MÉNAGE, PIERRE, maître charpentier, fils de François Ménage, marchand à Poitiers, et de Françoise Lunette, né vers 1648 dans l’évêché de Poitiers et décédé à Québec, le 15 avril 1715.

Nous ignorons les circonstances de sa venue en Nouvelle-France, vers l’âge de 21 ans, sous l’intendance de Talon*. La première mention de sa présence à Québec est de 1669, lorsqu’il achète une habitation sur la rivière Saint-Charles. En 1675, il construit la petite maison de François Jacquet (qui subsiste encore ajourd’hui, coin des rues Saint-Louis et Desjardins) en échange d’une propriété sur la rivière Saint-Charles.

Ses principales réalisations débutent lors de son association avec le Soissonnais, Jean Caillé, vers 1680, avec qui il s’occupe, de 1680 à 1690, des chantiers de la maison des Jésuites près du port de Québec (1684), une des mieux situées de la basse ville, de la maison Comporté [Gaultier*] (1685), de la maison Pachot [Viennay-Pachot*] (1686) sise à la place Royale consacrée la même année. En 1688, il participe à la réfection du monastère des Ursulines, construit le clocher de l’église appelée Notre-Dame-de-la-Victoire en 1690 et celui de la cathédrale selon les plans de La Rivière [Bernard]. Le dessin qui accompagne le marché Comporté témoigne de l’importance du colombage à l’époque et révèle sa maîtrise du métier malgré des moyens simples et traditionnels. Son apport à la réalisation de l’Hôtel-Dieu (1691) et du château Saint-Louis (1692) marque l’apogée de sa carrière. Son activité comme constructeur se termine par un contrat à l’île d’Orléans (1701).

En 1670, Pierre Ménage épouse Dorothée Brassard et, après annulation de ce mariage, en 1672, Anne Leblanc. De cette union naissent deux garçons, Jean-Baptiste et François, et plusieurs filles. Deux d’entre elles, Marie-Anne et Anne, épousèrent respectivement François de Lajoüe (1689) et Pierre Levasseur (1696). Ménage mourut à Québec, le 15 avril 1715.

Il était illettré et ne pouvait même signer son nom. Sans occuper une place prépondérante, le rôle que joue Ménage s’apparente néanmoins à celui de ses confrères Baillif *, Lajoüe et La Rivière, dans le domaine de la construction, au dernier quart du xviie siècle.

Pierre Mayrand

AJQ, Greffe de Romain Becquet, 17 nov. 1669, 30 nov. 1672, 2 déc. 1674, 28 févr. 1675 ; Greffe de Louis Chambalon, 28 févr. 1701 ; Greffe de François Genaple, 7 févr. et 20 déc. 1683, 5 déc. 1685, 4 et 12 déc. 1686, 5 janv., 18 nov. 1688, 2 nov. 1692, 17 mars 1696 ; Registres d’état civil de Notre-Dame de Québec, 15 avril 1715. — P.-B. Casgrain, Une autre maison de Montcalm à Québec (1759), BRH, VIII (1902) : 330–333.

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Pierre Mayrand, « MÉNAGE, PIERRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/menage_pierre_2F.html.

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Auteur de l'article:    Pierre Mayrand
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    22 déc. 2024