dieu de Québec, supérieure, née le 10 novembre 1740 à Québec, fille de Joseph Parent et de Marie-Anne Chatellereaux ; décédée le 22 décembre 1804 à Québec.

Fille d’un maître charpentier de navire demeurant rue Saint-Vallier, dans le quartier du Palais, Marie-Geneviève Parent entre au monastère de l’Hôtel-Dieu le 30 avril 1755, âgée seulement de 14 ans. Le 7 juin suivant, un incendie rase le monastère, la chapelle et l’hôpital, forçant les religieuses à trouver refuge d’abord chez les ursulines, puis, trois semaines plus tard, dans une aile de la maison des jésuites. C’est dans ces locaux de fortune que la jeune novice prononce ses vœux, le 15 novembre 1756. Pour sa dot, son père verse 2 500# en billets d’ordonnance tirés sur les trésoriers généraux de la Marine ; pour sa part, la communauté ajoute 500# provenant d’une fondation de dot faite en 1675 par l’abbé Gabriel Thubières* de Levy de Queylus et destinée à aider des religieuses dépourvues de moyens.

L’année suivante, le 1er août, les religieuses prennent possession de leur nouveau monastère reconstruit au prix d’un lourd endettement de plus de 100 000#. Après la capitulation de la ville en 1759, elles ne peuvent en conserver qu’une partie pour leur usage, l’exiguïté des casernes ayant contraint les autorités militaires à y loger une partie des troupes britanniques. En dépit du loyer versé en échange de cette occupation, qui se poursuivra jusqu’en 1784, et malgré les aumônes de divers bienfaiteurs, dont Mgr Briand* et le gouverneur Murray*, la communauté doit tirer parti de tous les expédients possibles pour essayer d’éponger ses lourdes dettes : les hospitalières doivent se faire blanchisseuses et boulangères, vendre plusieurs terrains et, finalement, remettre en exploitation leur ferme de La Canardière et leurs seigneuries de Saint-Augustin et de l’Île-aux-Oies. Outre ces difficultés financières, la communauté ne reçoit, depuis 1755, qu’un petit nombre de postulantes ; cette faiblesse dans le recrutement se prolongera sur une période de 30 ans.

C’est dans ce contexte que le chapitre de la communauté élit, en 1772, Marie-Geneviève de Saint-François d’Assise maîtresse des novices. Après avoir occupé cette charge pendant quatre ans, elle assume de plus grandes responsabilités : élue annuellement dépositaire de la communauté par l’assemblée des religieuses de chœur, de 1776 à 1786, elle devient ensuite supérieure, poste qu’elle occupe de 1786 à 1792, et de nouveau de 1795 à 1801. Entre ces deux mandats à la direction de la communauté, elle remplit une autre fonction élective, celle d’assistante.

À l’automne de 1799, les religieuses de l’Hôtel-Dieu, sous la direction de Marie-Geneviève de Saint-François d’Assise, décident de réaliser un projet qu’elles ont à cœur depuis très longtemps : la reconstruction de leur chapelle détruite lors de l’incendie de 1755. Pourtant, leurs finances se trouvent toujours dans une situation précaire et ne permettent pas à la communauté d’entreprendre de tels travaux sans obtenir une autre source de revenus. Aussi, les hospitalières devront-elles faire appel à la charité publique par l’intermédiaire d’une souscription, commencée le 15 décembre 1799, dont se charge Antoine-Bernadin Robert*, procureur du séminaire de Québec et également confesseur des religieuses de l’Hôtel-Dieu. Des difficultés surgissent cependant au sujet des dimensions de la future chapelle. Certaines religieuses, notamment la supérieure et Marie-Angélique Viger, dite de Saint-Martin, voient d’un bon œil un édifice plus imposant qu’il n’est besoin, tandis que d’autres accepteraient plus volontiers un projet moins extravagant. Bien que divisée, la communauté s’oppose sur cette question à l’autorité épiscopale : les plans souhaités par les religieuses paraissent beaucoup trop vastes et encourent le veto de l’évêque, Mgr Denaut, et de son coadjuteur, Mgr Plessis*. Après un échange de lettres où se révèlent de bouillants caractères, une solution de compromis fait l’unanimité : la chapelle sera de la taille de celle des ursulines de Québec. L’abbé Philippe-Jean-Louis Desjardins* en dresse les plans et Pierre Émond dirige les travaux. Commencée au printemps de l’année 1800, la construction proprement dite se termine en 1803 ; quant à la décoration intérieure, elle va se poursuivre encore plusieurs années.

Comme supérieure, le nom de Marie-Geneviève de Saint-François d’Assise est également associé à l’œuvre des enfants abandonnés. En janvier 1801, la chambre d’Assemblée forme un comité chargé d’enquêter sur la situation des communautés religieuses à l’égard de l’aide aux indigents. La supérieure de l’Hôtel-Dieu soutient d’abord que la vocation des hospitalières consistant uniquement dans le soin des malades, la charge des enfants abandonnés, en raison de l’attention continuelle et des dépenses additionnelles qu’elle exigerait, s’avère incompatible avec leur devoir. Toutefois, lors de l’assemblée des religieuses tenue le 3 mars 1801, la communauté revient sur sa position et accepte de s’occuper des enfants trouvés, à la condition que le gouvernement assume les frais de logement, d’entretien et autres dépenses nécessaires à cette œuvre. Les motifs chrétiens et charitables mis de l’avant par les religieuses pour expliquer leur revirement ne masquent pas l’inquiétude qu’elles éprouvent, à l’instar des autres communautés, devant le sort que leur réserverait le gouvernement s’il ne les jugeait pas assez utiles à la société. Les hospitalières pensent qu’elles ont intérêt à ménager le lieutenant-gouverneur, sir Robert Shore Milnes*, qui paraît porté à les favoriser et à les laisser subsister « mais toujours à proportion des services qu’elles rendront ; heureuses [étaient-elles] d’acheter cette faveur à ce prix », ainsi que l’indique le procès-verbal de leur assemblée. Les religieuses entreprennent cette œuvre qui durera jusqu’en 1845.

À la fin de cette année 1801, conformément aux règles de l’Hôtel-Dieu, une nouvelle supérieure, Marie-Vénérande Melançon, dite de Sainte-Claire, succède à Marie-Geneviève de Saint-François d’Assise, alors élue assistante. Réélue à ce poste l’année suivante, cette dernière devient ensuite conseillère lors de l’élection annuelle de 1803. Reconduite dans cette charge en novembre 1804, elle ne l’occupera guère plus d’un mois ; âgée de 64 ans et paralysée depuis plus de deux ans, elle meurt en décembre après 48 ans de vie religieuse.

François Rousseau

ANQ-Q, CE1-1, 11 nov. 1740.— Arch. du monastère de l’Hôtel-Dieu de Québec, Actes capitulaires, I : ff.59, 61 ; Corr., Évêques, Pierre Denaut, J.-O. Plessis et A.-B. Robert, nos 3–6 ; J.-F. Hubert, no 1 ; Dossier des vœux, no 107 ; Église, tiroir 1, carton 5, nos l–13 ; Élections triennales et annuelles, 1 : 165–220 ; Hôpital, Copies de lettres, requêtes, états de comptes, Législature, 1801–1892 : 1, 3 ; Notes et mémoires des anciennes mères, armoire 5, cahiers 2/1–2 ; Notices biographiques, M.-G. Parent.— « Le recensement de Québec, en 1744 », ANQ Rapport, 1939–1940 : 52.— Caron, « Inv. de la corr. de Mgr Denaut », ANQ Rapport, 1931–1932 : 165, 168, 183.— « Habitants de la ville de Québec, 1770–1771 », F.-J. Audet, compil., BRH, 27 (1921) : 249.— Tanguay, Dictionnaire, 6 : 236.— H.-R. Casgrain, Histoire de l’Hôtel-Dieu de Québec (Québec, 1878), 401, 408, 421–425, 430s., 445s., 449, 465–468, 488–491, 493, 495s., 576, 591.— Raymonde Landry Gauthier, « Les constructions de l’Hôtel-Dieu de Québec (1637–1960) » (travail présenté à l’univ. Laval, 1974). À la p.25, Landry Gauthier fait erreur sur l’identité de l’auteur des plans de l’église : il ne s’agit pas du futur aumônier, Louis-Joseph Desjardins*, dit Desplantes, mais de son frère, Philippe-Jean-Louis Desjardins [f.r.].

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

François Rousseau, « PARENT, MARIE-GENEVIÈVE, dite de Saint-François d’Assise », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/parent_marie_genevieve_5F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/parent_marie_genevieve_5F.html
Auteur de l'article:    François Rousseau
Titre de l'article:    PARENT, MARIE-GENEVIÈVE, dite de Saint-François d’Assise
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    19 mars 2024