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FERGUSSON, ADAM, agronome et homme politique, né le 4 mars 1783 à Woodhill, Perthshire, Écosse, fils de Neil Fergusson, shérif du Fifeshire, et d’Agnes Colquhoun ; il épousa d’abord Jemima Blair, née Johnston, qui donna naissance à huit enfants puis, en 1833, Jessie Tower ; décédé le 25 septembre 1862, à Waterdown, Haut-Canada.
Adam Fergusson, avocat par formation et gentleman-farmer par goût, était un riche magistrat et lord-lieutenant adjoint du Perthshire. Il était également un des administrateurs de la Highland Society of Scotland, société agricole qui publiait un journal, parrainait des expositions et encourageait l’amélioration des méthodes agricoles. En 1831, la société l’envoya au Canada et aux États-Unis étudier la situation agricole et les possibilités offertes aux immigrants. Son rapport aux administrateurs fut publié en 1832 puis à nouveau en 1833, en annexe à ses Practical notes made during a tour in Canada, and a portion of the United States. En 1834, il publia une nouvelle édition de ses Practical notes accompagnées d’observations faites au cours d’une autre visite en Amérique du Nord en 1833. La Montreal Gazette disait de l’édition de 1834 : « style sobre et qualité soutenue à tous égards ; recueil imposant de renseignements utiles et considérations générales pertinentes ». Fergusson fut impressionné par les possibilités qui s’offraient aux immigrants et il amena sa famille au Canada à l’été de 1833. Il s’installa près de Waterdown dans le canton d’East Flamborough où il construisit sa maison, dénommée « Woodhill ». En 1834, James Webster et Fergusson firent l’acquisition d’un terrain de 7 367 acres, dans le canton de Nichol, sur une partie duquel ils érigèrent le village de Fergus. Webster construisit un moulin à blé et une scierie ; Fergusson « proposa de construire une église dès que l’on pourrait obtenir un pasteur de l’Église d’Écosse ».
Fergusson commanda une unité de milice pendant la rébellion de 1837, à la suite de quoi il proposa, sans succès, que les régiments britanniques soient recrutés pour de brèves périodes de service actif et qu’ensuite, après leur licenciement, on les invite à s’établir en groupes, de façon permanente, sur des terres. On aurait ainsi obtenu au Haut-Canada des communautés politiquement sûres et la base nécessaire à une milice bien entraînée. Il prouva une fois de plus sa fidélité à l’Angleterre lorsqu’il s’opposa, en 1850, à l’annexion aux États-Unis, affirmant que bien des gens susceptibles d’émigrer au Canada souhaiteraient conserver les couleurs britanniques.
Fermier par passe-temps, Fergusson chercha à améliorer les conditions et la qualité de l’agriculture au Haut-Canada en encourageant l’élevage sélectif du bétail en vue de la reproduction, le développement de nouvelles denrées, la rotation des cultures, l’analyse des sols et l’amélioration des techniques de drainage. Il fut l’un des premiers à importer du bétail de race pure à cornes courtes de Grande-Bretagne et fit don de la coupe Fergus qui allait être décernée, dans des compétitions annuelles, à la meilleure taure Durham. Ses articles parurent fréquemment dans les journaux agricoles d’Angleterre et des États-Unis et, en 1839, il tenta d’obtenir un prêt du gouvernement pour permettre la parution d’un journal agricole dans le Haut-Canada qui serait publié à St Catharines. Dès 1843, il préconisa la création d’une société d’agriculture centrale pour le Haut-Canada et il fut le premier président de la Société d’agriculture du Haut-Canada instituée en 1846. Lors de la création de la chambre d’Agriculture du Haut-Canada en 1850, Fergusson en devint membre et, jusqu’à sa mort, fut une figure dominante de cet organisme qui coordonnait les activités de diverses sociétés d’agriculture pour assurer, de façon plus efficace, la conception et la mise en œuvre de bonnes méthodes agricoles. La chambre d’Agriculture subventionnait et distribuait également des livres et des périodiques à l’intention des fermiers et organisait une exposition agricole annuelle dans la province. Membre du « sénat » de l’University of Toronto de 1856 jusqu’à sa mort, Fergusson contribua à la création d’une chaire d’agriculture à l’université ; on lui doit aussi la venue du docteur Andrew Smith* d’Écosse qui fonda l’école vétérinaire inaugurée à Guelph en 1863.
Fergusson, que sir George Arthur* décrivit comme « un gentleman d’Écosse, hautement respecté et intelligent », fut nommé membre du Conseil législatif du Haut-Canada en 1839, puis de la province du Canada, poste qu’il occupa jusqu’en 1862. En 1838, il s’était décrit comme un libéral soutenant la réforme électorale britannique de 1832 ; il se prononça en faveur de la réforme constitutionnelle au Canada et s’opposa aux privilèges particuliers accordés aux Églises. Il voulait « sauvegarder les meilleurs intérêts du peuple, éviter les dépenses irréfléchies et maintenir les liens entre la Grande-Bretagne et le Canada ». Sa loyauté et son prestige incontestés prêtèrent plus de dignité à la cause de la réforme. En mai 1848, il fut nommé président de la commission d’enquête sur l’administration du pénitencier provincial près de Kingston. La commission recommanda la destitution du directeur de l’institut, Henry Smith, recueillit de nombreuses preuves des mauvais traitements infligés aux prisonniers et de l’incurie de l’administration, et prépara l’instauration de réformes, dont la nomination d’inspecteurs permanents et salariés, entreprises en 1851.
Fergusson participa activement à l’organisation du parti réformiste après 1844 et fut également président des congrès réformistes de 1857 et 1859. Avec George Brown*, William McDougall* et quelques autres, il prépara les résolutions en vue du congrès de 1859 qui dénonça l’Union comme un échec et préconisa les remaniements constitutionnels qui allaient aboutir à la Confédération. Fergusson n’était pas très bien cependant et il fut frappé de paralysie en 1860 ; il mourut deux ans plus tard. Parmi ses sept fils, Adam Johnston Fergusson Blair devint un réformiste éminent et Robert Colquhoun Fergusson fut président de l’Union Bank à Londres.
Adam Fergusson est l’auteur de On the agricultural state of Canada, and part of the United States of America (Cupar, Écosse, 1832) et de Practical notes made during a tour in Canada, and a portion of the United States, in MDCCCXXXI (Édimbourg, Londres, 1833 ; 2e éd., 1834).
APC, MG 24, B40 ; D16 ; RG 68, 1, General index, 1651–1841 ; 1841–1867.— Arthur papers (Sanderson).— Globe, 1858–1868.— Leader, 26 sept. 1862.— London Free Press, 12 nov. 1859.— CPC, 1863.— Morgan, Bibliotheca Canadensis.— Notman et Taylor, Portraits of British Americans.— A. E. Byerly, Fergus ; or the Fergusson-Webster settlement, with an extensive history of north-east Nichol (Mora, Ont., [1934]).— Careless, Brown.— G. C. Patterson, Land settlement in Upper Canada, 1783–1840, Ont., Dept. of Archives, Report (Toronto), 1920.
Elwood H. Jones, « FERGUSSON, ADAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 16 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/fergusson_adam_9F.html.
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Auteur de l'article: | Elwood H. Jones |
Titre de l'article: | FERGUSSON, ADAM |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 16 nov. 2024 |