DESJARDINS, dit Desplantes, LOUIS-JOSEPH, prêtre catholique et missionnaire, né le 19 mars 1766 à Messas, France, fils de Jacques Desjardins de Lapérière, marchand, et de Marie-Anne Baudet ; décédé le 30 août 1848 à Québec.

Louis-Joseph Desjardins, dit Desplantes, fit ses études au petit séminaire de Meung-sur-Loire, en France, et au séminaire Saint-Martin, à Paris ; il reçut la prêtrise le 20 mars 1790 à Bayeux. Durant la Révolution, lui et son frère Philippe-Jean-Louis* furent faits prisonniers et menacés de mort tout comme plusieurs de leurs confrères qui refusaient de prêter serment à la Constitution civile du clergé qu’exigeait l’Assemblée nationale constituante à partir du 1er octobre 1791. Par bonheur, ils parvinrent à s’échapper et à passer en Angleterre à la fin de l’été de 1792.

En 1794, désespérant de rentrer dans sa patrie avant de longues années, Desjardins se résigna à rejoindre son frère qui avait immigré au Bas-Canada un an plus tôt. Il arriva à Québec en juin en compagnie de Jean-Denis Daulé*, de Jean-Baptiste-Marie Castanet* et de François-Gabriel Le Courtois*. Après avoir servi de vicaire au curé de Québec, Joseph-Octave Plessis*, il accepta, en 1795, la proposition de l’évêque de Québec, Mgr Jean-François Hubert*, de desservir, en compagnie de l’abbé Castanet, les établissements disséminés le long des côtes de la baie des Chaleurs, et d’y remplacer Joseph-Mathurin Bourg*. Les missionnaires partirent le 21 juillet, en même temps que l’évêque de Québec qui entreprenait une visite pastorale avec Philippe-Jean-Louis, promu au rang de vicaire général.

Les deux jeunes prêtres n’étaient pas préparés à l’épuisant ministère que le zèle apostolique leur avait fait choisir. Castanet acheva bientôt d’y ruiner une santé déjà précaire et revint à Québec où il mourut le 26 août 1798. Desjardins tint bon encore trois ans. Il gagna l’estime et l’attachement des fidèles qu’il desservait ainsi qu’en témoigne une lettre de son successeur à la baie des Chaleurs, René-Pierre Joyer, à l’évêque de Québec, Mgr Plessis, en 1801 : « J’ai vu partout des gens qui regrettoient infiniment et avec raison mr Desjardins à qui je ne Supplée que très foiblement. » Ce qu’il fallait dans ces contrées, selon Joyer, c’était « un homme d’un caractere aussi aimable que mr Desjardins ». Rappelé en 1801, ce dernier fut d’abord vicaire puis curé de la paroisse Notre-Dame de Québec jusqu’au 15 octobre 1807. Mgr Plessis le nomma alors aumônier des religieuses de l’Hôtel-Dieu de Québec. Il fut aussi supérieur des ursulines de Québec de 1825 à 1833.

Desjardins accompagna Mgr Plessis à sa première visite pastorale dans les Maritimes au cours de l’été de 1811. Il vit à l’organisation matérielle de l’expédition et veilla encore aux préparatifs à l’occasion des visites de l’évêque de Québec dans cette partie de son vaste diocèse en 1812 et 1815. Par la suite, il continua d’assister moralement et financièrement nombre de missionnaires. Lui-même écrivait en 1830 : « J’ai tant à écrire et à calculer que je ne sais trop comment m’en tirer : mes relations avec les missions m’ont toujours été onéreuses. »

Philippe-Jean-Louis Desjardins était retourné en France en 1802 et, en 1817, il expédiait à son frère près de 200 tableaux religieux afin qu’il les distribue dans les communautés et les paroisses du diocèse de Québec. Louis-Joseph s’acquitta avec exactitude de son rôle d’intermédiaire qui lui permit, au cours des ans, de se lier d’amitié avec les peintres Joseph Légaré*, Antoine Plamondon* et certains de leurs élèves. Il leur passa des commandes et les chargea à plusieurs reprises de retoucher des peintures et d’en tirer des copies. Bien mieux, rapportent les annales des ursulines, « Mr Desjardins ne se contentait pas des encouragements ordinaires ; au moyen de souscriptions parmi le clergé et ses amis, il procurait le voyage d’Europe à ses protégés, tâchant de favoriser en tout l’application et le talent ».

En 1836, le grand âge et les infirmités de Louis-Joseph Desjardins, dit Desplantes, dont une entorse qu’il s’était infligée en 1824 et qui l’obligeait à marcher avec des béquilles, le forcèrent à donner sa démission à titre d’aumônier de l’Hôtel-Dieu. Les religieuses, pour marquer leur reconnaissance, lui laissèrent la disposition de ses appartements jusqu’à sa mort en août 1848. Il fut inhumé dans la chapelle du monastère. Au lendemain de son décès, les témoignages furent unanimes à célébrer la bonté de son cœur, sa douceur, l’aménité de ses manières, sa bienveillance et son inépuisable charité.

Noël Baillargeon

AAQ, 311 CN, V : 150–168 ; VI : 4–6, 12, 19.— Arch. du monastère de l’Hôtel-Dieu de Québec, Fonds L.-J. Desjardins, t. 4, c. 600, nos 1–5.— Arch. du monastère des ursulines (Québec), Fonds L.-J. Desjardins ; Fonds P.-J.-L. Desjardins.— ASQ, Fonds Viger-Verreau, Sér. O, 085–086.— « Quelques Prêtres français en exil au Canada », ANQ Rapport, 1966 : 141–190.— La Minerve, 13 févr. 1834.— Caron, « Inv. de la corr. de Mgr Hubert et de Mgr Bailly de Messein », ANQ Rapport, 1930–1931.— Barthe, Souvenirs d’un demi-siècle Burke, les Ursulines de Québec, 4.— Dionne, les Ecclésiastiques et les Royalistes français.

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Noël Baillargeon, « DESJARDINS, dit Desplantes, LOUIS-JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/desjardins_louis_joseph_7F.html.

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Auteur de l'article:    Noël Baillargeon
Titre de l'article:    DESJARDINS, dit Desplantes, LOUIS-JOSEPH
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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