Relations avec des militants et des organisations de l’étranger
À l’image de plusieurs consœurs, la couturière, auteure, aubergiste et spiritualiste Flora MacDonald Merrill (Denison) a intégré le mouvement suffragiste international et a tissé des liens avec plusieurs femmes œuvrant à l’extérieur du Canada :
[Flora MacDonald Merrill Denison] assista à deux des congrès internationaux annuels du suffrage des femmes, celui de Copenhague en 1906 et celui de Budapest en 1913. Elle connaissait et admirait beaucoup Emmeline Pankhurst, leader britannique du mouvement en faveur du suffrage féminin, qui séjourna chez elle pendant ses tournées au Canada en 1909 et 1911 […] Carrie Chapman Catt, présidente de la National American Woman Suffrage Association, engagerait Mme Denison en qualité de conférencière à plein temps, avec rémunération, au cours de la fructueuse campagne pour le droit de vote menée en 1917 dans l'État de New York.
Les contacts établis avec des personnes et des organisations du Royaume-Uni, des États-Unis et d’ailleurs ont eu un impact direct sur le mouvement suffragiste canadien, comme l’illustre la biographie de la médecin Emily Howard Jennings (Stowe) :
Emily Stowe est connue surtout pour ses luttes en faveur des droits civils. Elle fit campagne pour que les femmes aient les mêmes droits de propriété et de vote que les hommes. Elle contribua à l’adoption par l’Ontario, en 1884, du Married Women's Property Act, qui plaçait les conjoints sur un pied d’égalité quant aux biens qu’ils détenaient séparément. À compter de 1885, la Canadian Women’s Suffrage Association perdit de la vigueur parce que, selon Emily Stowe, elle avait commencé à « admet[tre] comme membres des gens du sexe opposé, ce qui avait un effet démoralisant ». « [La] vieille idée de la dépendance féminine s’est insinuée [parmi nous], disait-elle, et les dames se sont mises à compter sur les messieurs plutôt que sur elles-mêmes. » Emily Stowe donna un deuxième souffle à l’association en invitant le docteur Anna Howard Shaw, partisane américaine du suffrage féminin, à prendre la parole au Canada. Ce fut à la suite de cette allocution, présentée le 31 janvier 1889, que naquit une organisation nationale, la Dominion Women’s Enfranchisement Association.
Les biographies suivantes permettent de prendre la mesure des relations entre les suffragistes du Canada et leurs vis-à-vis de l’étranger.