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HILTON, JOHN, manufacturier de meubles, né en Angleterre vers la fin de 1791 ou au début de 1792 ; il épousa, à Montréal le 31 décembre 1816, Elvira Healy (Healey), qui lui donna de nombreux enfants ; décédé à Montréal le 19 juin 1866. Ses fils William, John Fisher et James Henry s’associèrent à lui dans son commerce.

John Hilton semble avoir un lien de parenté avec Henry Hilton, ébéniste anglais qui travaillait à Montréal en 1808. (John Hilton donna le nom de Henry à deux de ses fils qui moururent en bas âge ; un autre fut appelé James Henry.) En 1820, John Hilton possédait sa propre entreprise. Trois ans plus tard, il s’associa à James Baird. Hilton and Baird s’installa à la place d’Armes ; en 1833, Edmond Baird prit la place de James comme associé. En 1845, lorsque leur association fut dissoute, la raison sociale de l’entreprise de Hilton devint J. and W. Hilton (John et son fils William).

Durant les quelque 25 ans qui suivirent, la société Hilton fut l’un des plus prestigieux commerces de meubles du pays. Les salles d’exposition occupaient à elles seules six étages dans l’édifice de la rue Saint-Jacques, dont Hilton finit par se porter acquéreur. En 1856, l’entreprise comptait au-delà de 80 employés dont le total des salaires hebdomadaires s’élevait à £116 ; la production annuelle variait de £20 000 à £30 000. Ce que les journaux qualifiaient de « solide réputation » de l’entreprise était imputable au fait que John Hilton, comme il se définissait lui-même, était un homme qui « préférait agir plutôt que de parler ». Cet artisan né au xviiie siècle, qui réussit à s’adapter à la mécanisation au cours de l’ère victorienne, résuma en ces termes sa philosophie commerciale lors d’un banquet offert en son honneur par ses employés en 1864 : « Je [...] n’ai jamais hésité à utiliser tous les moyens en ma possession pour l’obtention des appareils si nécessaires aux exigences de l’époque. » Sa manufacture se distinguait par ses « nombreuses machines ».

Cependant, le travail manuel y trouvait encore sa place ; et c’est grâce à ce fait que Hilton put apporter une contribution accidentelle à l’histoire de la littérature canadienne, en ayant à son emploi le poète et sculpteur sur bois Charles Heavysege*. On prétend même qu’il avait fait venir Heavysege d’Angleterre au Canada en 1853. Le poète et journaliste John Reade* considérait que Heavysege avait fait l’erreur de sa vie en quittant son emploi chez Hilton.

Les plus beaux meubles de Hilton se distinguaient par la richesse de leur sculpture, en conformité avec le goût victorien, par la haute qualité de leur bois (bois de rose, acajou, noyer noir) et par la finesse de leur poli. On les retrouvait dans les demeures les plus huppées : le président de la Banque de Montréal, Peter McGill [McCutcheon*] possédait des meubles de Hilton ; Hugh Allan* fit appel à lui pour meubler la bibliothèque de sa vaste résidence de Ravenscrag. Lorsque l’hôtel Ottawa ouvrit ses portes sur la rue Saint-Jacques, c’est Hilton qui en fournit les meubles. Harriet Beecher Stowe, lors d’un séjour à cet hôtel, fut tellement frappée par le « beau style » de son ameublement qu’elle le nota dans les impressions qu’elle publia sur Montréal.

Hilton fut l’un de ceux dont les meubles représentèrent le Canada à la grande Exposition de Londres en 1851. Sir William Logan* note que lorsque la reine Victoria aperçut les chaises d’un autre manufacturier montréalais, Reed and Meakins, elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire amusé. Le spirituel surveillant de la section canadienne se hâta d’expliquer que les meubles canadiens n’étaient pas destinés à rivaliser avec les produits anglais. Cependant, les meubles de Hilton furent l’objet de commentaires favorables dans les journaux d’outre-mer pour leur « audacieuse sculpture » et une heureuse harmonie entre la forme et le bois. De plus, tandis que les autres fabricants montréalais étaient en fait pour la plupart des importateurs plutôt que des manufacturiers, Hilton soulignait l’originalité de sa production, afin de promouvoir les meubles canadiens menacés par un flot croissant d’importations américaines.

Hilton s’illustra autant dans les affaires publiques que dans le commerce. Il devint, en 1845, l’un des fondateurs de l’Institut des artisans de Montréal. Il fut l’un des administrateurs de l’église méthodiste St James Street, en plus de contribuer généreusement à son fonds de construction en 1846 ; il prêta également son assistance à plusieurs autres œuvres méthodistes.

Après sa mort survenue en 1866, les fils de John Hilton prirent la relève ; mais en l’absence de leur père, l’entreprise périclita jusqu’à sa disparition dix ans plus tard. Plusieurs des employés de Hilton ouvrirent leur propre entreprise, entre autres James Morice, son ancien contremaître, ainsi que Frank Smith, un autre contremaître, qui se prévalut dans sa publicité de son association avec John Hilton, longtemps après la fermeture du grand entrepôt de la rue Saint-Jacques.

John Hilton représentait pour Montréal ce que la firme de John Jacques* et de Robert Hay* représentait pour Toronto. Au moment où l’artisanat se transformait en industrie, il innova dans la mécanisation et la production en série ; il fut le seul parmi les premiers ébénistes de la ville à survivre devant les exigences croissantes de l’industrialisation. De fait, il joua un rôle de premier plan en établissant la fabrication de meubles comme industrie de grande importance à Montréal, à l’époque victorienne. Selon les paroles prononcées lors d’un témoignage d’estime qui lui fut rendu deux ans avant sa mort, il « précéda, plutôt que de suivre, la montée du progrès, et [...] s’inspira du principe que l’utilisation des appareils mécaniques amène le progrès ».

Elizabeth Collard

ANQ-M, État civil, Anglicans, Christ Church, 20 déc. 1808 ; Presbytériens, St Gabriel, 31 déc. 1816, 18 oct. 1817.— Archives of the Mount Royal Cemetery Company (Outremont, Québec), Register of burials, 10 avril 1825, 15 févr. 1837, 21 juin 1866.— St James United Church (Montréal), Register of births, marriages and burials, 19 août 1830, 10 nov. 1832, 19 juin 1866.— Canadian Courant and Montreal Advertiser, 14 août 1809.— Gazette (Montréal), 27 août 1833, 21 mai 1845, 8 avril 1846, 12 avril 1861, 30 mars 1864, 10 déc. 1869.— Montreal Herald, 21 juin 1866.— Times and Daily Commercial Advertiser (Montréal), 23 avril 1845.— Great exhibition [...] official descriptive and illustrated catalogue [...], Robert Ellis, édit. (4 vol., Londres, 1851), II : 965s.— The illustrated exhibitor [...] comprising sketches, by pen and pencil of the principal objects in the Great Exhibition of the industry of all nations, 1851 (Londres, 1852), 278.— Montreal directory, 1842–1876.— [T. M. Gordon], The Mechanics’ Institute of Montreal founded 1840 ; one hundred anniversary, 1840–1940 ([Montréal], s.d.), 11.— B. J. Harrington, Life of Sir William E. Logan, Kt., first director of the Geological Survey of Canada (Montréal, 1883), 271s.— G. E. Jaques, Chronicles of the St. James St. Methodist Church, Montreal, from the first rise of Methodism in Montreal to the laying of the corner-stone of the new church on St. Catherine Street (Toronto, 1888), 8, 84, 90.— Montreal business sketches with a description of the city of Montreal, its public buildings and places of interest, and the Grand Trunk works at Point St. Charles, Victoria Bridge, &c., &c. (Montréal, 1864), 77–81.— A sketch prepared for the celebration of the opening of the Grand Trunk Railway of Canada (Montréal, 1856).— C. M. Whyte-Edgar, A wreath of Canadian song, containing biographical sketches and numerous selections from deceased Canadian poets (Toronto, 1910), 35s.— L. J. Burpee, Charles Heavysege, SRC Mémoires, 2e sér., VII (1901), sect. ii : 21.— Elizabeth Collard, Montreal cabinetmakers and chairmakers : 1800–1850, Antiques (New York), CV (1974) : 1132–1146.

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Elizabeth Collard, « HILTON, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hilton_john_9F.html.

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Auteur de l'article:    Elizabeth Collard
Titre de l'article:    HILTON, JOHN
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    19 mars 2024