GAULTIER DE COMPORTÉ, PHILIPPE, militaire, seigneur, commissaire des magasins du roi, prévôt de la Maréchaussée, commissaire de la marine, né en 1641 à Comporté, près de Poitiers, de Philippe Gaultier, sieur du Rinault, et de Gillette de Vernon, décédé à Québec en 1687 et inhumé au même endroit le 22 novembre.

De famille noble, Philippe Gaultier s’engagea dans le régiment de Carignan-Salières avec lequel il vint au Canada. Il arriva à Québec le 18 juin 1665, mais dès le 10 mai, une cour de justice du Poitou l’avait condamné à la peine capitale par contumace pour la mort de deux personnes (assez en vue dans la région) décédées des suites d’une rixe à laquelle il avait pris part pour venger une insulte faite à son régiment. Ce n’est qu’après 15 ans que l’on découvrit, dans la colonie, la condamnation dont il avait été l’objet. C’est en raison de sa vie honorable et grâce à l’intercession des autorités civiles et religieuses que le roi lui accorda, en juin 1680, des lettres de rémission. Après avoir quitté l’armée, Gaultier de Comporté joua un rôle assez important dans l’administration de la colonie. Le 20 juillet 1670, il fut préposé par l’intendant de Boutroue à la recette du droit de 10 p. 100 levé sur les marchandises arrivant au pays. Il fut ensuite commissaire des magasins du roi (1672–1678), le premier prévôt de la Maréchaussée (1677) et, au moins à titre provisoire à partir de 1685, commissaire de la marine. Dans tous ces postes, il semble avoir gagné la confiance générale. Talon l’avait fait deux fois son procureur personnel et les religieuses de l’Hôtel-Dieu de Québec le choisirent en 1675 pour les représenter dans une commission établie par Mgr de Laval* pour faire l’estimation de tous leurs biens. Il fut aussi élu marguillier de la paroisse de Québec – un grand honneur dans les années 1670 – et, comme tel, fut mêlé à la querelle de préséance qui opposa Buade de Frontenac et le Conseil souverain aux grands vicaires et au séminaire, en février-mars 1675.

Il fut assez heureux en affaires. On lui concéda deux seigneuries (Comporté et La Malbaie) qu’il ne défricha pas, mais qu’il vendit assez bien ; plus tard (1683), il fut l’un des membres-fondateurs de la Compagnie du Nord. Délégué en France pour obtenir la protection de la cour, il revint après avoir accompli cette mission avec succès.

Le 22 novembre 1672, il avait épousé dans la paroisse Notre-Dame de Québec Marie Bazire, la sœur de Charles Bazire, un des plus importants négociants de Québec. Sa femme lui apporta une dot de 4 000#. Gaultier de Comporté et Marie Bazire eurent 11 enfants ; deux des filles entrèrent au monastère des Ursulines ; une autre, Angélique, épousa Denis Riverin*, membre du Conseil souverain et lieutenant général de la Prévôté de Québec ; Marie-Anne épousa, en premières noces, Alexandre Peuvret* de Gaudarville, greffier du Conseil souverain.

J. Monet

Jug. et délib.— P.-G. Roy, Inv. concessions ; La Famille Gaultier de Comporté, BRH, XL (1934) : 321–352.— Nute, Caesars of the wilderness.

Bibliographie de la version révisée :
Bibliothèque et Arch. nationales du Québec, Centre d’arch. de Québec, CE301-S1, 22 nov. 1672, 22 nov. 1687.

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J. Monet, « GAULTIER DE COMPORTÉ, PHILIPPE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/gaultier_de_comporte_philippe_1F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    2016
Date de consultation:    20 nov. 2024