Francis Clarence McGee, demi-neveu de Thomas D’Arcy McGee [V. Les fenians], a contribué significativement aux succès de l’Ottawa Hockey Club et a remporté la coupe Stanley avec son équipe trois années consécutives :
McGee entama sa carrière de hockeyeur professionnel en janvier 1903 en entrant dans l’Ottawa Hockey Club. Dès son premier match, il compta deux buts, aidant ainsi son équipe à remporter une victoire de 7 à 1 contre les champions de la coupe Stanley, l’Association des gymnastes amateurs de Montréal […]
Quelques semaines plus tard, McGee marqua cinq buts contre les Victorias de Montréal au cours d’une partie remportée par Ottawa (7 à 6). Son exploit, alors rare dans les meilleurs clubs de hockey, inaugurait une ère nouvelle, dont il fut la vedette – une époque où il compta en moyenne plus de trois buts par match et permit à l’Ottawa Hockey Club de remporter la coupe Stanley en 1903, en 1904 et en 1905. Les 63 buts comptés par McGee en 22 matchs de la coupe Stanley constituent un record pour la période antérieure à 1918, année qui suivit la formation de la Ligue nationale de hockey. Après que l’Ottawa Hockey Club eut remporté le championnat en 1903, on surnomma le club « Silver Seven » à cause des pépites d’argent remises par les administrateurs de l’équipe aux joueurs pour célébrer leur première coupe Stanley […]
McGee réalisa son exploit le plus fameux le 16 janvier 1905 au cours d’une partie contre les Nuggets de Dawson City, qui étaient venus du Yukon disputer contre Ottawa une série de la coupe Stanley. Les Silver Seven avaient aisément remporté le premier match (9 à 2), mais, un joueur de Dawson avait déclaré par la suite ne pas avoir été impressionné par McGee, qui avait compté un seul but. Cette remarque fut rapportée à McGee, et ce dernier établit dans le second match un record qui a bien peu de chances d’être égalé dans une autre partie de la coupe Stanley : il compta 14 buts. Le match se termina 23 à 2 en faveur d’Ottawa.
Propriétaire et directeur général du Canadien de Montréal, George Washington Kendall, qui adopta le nom de George Kennedy parce que son père désapprouvait son choix de carrière, a été un des fondateurs de la Ligue nationale de hockey :
Déjà en 1908, avec [Joseph-Pierre] Gadbois, [Kendall] voulait constituer une équipe senior exclusivement canadienne-française. Ce projet est réalisé par John Ambrose O’Brien, qui fonde, en décembre 1909, le Canadien, aussitôt admis dans la nouvelle Association nationale de hockey du Canada. Près d’un an plus tard, Kendall proteste au nom du [Club athlétique canadien], alléguant que le nom « Canadien » lui appartient. Il achète la franchise pour 7 500 $, le 12 novembre 1910. Sous la gouverne de Kendall, le Canadien réorganisé génère dès sa première saison les plus importants profits au sein de l’association, soit 4 000 $. Kendall sait se servir du sentiment national des Canadiens français pour stimuler la compétition et augmenter le nombre de spectateurs, mais, selon lui, le club doit avant tout rapporter des dividendes aux actionnaires. Pour améliorer les performances de l’équipe, Kendall réclame et obtient de l’association, en novembre 1912, le droit d’engager des joueurs anglophones. Certains l’accusent alors de « polluer » le caractère distinct du club. Celui-ci termine trois fois champion de l’association et remporte sa première coupe Stanley en mars 1916 [V. Georges Vézina]. À partir du 26 novembre 1917, l’équipe joue au sein de la Ligue nationale de hockey, qui fait suite à l’Association nationale de hockey du Canada et que Kendall a contribué à mettre sur pied.
Électrisant les spectateurs et suscitant l’intérêt des investisseurs, Howard William Morenz a été une des premières grandes vedettes de la Ligue nationale de hockey et du Canadien de Montréal, pour lequel il a joué de 1923 à 1934 et de 1936 à 1937 :
Par son style de jeu, Morenz attirait les foules. Il déstabilisait les joueurs de l’équipe adverse en changeant de direction au dernier instant. Les mises en échec ne l’arrêtaient pas ; les collisions simultanées avec deux défenseurs ne ralentissaient pas non plus sa montée vers le filet. Il maîtrisait l’art de la feinte, anticipait le jeu et était sans contredit le hockeyeur le plus rapide. Il suscitait tant d’intérêt qu’il contribua à l’expansion de la Ligue nationale de hockey. En effet, ses prouesses avaient convaincu George Lewis (Tex) Rickard, un associé et ami d[u] [copropriétaire et entraîneur du Canadien de Montréal Léo] Dandurand, d’ajouter une patinoire au nouvel édifice du Madison Square Garden à New York et d’acheter les Tigers de Hamilton, qui devinrent les Americans de New York. Rickard insista pour que le Canadien, et surtout Morenz, participent au match d’ouverture le 15 décembre 1925. Parce qu’il était l’un des joueurs dominants de la ligue, il fut alors surnommé « le Babe Ruth du hockey ».
Les records détenus par Maurice Richard, dit le Rocket, au moment où cet illustre joueur du Canadien de Montréal (1942–1960) a accroché ses patins, montrent l’ampleur de ses prouesses :
Le 15 septembre 1960, Richard annonce officiellement qu’il prend sa retraite. Le cœur n’y est plus et le corps est fatigué. Toutefois, la liste de ses records au sein de la [Ligue nationale de hockey] – près d’une vingtaine – impressionne : le plus de buts (544) et le plus de tours du chapeau (26) en carrière ; le plus de buts en une saison (50) ; le plus de buts (82), le plus de buts gagnants (18) et le plus de buts en prolongation (6) en séries éliminatoires. Ces exploits montrent à quel point le Rocket a été un joueur dominant dans les moments cruciaux, notamment pendant les séries – alors au nombre de deux – pour gagner la coupe Stanley, coupe que le Canadien a remportée huit fois pendant les années où Richard en faisait partie.
Les biographies regroupées dans les listes suivantes permettent d’en savoir davantage sur différents acteurs du monde du hockey.