FERGUSSON BLAIR, ADAM JOHNSTON (il ajouta Blair à son nom de famille en 1862 lorsqu’il hérita du domaine de Blair en Écosse à la mort de son frère décédé sans héritier), avocat et homme politique, né le 4 novembre 1815 dans le Perthshire, en Écosse, fils d’Adam Fergusson et de Jemima Johnston, décédé célibataire le 30 décembre 1867 à Ottawa, Ontario.

Adam Johnston reçut son éducation à Édimbourg et émigra au Haut-Canada avec ses parents en 1833. La famille s’établit dans le canton de Nichol, dans le district de Wellington, où Adam Fergusson participa à la fondation du village de Fergus. En 1839, Fergusson fut reçu au Barreau du Haut-Canada et il commença à pratiquer le droit à Guelph. En 1842, il fut nommé premier juge de la Cour du district de Wellington et colonel dans la milice locale. Reconnu par tous comme un homme particulièrement intègre, on le persuada de se présenter comme candidat réformiste dans la circonscription de Waterloo aux élections générales de la fin de 1847 ; il abandonna son poste de juge afin de se porter candidat. James Webster, le vieil associé de son père dans une entreprise locale de colonisation, fut déclaré élu mais fut privé de son siège à la suite d’une requête, et Fergusson prit sa place le 8 février 1849. Il fut réélu en 1851. Il représenta Wellington-Sud de 1854 à 1857. Il démissionna alors pour tenter de se faire élire au Conseil législatif. En 1860, il fut élu sans concurrent pour un mandat de huit ans en qualité de conseiller législatif pour la division de Brock. Après 1862, il vécut sur la propriété de son père près de Waterdown où il continua de s’intéresser à l’amélioration des techniques agricoles.

À la retraite de James Morris, Fergusson Blair fut nommé receveur général, en mars 1863, dans le gouvernement de John Sandfield Macdonald* et de Louis-Victor Sicotte*. Le ministère réformiste modéré s’était prononcé en faveur du principe de la « double majorité » et faisait face, en raison de son attitude neutre à l’égard de la représentation basée sur la population, à l’opposition de George Brown*, éditeur du Globe et leader des grits réformistes. Brown avait espéré que Fergusson Blair, que l’on considérait comme un réformiste influent de l’ouest du Haut-Canada, demeurerait à l’extérieur du cabinet en qualité de critique déterminé de Sandfield Macdonald pour le compte des grits ; sa nomination fut considérée comme une victoire par le premier ministre tandis que le Globe la décrivait comme une « honte ». En mai 1863, le gouvernement fut remanié, et Antoine-Aimé Dorion* remplaça Sicotte comme leader du Bas-Canada ; Fergusson Blair devint secrétaire provincial. Il fut le principal agent politique de Sandfield Macdonald dans la région de Waterloo-Wellington, en particulier, au cours des élections générales de l’été de 1863 et de l’élection partielle dans Waterloo-Nord en avril 1864. Lors de cette dernière élection, il contribua à la défaite de Michael Hamilton Foley qui avait été écarté du cabinet et qui, avec Sicotte, s’opposait maintenant au gouvernement réformiste.

Sandfield Macdonald démissionna le 21 mars 1864 et il conseilla au gouverneur général Charles Sthanley Monck* de demander à Fergusson Blair de tenter de former un gouvernement de coalition. Fergusson proposa à sir Étienne-Paschal Taché, le vétéran conservateur de Québec, un cabinet de coalition composé de quatre réformistes et de deux conservateurs du Haut-Canada, et de quatre « bleus » et deux « rouges » du Bas-Canada. Ce fut un échec cependant, car il répugnait à Taché de s’associer à Dorion, le leader rouge, dont les propositions radicales, disait-il, auraient tendance à « atrophier » certaines institutions canadiennes.

Ce furent plutôt John Alexander Macdonald* et George Brown qui formèrent la « Grande Coalition » en juin 1864 pour régler l’impasse politique et mettre en œuvre la Confédération. Fergusson Blair accorda son appui à la coalition et, au Conseil législatif, même s’il soutint en vain que l’on devait d’abord se pencher sur la nature des nouvelles constitutions provinciales, il accorda son suffrage aux Résolutions de Québec. En décembre 1865, Brown quitta le cabinet de coalition, et Fergusson le remplaça, au début de l’année suivante, comme président du conseil. Les relations entre Fergusson Blair et Brown s’améliorèrent en 1866 mais en 1867, à la veille de la Confédération, alors que Macdonald entendait poursuivre une certaine forme de coalition, Fergusson Blair et Brown se brouillèrent. Avec William Pearce Howland* et William McDougall*, ses collègues réformistes au sein du gouvernement, Fergusson Blair se déclara favorable au maintien de la coalition, malgré le fait que Brown doutait des motifs de Macdonald et qu’il réclamait le rétablissement des distinctions nettes entre les partis. En juin 1867, les trois « traîtres » réformistes convoquèrent un caucus à Toronto pour appuyer la coalition et susciter, sans succès cependant, de l’opposition à Brown au sein du congrès réformiste. Par la suite, John A. Macdonald nomma Fergusson Blair au sénat et lui confia la présidence du Conseil privé dans le premier cabinet du dominion. Il mourut prématurément en décembre 1867.

À son décès, le Globe oublia les « erreurs politiques » de Fergusson et déclara qu’il était demeuré « uni d’esprit » avec ses amis réformistes ; il avait été un excellent avocat et un « homme politique habile que la modestie avait empêché d’occuper des postes auxquels ses talents lui donnaient droit ». C’est en raison de sa réputation dans le comté de Waterloo que le village de Carlisle fut rebaptisé Blair en son honneur.

Bruce W. Hodgins

APC, MG 24, B30 ; B40.— PAO, Clarke (Charles) papers.— Canada, prov. du, Confederation debates.— Globe, 1862–1867.— Guelph Herald (Guelph, Ont.), déc. 1867–janv. 1868.— London Free Press, 1862–1867.— CPC, 1863.— A. E. Byerly, The beginning of things in Wellington and Waterloo counties [...] (Guelph, Ont., 1935) ; Fergus ; or the Fergusson-Webster settlement, with an extensive history of north-east Nichol (Elora, Ont., [1934]).— Careless, Brown, II.— W. L. Morton, Critical years.

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Bruce W. Hodgins, « FERGUSSON BLAIR, ADAM JOHNSTON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 16 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/fergusson_blair_adam_johnston_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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