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Titre original :  Title page of Historic Caughnawaga by E. J. Devine. Montreal : Messenger Press, 1922.

Source: https://archive.org/details/cu31924028899503/page/n5/mode/2up

Provenance : Lien

DEVINE, EDWARD JAMES, père jésuite, rédacteur en chef et auteur, né le 3 mars 1860 à Bonnechere Point (Castleford, Ontario), fils de John Devine et de Maria McDonnell ; décédé le 5 novembre 1927 à Toronto.

Après avoir fréquenté des écoles publiques d’Ottawa et acquis de l’expérience dans l’imprimerie à New York, Edward James Devine revint au Canada afin d’entrer à la Compagnie de Jésus, le 4 septembre 1879, à Sault-au-Récollet (Montréal). Affligé de maux de tête, il mettrait dix années (dont une, en 1882–1883, près de Londres) à faire ses études de prêtrise. Il se prit de passion pour l’histoire ecclésiastique en examinant en 1883, à Trois-Rivières, les registres paroissiaux qui contenaient des inscriptions faites dès 1634 par les missionnaires jésuites Paul Le Jeune* et Jacques Buteux*. En 1885, avec d’autres séminaristes jésuites, il s’installa au nouveau scolasticat de l’Immaculée-Conception à Montréal. Il réussit à convaincre le directeur d’acheter une presse Peerless pour imprimer le calendrier du collège, le Catalogus [...] annuel des jésuites canadiens, puis, surtout, le Canadian Messenger of the Sacred Heart.

De 1885 à 1889, Devine travailla au collège Sainte-Marie avec l’archiviste jésuite Arthur Edward Jones, qui classait des documents jésuites des xviie et xviiie siècles. À partir de détails contenus dans ces archives, il estima à 7 millions de dollars la valeur réelle des biens confisqués en 1800 à la Compagnie de Jésus [V. Antoine-Nicolas Braun*]. En janvier 1889, en vertu de l’Acte relatif au règlement de la question des biens des jésuites, adopté l’année précédente, le gouvernement provincial d’Honoré Mercier* versa bien une indemnité de 160 000 $ à la compagnie, mais en mars, les députés fédéraux D’Alton McCarthy* et William Edward O’Brien présentèrent aux Communes un projet de loi en vertu duquel le gouvernement fédéral aurait refusé de reconnaître cette loi. Jones et Devine fournirent alors à des membres de la Chambre, et notamment au ministre de la Justice, sir John Sparrow David Thompson*, des faits et des documents qui contribuèrent à la défaite du projet. Devine fut ordonné prêtre le 14 juillet 1889 à Montréal.

En 1893, Devine eut le bonheur de remplacer le légendaire jésuite Richard Baxter* dans les missions situées le long du chemin de fer canadien du Pacifique sur la rive nord du lac Supérieur. Comme Baxter, il vivait modestement. À Schreiber, en Ontario, il habita un petit hangar construit de ses propres mains sur le flanc de l’église. Il acheva des églises à West Fort William et à Murillo. En s’inspirant de ses quelque 30 000 milles annuels de voyage en train, il publia plusieurs articles sur le chemin de fer dans le Month de Londres. Ces textes vinrent à l’attention de Thomas George Shaughnessy, vice-président de la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique, qui fit remettre des laissez-passer aux missionnaires jésuites afin de les remercier de leur contribution à la vie spirituelle et à la stabilité des localités situées le long des voies.

En 1899, Devine retourna à Montréal, où il prit la direction du Canadian Messenger. Par la suite, il anima de nombreuses retraites à divers endroits du pays et acquit une solide réputation de guide spirituel et d’orateur. En 1902, pendant qu’il prêchait à St John’s, à Terre-Neuve, il fut affecté à la mission de l’Alaska, à l’autre bout du continent. Les aventures qu’il connut en se rendant sur la côte du Pacifique l’amenèrent à rédiger une série d’articles, « Alaskan letters », qui parurent dans le Canadian Messenger en 1903–1904. Ces lettres formèrent la base d’Across widest America, Newfoundland to Alaska, with the impressions of two years’ sojourn on the Bering coast, publié à son retour à Montréal en 1905 et réédité à New York l’année suivante. Un roman, The training of Silas, parut dans ces mêmes villes en 1906. La plupart de ses autres œuvres furent publiées à Montréal. Pour amener les catholiques à mieux apprécier la vie chrétienne et les valeurs familiales, il écrivit Fireside messages : adapted for reading in Catholic homes en 1911. Historic Caughnawaga suivit en 1922. À l’été de cette année-là, il dirigea un pèlerinage dans les principaux sanctuaires européens, ce qui lui inspira Our tour through Europe, paru l’année suivante. Toujours en 1923, il rassembla une série d’opuscules qu’il avait rédigés sur les martyrs jésuites, y ajouta une préface et publia le tout sous le titre The Canadian martyrs. Cet ouvrage serait réédité deux ans plus tard sous un titre différent, The Jesuit martyrs of Canada. Pour marquer l’érection de l’église du sanctuaire des martyrs près de Midland, en Ontario, en 1925–1926, il écrivit un petit volume, Old Fort Ste. Marie : home of the Jesuit martyrs. Il fut longtemps membre de la Canadian Authors Association.

Devine avait été directeur du Canadian Messenger jusqu’à son départ pour l’Alaska en 1902. À son retour, trois ans plus tard, il reprit la barre de cette publication importante, qui faisait la promotion de la littérature catholique et de la dévotion au Sacré-Cœur dans tout le Canada. Un mensuel distinct en français, le Messager canadien du Sacré-Cœur de Jésus, avait été fondé à Montréal par Jean-Baptiste Nolin* en 1892. Chaque mois, les sociétaires et amis de l’Apostolat de la prière [V. Jean-Baptiste Nolin] pouvaient y prendre connaissance de l’intention générale choisie par le pape. En 1920, cette œuvre comptait plus de 6 millions de sociétaires et amis dans le monde et plus de 180 000 au Canada. Les articles sur les intentions mensuelles, dont beaucoup étaient écrits par Devine, donnaient au Canadian Messenger un accent ultramontain car ils insistaient sur le zèle missionnaire, l’amour des dévotions romaines et la loyauté envers le pape. Sous la direction de Devine, ce magazine abordait d’autres sujets d’intérêt pour les catholiques – spiritualité familiale, sainteté personnelle, dévotions collectives – mais évoquait aussi, avec prudence, la doctrine sociale de l’Église, les droits des ouvriers et l’instruction supérieure des catholiques.

Après son retour à Montréal, Devine devint également l’un des principaux organisateurs du Catholic Sailors’ Club, de la Ligue des femmes catholiques et du Montreal Convalescent Home. Son apport le plus fameux à l’Église catholique du Canada reste cependant sa comparution devant la commission apostolique sur la sainteté des martyrs jésuites, réunie à Québec en 1922. D’une grande clarté, son long témoignage accéléra leur béatification. En 1925, soit deux ans avant sa mort, le Vatican béatifierait les huit martyrs jésuites, Jean de Brébeuf*, Gabriel Lalemant*, Isaac Jogues*, Antoine Daniel*, Charles Garnier*, Noël Chabanel*, René Goupil* et Jean de La Lande*.

Pendant son court séjour dans les missions, Edward James Devine perpétua la tradition jésuite d’assistance aux terrassiers, aux mineurs et aux autochtones. Par ses recherches sur l’histoire de sa congrégation, il fit connaître l’importance de la religion dans les premiers temps du Canada. Par ses talents de directeur et d’organisateur, il donna des assises solides au Canadian Messenger, le plus durable des mensuels catholiques anglo-canadiens, publié sans interruption de 1891 à aujourd’hui. Au moment de son décès, Devine était probablement le plus connu des jésuites canadiens. Il était le benjamin d’un groupe de jésuites réputés pour leurs talents d’écrivains et de prédicateurs (parmi les autres, il y avait notamment George B. Kenny, William J. Doherty, Arthur Edward Jones et Gregory O’Bryan*). Bien qu’il n’ait pas eu une formation d’historien, Devine fut un auteur dynamique qui instruisit et inspira bien des lecteurs. Ses mémoires révèlent un être sensible qui aimait les histoires drôles bien tournées.

Terence J. Fay

Outre les ouvrages déjà mentionnés et plusieurs articles parus dans le Canadian Messenger of the Sacred Heart, Edward James Devine a aussi publié : « An ancient Jesuit shrine restored », Woodstock Letters (Woodstock, Md), 55 (1926) : 397–404 ; « The end of the Jesuit estate affair », Woodstock Letters, 19 (1890) : 85–91 ; Irish soldiers in Canada, 1755–60 : contribution to a disputed chapter in Canadian history (Montréal, 1912) ; « les Jésuites et les Iroquois », le Canada français (Québec), 2e sér., 12 (1924–1925) : 763–772 ; « Jesuits versus Orangemen », Woodstock Letters, 18 (1889) : 233–244, 285–304 ; « Masters and workmen », Catholic Record (London, Ontario), 6 juill. 1918.

Arch. de la Compagnie de Jésus, prov. du Canada français (Saint-Jérôme, Québec), D-7 (E. J. Devine), E. J. Devine, lettres d’Alaska.— Soc. of Jesus, Upper Canada Prov. Arch., Regis College (Toronto), A-126, A-217a (dossier E. J. Devine).— Catholic Record, 19 nov. 1927.— Montreal Daily Star, 7 nov. 1927.— Les Nouvelles (Montréal), nov.1927.— True Witness and Catholic Chronicle (Montréal), 18 nov. 1896.— Dictionary of Jesuit biography : ministry to English Canada, 1842–1987 (Toronto, 1991).— T. J. Fay, « The Canadian Messenger of the Sacred Heart, 1905–1927 : window on ultramontane spirituality », SCHEC, Hist. studies, 64 (1998) : 9–26.— P. J. Mulrooney, « A modern apostle of the Jesuit martyrs : Father Devine, s.j., 1860–1927 », Martyrs’ Shrine Message (Midland, Ontario), 5 (1941), no 1 : 18s.— T. P. Slattery, Loyola and Montreal (Montréal, 1962).— Woodstock Letters, 57 (1928) : 260–264.

Bibliographie générale

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Terence J. Fay, « DEVINE, EDWARD JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/devine_edward_james_15F.html.

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Auteur de l'article:    Terence J. Fay
Titre de l'article:    DEVINE, EDWARD JAMES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    18 mars 2024