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Titre original :  Antoine Dessane. Artiste: Théophile Hamel. Date de production: 1859. Huile sur toile, dimensions 76,7 x 61 cm. Collection du Musée national des beaux-arts du Québec.

Provenance : Lien

DESSANE, MARIE-HIPPOLYTE-ANTOINE, musicien, né le 14 décembre 1826 à Forcalquier, dans les Basses-Alpes, en France, fils de Louis Dessane et de Marie Maurel ; épousa en 1847 Irma Trunel de la Croix-Nord, qui lui donna neuf enfants, dont sept, trois garçons et quatre filles, parvinrent à l’âge adulte ; décédé le 8 juin 1873, à Québec.

Le père d’Antoine Dessane était professeur de musique et trois de ses fils devinrent musiciens. En 1828, il alla s’installer à Billom, en Auvergne, et donna à Antoine ses premières leçons de musique. En 1837, la famille déménagea à Paris où Antoine fit ses études au Conservatoire jusqu’en octobre 1841. Il eut, dit-on, la sympathie de Luigi Cherubini, le directeur, qui était habituellement une personne bourrue. Cherubini l’appelait son « benjamin » car Dessane était l’un des étudiants les plus jeunes. Dessane fut en relation avec des étudiants comme César Franck et Jacques Offenbach. Il étudia le piano, l’orgue et le violoncelle, et, à deux reprises, fut parmi les quelques candidats qui eurent la chance d’être acceptés dans des classes où n’étaient admis qu’un nombre limité d’élèves. Cependant, il n’obtint pas de diplôme ni de prix du Conservatoire. Vers 1842, Dessane, son père et son frère aîné firent une tournée de concerts qui dura un an et demi. Cette tournée commença en France, se poursuivit à travers le nord de l’Italie jusqu’à Trieste, et à travers l’Autriche et le sud de l’Allemagne. Puis Dessane enseigna pendant un an au collège des jésuites de Billom et, en 1845, il s’établit à Clermont-Ferrand. Là, il s’associa à un ami de sa famille, le compositeur Georges Onslow. Dans une atmosphère de travail détendue, ils mettaient à l’essai leurs compositions, en discutaient et jouaient de la musique. À Clermont-Ferrand, Dessane enseigna aussi le piano ; l’une de ses élèves devint sa femme.

Les conditions de vie des artistes, en France, après la révolution de 1848, l’incitèrent à accepter la fonction d’organiste et de maître de chapelle à la basilique de Québec, fonction qui lui avait été offerte par un ami de sa femme et par l’abbé Pierre-Henri Bouchy, du collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Les Dessane arrivèrent à Québec en juillet 1849. Environ 18 mois plus tard, Antoine et sa femme, soprano ou mezzo-soprano, participèrent, pour la première fois, à un concert à Québec. Il joua très tôt un rôle important dans les cercles musicaux et, vers 1855, dirigea la Société harmonique. Dans les concerts donnés par cette société, on accordait une importance particulière à la musique d’opéra. En 1855, Dessane dirigea le premier acte de la Dame blanche de Boieldieu. En 1857 et 1858, il participa aux concerts du Septette Club, dont le programme comprenait des extraits de plusieurs symphonies de Beethoven et de la musique de Haydn, Rossini, Schubert, Weber et autres. En 1860, Dessane eut une courte polémique avec Ernest Gagnon* sur la théorie de l’accompagnement du plain-chant, polémique provoquée par la publication des Chants liturgiques de l’abbé Pierre-Minier Lagacé, écrits d’après les idées de Louis Niedermeyer, spécialiste de la musique d’église en France. Les vues de Niedermeyer ne prévalurent pas, mais Dessane abandonna ses fonctions à la cathédrale quelques années plus tard, en partie à cause de cette controverse. Vers 1861, il constitua un orchestre de quelque 60 exécutants, comprenant des musiciens du régiment, mais ce fut un échec financier.

En septembre 1865, les Dessane allèrent s’établir à New York où Antoine devint organiste à l’église St Francis Xavier qui était rattachée à une institution de jésuites. À New York, il prit part comme violoncelliste à une série de récitals de quatuor à cordes et fut aussi chef d’orchestre et pianiste. Il s’y fit particulièrement remarquer pour l’exécution de sa Messe no 4. Sa santé déclinant, Dessane prit la décision de retourner à Québec où il devint organiste à l’église Saint-Roch en novembre 1869. Une fois encore, il joua un rôle important dans la vie musicale. Il fonda la chorale dite Société Sainte-Cécile en 1869 et, avec Frederick W. Mills, dirigea la Société harmonique, qui avait repris ses activités depuis peu.

En 1870, Dessane annonça son intention de créer un conservatoire national de musique qui devait ouvrir en novembre 1871. L’école devait offrir des cours de musique orchestrale, de théorie musicale et de musique vocale, et présenter six concerts chaque saison. Ce projet ne semble pas s’être réalisé, mais le 28 juin 1871 Dessane dirigea un concert montrant ce que le conservatoire pourrait accomplir. Le programme se composait principalement de musique d’opéra mais comprenait aussi la marche funèbre de l’Héroïque de Beethoven et l’ouverture des Francs-Juges de Berlioz. En mai et novembre de cette année-là, Dessane présenta l’opérette en un acte d’Adam, Farfadet, et, en juin 1872, l’opéra-comique de Boisselot, Ne touchez pas à la reine. Déjà malade, il dut réduire ses activités, ne touchant qu’une fois l’orgue de Saint-Roch, le 1er juin 1873, une semaine avant sa mort. Le 7 octobre 1872, les notables de Québec avaient organisé un concert pour rendre hommage à Dessane.

La devise de Dessane était « Alterius non honoris ». Formé par l’enseignement strict et discipliné du Conservatoire de Paris, il fut lui-même un professeur exigeant et un travailleur acharné. Selon Gustave Smith, il éleva le niveau de la formation musicale et introduisit l’étude du solfège dans les couvents de Québec. Nazaire Le Vasseur* déclara que, par contraste avec les organistes qui le précédèrent et qui connaissaient peu de choses en dehors du plain-chant et de la musique d’opéra, Dessane introduisit la grande tradition classique. On peut douter de cette affirmation. Theodore Frederic Molt*, qui avait été organiste à la basilique avant Dessane, connaissait très bien la musique classique et avait même rendu visite à Beethoven. Par ailleurs, toute l’œuvre de Dessane tend fortement vers l’opéra. Les quelques morceaux de sa musique d’église qui nous restent semblent avoir été profondément influencés par la musique du début du xixe siècle et tiennent très peu de la tradition classique. L’examen de toute sa musique, sacrée ou profane, révèle des qualités théâtrales réelles, à savoir des contrastes dynamiques fortement marqués. Les harmonies sont euphoniques. À l’intérieur d’un style fondamentalement homophonique, le compositeur savait donner à chaque partie vocale son indépendance. Sa musique de danse, par exemple celle du Galop de Pégase, révèle un sens véritable de la plaisanterie.

Les productions de Dessane, plus de 50, se partagent à peu près également entre la musique sacrée et la musique profane. Dans la première catégorie, on trouve quatre mises en musique de la messe (deux d’entre elles, au moins, avec orchestre), plusieurs mises en musique du Regina Cœli, du Domine Salvum, de l’Ave Maria, et du Tantum Ergo, ainsi que de la musique chorale sur des paroles latines et des chants sacrés français. Ses œuvres instrumentales plus importantes comprennent une Symphonie en do, une Suite pour orchestre (1863) et une Sonate-Fantaisie pour flute et cordes (1858). Les titres de sa musique instrumentale évoquent souvent le Canada : Quadrille sur des airs canadiens (1854), la Québecoise (polka), la Berceuse indienne (rêverie pour violoncelle) ; il en est de même pour des chants tels que la Mère canadienne (chant patriotique d’Emmanuel Blain de Saint-Aubin) et pour trois pièces sur des paroles d’Octave Crémazie : le Chant des voyageurs, Chant du vieux soldat canadien, Hommage à la France (chant canadien). Quelques-uns de ces airs connurent une certaine popularité. À la liste de ces compositions, on devrait ajouter un ouvrage didactique, une Théorie d’orchestration, écrit en 1869. Dessane établit son propre atelier lithographique où il prépara la reproduction de quelques-unes de ses œuvres.

Dessane ne fut pas le seul de sa famille à se consacrer à la musique : sa femme aurait introduit la romance française à Québec, « ou pour mieux le dire, selon G. Smith, la chansonnette de bon ton ». Au moins trois de leurs enfants furent musiciens.

Helmut Kallmann

Catalogue of Canadian composera, Helmut Kallmann, édit. (Toronto, 1952).— Dictionnaire biographique des musiciens canadiens (2e éd., Lachine, Qué., 1935).— Helmut Kallmann, A history of music in Canada, 1534–1914 (Toronto, Londres, 1960), 91s., 93, 106, 124, 126, 181, 188.— Nazaire Le Vasseur, Musique et musiciens à Québec, La Musique (Québec), I (1919) : 126 ; II (1920) : 123.— Irma Michaud, Antonin Dessane, 1826–1873, BRH, XXXIX (1933) : 73–76 ; Madame Dessane, née Irma Trunel de la Croix-Nord, 1828–1899, BRH, XXXIX (1933) : 76–79.— Gustave Smith, Du mouvement musical en Canada, L’Album musical (Montréal), 1882.

Bibliographie générale

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Helmut Kallmann, « DESSANE, MARIE-HIPPOLYTE-ANTOINE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/dessane_marie_hippolyte_antoine_10F.html.

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Auteur de l'article:    Helmut Kallmann
Titre de l'article:    DESSANE, MARIE-HIPPOLYTE-ANTOINE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    19 mars 2024