WILLS, FRANK, architecte et auteur, baptisé le 25 décembre 1822 à Exeter, Angleterre, deuxième fils de Charles Wills, couvreur-ardoisier et plâtrier, et d’Elizabeth Bolt ; le 8 mai 1848, il épousa Emily Coster (décédée en 1850), quatrième fille de George Coster et d’Eleanor Hansard, de Fredericton, et de ce mariage naquit une fille, puis il se remaria et eut un fils ; décédé le 23 avril 1857 à Montréal (sa seconde femme et ses deux enfants lui survécurent).

On pourrait affirmer que Frank Wills fut l’architecte néo-gothique le plus important de sa génération en Amérique du Nord, même s’il est un des personnages que l’on connaît le moins aujourd’hui. L’obscurité qui l’entoure est probablement attribuable à l’étendue du territoire couvert par son œuvre d’une part – de l’Atlantique au Pacifique, du golfe du Mexique au fleuve Saint-Laurent – et à sa mort précoce d’autre part. Mais il n’y a pas de doute qu’il exerça une influence en Amérique du Nord britannique et aux États-Unis.

Le nom de Wills est fort répandu dans le Devon, et dès le xve siècle des documents mentionnent plusieurs membres des métiers de la construction qui portent ce nom. Le grand-père et le père de Frank Wills exercèrent les métiers de plâtrier et de couvreur-ardoisier. Même si Charles Wills mourut en 1829, à l’âge de 36 ans, il laissa une succession relativement importante, et sa veuve, une femme ingénieuse, annonça immédiatement dans les journaux qu’elle avait l’intention « de poursuivre l’entreprise ». Il semble que Frank, pendant son adolescence, fut placé en apprentissage chez un architecte.

L’œuvre la plus ancienne réalisée à partir d’un plan de Wills est vraisemblablement le tombeau de style gothique coiffé d’un baldaquin, réalisation ambitieuse et accomplie, qui est placé près du maître-autel dans l’église St Thomas, à Exeter. Ce tombeau sans signature, sans date et sans identification de la dépouille mortelle fut construit sur l’ordre du révérend John Medley*, à la mémoire de sa femme, Christiana Bacon, décédée en 1841. Même si l’on rapporte que l’effigie de l’épouse fut sculptée par son père, le réputé John Bacon le jeune, Wills doit être considéré comme le concepteur de l’ensemble du monument ; une élévation de cet élégant ouvrage est toujours conservée aux Archives publiques du Canada.

En 1842, Wills exposa pour la première fois ses œuvres dans la salle de la section architecture de la Royal Academy of Arts, à Londres. Il fut très probablement formé dans le cabinet de John Hayward, spécialiste de l’architecture gothique établi à Exeter ; Hayward dirigea Wills lorsque ce dernier travailla à des illustrations de monuments anciens de la région publiées par l’Exeter Diocesan Architectural Society en 1843 et en 1847. Wills semble avoir collaboré aux travaux d’architecture de la chapelle de St Andrew érigée dans la paroisse St Thomas, à Exwick ; c’est peut-être même lui qui conçut cet ouvrage exécuté par Hayward en 1841–1842. Même si la chapelle manquait quelque peu d’élégance dans ses proportions, elle constituait un exemple remarquable des premières œuvres néo-gothiques victoriennes. C’est le révérend Medley qui fit don en partie de cette chapelle. Il était aussi le secrétaire et le fondateur de la société diocésaine d’architecture ; il devait devenir le premier évêque anglican de Fredericton, en 1845, et le protecteur de Wills.

Wills semble s’être consacré exclusivement à l’architecture religieuse de style néo-gothique pour le compte de l’Église anglicane. Il était un jeune contemporain de cette remarquable génération de partisans anglais du gothique, dont George Gilbert Scott et Augustus Welby Northmore Pugin, qui transforma l’étude des monuments du Moyen Âge en « science de l’ecclesiology », c’est-à-dire l’architecture des églises et tout ce qui pouvait s’y rattacher. Wills eut le mérite d’être un disciple de la première heure de Pugin et de devenir un des premiers diffuseurs des idéaux de cette science en Amérique du Nord britannique et aux États-Unis.

Le tournant dans la carrière de Wills se produisit pendant l’hiver de 1844–1845 : il découvrit que l’église St-Mary de Snettisham, dans le Norfolk, église paroissiale du xive siècle qui ressemblait par maints aspects à une cathédrale, pourrait servir de modèle à la nouvelle cathédrale dont Medley aurait besoin à Fredericton. Wills avait travaillé à la restauration de cette église et, à la demande de Medley, il avait effectué un relevé du monument dans son ensemble. Comme le faisait remarquer l’évêque nouvellement consacré, à son arrivée au Nouveau-Brunswick en juin 1845, l’église St Mary, « par son architecture et ses proportions, se situ[ait] entre une cathédrale anglaise et une église paroissiale et [elle était] donc mieux adaptée à cette province et aux moyens des habitants ». Évidemment l’évêque et l’architecte partageaient tous les deux l’opinion de l’ecclesiology selon laquelle, au lieu de créer de nouvelles œuvres, on devrait choisir de véritables œuvres anciennes et les copier fidèlement.

Wills alla s’installer au Nouveau-Brunswick pour diriger la construction de la cathédrale Christ Church, dont la première pierre fut posée le 15 octobre 1845. Jusque-là, seulement un petit nombre d’églises néo-gothiques d’une certaine importance avaient été construites en Amérique du Nord britannique – elles l’avaient toutes été dans le style georgien, c’est-à-dire dans un style pauvre, terne, monotone. La cathédrale Christ Church devait être tout à fait victorienne. Durant deux ans, Wills surveilla la construction de ce qui était à la fois la première cathédrale à être réalisée selon les principes de l’ecclesiology dans une colonie et « la première cathédrale de pure architecture ogivale qui ait jamais été érigée dans une colonie britannique ». Toutefois, des problèmes avec les matériaux, le manque de main-d’œuvre qualifiée, des coûts élevés, la critique défavorable, le manque de fonds, tous ces facteurs entravèrent le projet. Ils obligèrent Medley à commencer par construire l’extrémité ouest de la cathédrale, c’est-à-dire la nef et les bas-côtés, qui furent érigés entre 1845 et 1849, en attendant que des plans modifiés pour l’extrémité est et des fonds supplémentaires soient disponibles.

Medley tira parti de ces délais en donnant à Wills une autre commande à Fredericton, la chapelle St Anne, qui fut construite rapidement entre mai 1846 et mars 1847. Cette petite église, qui ne comporte pas de bas-côtés, est en pierre grossièrement taillée ; elle a un porche d’un côté et les cloches sont logées dans un abri en porte-à-faux plutôt que dans une tour. Exécutés en majeure partie dans le style simple du gothique primitif anglais, la chapelle et son mobilier constituèrent un exemple d’ecclesiology. Comme elle s’inspirait à la fois d’une des églises préférées de la Cambridge Camden Society (qui devait devenir l’Ecclesiological Society), l’église St Michael de Long Stanton, en Angleterre, et d’un plan publié par Pugin en 1843, la chapelle St Anne témoignait d’une philosophie plus souple que le projet original de la cathédrale Christ Church. Wills exprimait ainsi sa pensée : « L’esprit qui devrait animer notre imitation des œuvres anciennes [...] ne devrait pas consister à copier littéralement et servilement quelque édifice en particulier, mais plutôt à adopter l’esprit qui animait ses bâtisseurs : nous devrions nous efforcer d’atteindre cela par une imitation globale, qui comprend la poésie profonde et sacrée de l’édifice, plutôt que par un assemblage de ses moindres détails, [qui témoigne] d’un esprit étroit. »

La chapelle St Anne était terminée, mais la partie ouest de la cathédrale restait toujours inachevée tandis que la partie est n’était pas encore commencée, quand Wills alla s’installer à New York où il ouvrit un cabinet à la fin de 1847 ou au début de 1848. Il participa à la mise sur pied de la New-York Ecclesiological Society au printemps de 1848, puis il retourna à Fredericton en mai pour se marier. Il est possible que Wills ait travaillé pour l’architecte anglo-américain Richard Upjohn en 1848, même s’il est clair que Wills éprouvait quelque mépris pour Upjohn. En janvier 1849, la New-York Ecclesiological Society désigna Wills comme son architecte ; en retour, Wills donna au journal de la société, le New-York Ecclesiologist, le plan d’une église modèle pouvant servir de guide aux congrégations qui n’étaient pas en mesure d’obtenir ou de s’offrir les conseils d’un architecte. Il exerça aussi les fonctions de corédacteur en chef de cette publication, « la première revue américaine consacrée uniquement à l’architecture ».

Soudain en 1849, sans aucun doute à cause de la réputation qu’il acquit par l’intermédiaire de la New-York Ecclesiological Society, Wills se trouva avoir beaucoup de travail : un autre contrat dans les Maritimes, des projets dans le Haut-Canada, ainsi que des commandes dans le sud des États-Unis et sur les côtes est et ouest, et dans l’ouest de l’état de New York. Les plans d’au moins trois des dix projets (ceux de Newark au New Jersey, de Milford au Connecticut et de San Francisco) étaient asymétriques ; à l’époque, tout en considérant l’asymétrie comme avant-gardiste, on jugeait qu’elle ne convenait pas à la dignité d’une cathédrale. Le projet qu’il avait conçu pour San Francisco ne fut pas exécuté, et Wills connut un autre échec cet été-là, à l’occasion de sa participation au concours organisé pour la nouvelle cathédrale anglicane de Toronto, St James, qui fut érigée d’après les plans de Frederic William Cumberland*. Parmi les commandes qui furent réalisées, trois constructions étaient en pierre tandis que cinq, dont l’église St Andrew de Newcastle, au Nouveau-Brunswick, étaient en bois : ce type de construction constituait un vieux problème architectural dans de nombreuses régions de l’Amérique du Nord, mais un nouveau défi pour un Anglais. Wills revêtit une de ces églises, celle d’Albany, dans l’état de New York, de planches verticales à couvre-joints, une nouvelle technique nord-américaine qui ajoutait à la verticalité du style gothique ; le théoricien américain Andrew Jackson Downing considérait que ce type de revêtement reflétait, par l’arrangement des matériaux, la prédominance des pièces verticales dans la construction en bois.

      Au début de 1850, Wills publia un livre très beau et d’une grande utilité qui avait pour titre Ancient English ecclesiastical architecture and its principles, applied to the wants of the church at the present day. Cet ouvrage fut d’une importance majeure en Amérique du Nord. Il n’existait rien de semblable ni d’un côté ni de l’autre de l’Atlantique : un mélange d’histoire de l’architecture, de principes pour guider la conception et d’exemples modernes (tous de Wills), le tout accompagné d’un glossaire. C’était un livre pratique et concis. Toutes les planches pour les illustrations avaient été réalisées par Wills, qui était un lithographe accompli. Les exemples allaient de la petite chapelle en bois d’Albany à une grande église en pierre. Deux des modèles étaient sensiblement asymétriques quant à la position de la tour. (Wills écrivit à ce sujet : « Sa position n’est dictée que par des contraintes réelles, non par un amour malsain du pittoresque. ») La conception architecturale de tous ces exemples respectait plus ou moins la théorie de Pugin et l’enseignement de l’ecclesiology anglaise. Le texte cependant était plus libre que les écrits polémiques de Pugin et moins rigide ou enclin à un symbolisme excessif que les ouvrages publiés à l’University of Cambridge. Il arrivait à Wills de faire preuve de hardiesse dans ses énoncés théoriques. Sa recommandation sur l’emploi des couleurs annonce le goût de l’apogée de l’époque victorienne : « laissons baigner nos crayons dans les teintes du firmament, empruntons les nuances d’un ciel pur ou d’un coucher de soleil, suspendons aux voûtes de nos églises la brillante étoile d’un ciel d’améthyste [...] et les hommes [...] proclameront la vraie beauté et la splendeur de la couleur ». Même si le livre remporta un vif succès, on constate rétrospectivement que deux éléments manquaient : des modèles en brique (un mode de construction qui n’était pas généralement accepté pour les églises à l’époque, mais que Wills utilisa plus tard) et une discussion des cathédrales dont l’auteur avait dessiné les plans. La difficulté d’une église qui combinait les fonctions d’une église paroissiale avec les fonctions et l’apparence d’une cathédrale constituait un problème d’actualité, mais Wills avait sans cloute trouvé pénible son expérience avec les cathédrales Christ Church, à Fredericton, et St James, à Toronto, et avait décidé d’éviter la controverse. Son ouvrage reçut un accueil favorable au Royaume-Uni et aux États-Unis. Quant à l’Amérique du Nord britannique, où la publication d’ouvrages d’architecture n’existait pas, ce livre a un mérite particulier : il est, semble-t-il, le seul ouvrage qui contient des plans d’architecture illustrant des œuvres canadiennes à avoir été publié avant la dernière décennie du xixe siècle.

Après la soudaine poussée d’activité de 1849, la production de Wills ralentit, devint monotone et manifesta peu d’évolution au delà du stade enregistré dans son livre. Quoi qu’il en soit, une ombre planait sur la publication de cet ouvrage. Sa première femme, dont la santé était fragile presque depuis leur mariage, mourut en 1850, année au cours de laquelle Wills se rendit dans sa ville natale d’Exeter. Ces événements pourraient expliquer le fait que Wills ne produisit presque rien d’autre cette année-là. De 1851 à 1853, il eut comme associé Henry Dudley, confrère plus âgé du cabinet de Hayward, à Exeter, qui alla le rejoindre à New York. Cet arrangement permit à Wills de s’occuper davantage de son travail à l’extérieur de la ville.

Depuis son départ de Fredericton, Wills était resté en rapport avec l’évêque Medley et avait participé à l’achèvement de la cathédrale Christ Church. En 1846, en réponse à la critique des partisans de l’ecclesiology d’Angleterre, qui soutenaient qu’une cathédrale devait comporter au moins deux tours, Wills avait proposé une solution extraordinaire mais coûteuse : des tours aux extrémités des transepts. Cette proposition évitait d’avoir à modifier les travaux déjà exécutés, mais elle était peu réaliste et reflétait le manque d’expérience du jeune homme. Sûrement pour cette raison, et aussi pour calmer les critiques, Medley profita d’un voyage qu’il fit en Grande-Bretagne en 1848 dans le but de réunir des fonds, pour consulter William Butterfield au sujet de l’extrémité est de la cathédrale. L’intervention de Butterfield, qui apparaissait alors comme le plus grand architecte de l’ecclesiology, fut limitée : il proposa un plan moins coûteux qui comportait un petit sanctuaire, une tour centrale simplifiée, mais pas de transepts. Pour l’achèvement des travaux, qui se poursuivirent de 1849 à 1853, on trouva un compromis entre les grandes lignes proposées par Butterfield et les détails de l’extérieur contenus dans le projet de Wills ; c’est vraisemblablement Medley, homme avisé en architecture, qui trouva cette solution.

Bien qu’il ait été, de toute évidence, insatisfait de la cathédrale de Fredericton, Wills accepta de considérer comme sienne cette œuvre qui résultait d’un compromis, et Christ Church servit de base à ses autres plans de cathédrales. Cette tactique échoua à Toronto, où le Church avait catégoriquement rejeté son utilisation d’un « monument ancien moderne » déjà érigé dans une autre colonie. Malgré tout, Wills conçut de fait une version agrandie de la cathédrale de Fredericton pour la nouvelle cathédrale Christ Church de Montréal. Le feu avait détruit l’ancienne cathédrale le 10 décembre 1856, et le projet de Wills fut accepté au début de 1857. Comme Wills mourut subitement dans cette ville le 23 avril suivant, c’est Thomas Seaton Scott* qui réalisa le projet.

Les jugements des contemporains de Wills sur sa valeur en tant qu’architecte varient considérablement. Même si quelques-uns louèrent l’excellence de ses œuvres, d’autres les trouvèrent « plutôt banales », « froidement correctes » ou mal adaptées au pays. En Amérique du Nord, le caractère très anglais de l’ecclesiology prônée par Wills fut à la fois sa force (dans la mesure où l’ecclesiology représentait une grande forme d’art, une forme d’art que seul un Anglais était susceptible d’apprécier pleinement) et sa faiblesse (étant donné qu’elle était doctrinaire et insuffisamment adaptée à de nouveaux contextes). Le Church fit la remarque que le projet de Wills pour la cathédrale de Toronto aurait fait « une excellente [...] église paroissiale de campagne située près de quelque côte déchiquetée de la mère patrie [...] ais qu’il ne représent[ait] certainement pas [...] l’idéal du grandiose en architecture, de manière à constituer un modèle approprié pour l’église métropolitaine » du Haut-Canada.

Wills aurait fait les plans de « plus de cinquante églises ». Ce nombre est remarquable pour un homme qui n’avait pas 35 ans à sa mort et qui vivait en Amérique du Nord depuis moins de 12 ans. Qui plus est, il n’y a aucun doute que cette évaluation est plutôt prudente, puisqu’une liste presque aussi longue peut encore être dressée aujourd’hui, un siècle et quart plus tard. Ce qui est également extraordinaire, c’est le territoire couvert par ces églises et ces projets d’églises. Cependant, ses plans ne sont pas admirablement variés et audacieux : Wills fut parfois trop occupé (peut-être voyageait-il trop) et il travailla certainement trop longtemps isolé pour garder un côté créateur et innovateur.

L’œuvre de Wills était tellement dispersée qu’il est difficile de savoir ce qu’en pensaient ses contemporains. Dans les Maritimes, son influence eut, semble-t-il, un rayonnement assez considérable qui dura plusieurs décennies. Par contre, dans le Haut et le Bas-Canada, il fit une impression moins forte sur les architectes éminents de l’époque. Wills aurait certes quelques longueurs d’avance – en théorie et en pratique – sur des hommes comme Edward Staveley, de Québec, ou William Thomas, de Toronto ; ces deux architectes étaient ses aînés de plus de vingt ans (quoiqu’ils émigrèrent en Amérique du Nord britannique qu’un an ou deux avant Wills) ; leur mode de pensée était alors déjà fixé indépendamment de tout contact avec l’œuvre de Wills ou bien d’auteurs ou de praticiens se situant dans le même courant de pensée. Ceux qui émigrèrent plus tard du Royaume-Uni, comme F. W. Cumberland, Thomas Fuller* et T. S. Scott s’étaient laissés imprégner d’idées encore plus avancées ; de plus, ils faisaient preuve d’une souplesse et d’un éclectisme plus grands dans leur façon d’aborder les problèmes de design « gothique moderne » (style en usage à l’apogée de l’époque victorienne) que posait la construction des églises.

Même si l’architecture de Frank Wills avait un caractère anglais plus fort que ce que certains pouvaient supporter, il est impossible de nier ses contributions pratiques et théoriques à quatre domaines : l’élaboration d’un type distinct de cathédrale dans les colonies ; l’ecclesiology en général au Canada et aux États-Unis ; la mise au point d’un style de construction en bois particulier à l’Amérique du Nord ; et la publication d’ouvrages d’architecture sur ce continent. Que ce soit pour l’une ou l’autre de ces contributions, il n’a pas le droit de passer inaperçu, de même qu’il mérite que l’on se souvienne de lui pour l’ampleur de ses réalisations.

Douglas Richardson

Frank Wills est l’auteur de plusieurs articles parus dans le New-York Ecclesiologist, 1 (18481849)5 (1853) ; il reprit bon nombre de ces écrits dans son livre, Ancient English ecclesiastical architecture and its principles, applied to the wants of the church at the present day (New York, 1850). Parmi les documents non publiés, on trouve une collection de dessins d’antiquités religieuses provenant de la région d’Exeter et des lithographies (faites par Wills lui-même ou à partir de ses dessins) d’églises dont la plupart étaient de sa conception ; cette collection fait partie de l’« Exeter Diocesan Architectural Society scrap book » conservé à la Devon and Exeter Institution (Exeter, Angl.). Ses dessins de la cathédrale Christ Church (Fredericton) se trouvent à l’Église épiscopale du Canada, Diocese of Fredericton Arch.

      ANQ-M, CE1-63, 28 avril 1857.— Église épiscopale du Canada, Diocese of Fredericton Arch., Christ Church Cathedral, John Medley, « Annals of the See of New Brunswick », 15 oct. 1845.— St James’ Cathedral Arch. (Anglican) (Toronto), Corr., Wills à T. D. Harris, 18 juin 1849 ; Wills à Henry Grasset, 1er août 1849.— Ecclesiologist (Cambridge, Angl., et Londres), nov. 1841–déc. 1859.— Exeter Diocesan Architectural Soc., Trans. (Exeter, Angl.), 1 (1843) ; 2 (1847).— John Medley, A charge delivered at his primary visitation held in Christ Church Cathedral, Fredericton, August 24, 1847 (Fredericton, 1847) ; A statement respecting the condition and works of his diocese, by the bishop of Fredericton (Londres, 1848).— Robb et Coster, Letters (Bailey).— Church, 13 sept. 1849.— Illustrated London News, 28 avril 1849.— Montreal Gazette, 25 avril 1857.— Montreal Transcript, 11 déc. 1856, 25 avril 1857.— New-Brunswick Courier, 28 juin 1845.— New Brunswick Reporter and Fredericton Advertiser, 12 mai 1848.— Pilot (Montréal), 24 avril 1857.— D. S. Francis, Architects in practice, New York City, 1840–1900 ([New York, 1980]), 27, 83.— W. Q. Ketchum, The life and work of the Most Reverend John Medley, D.D., first bishop of Fredericton and metropolitan of Canada (Saint-Jean, N.-B., 1893).— H. E. MacDermot, Christ Church Cathedral ; a century in retrospect ([Montréal, 1959]).— S. G. Morriss, « The church architecture of Frederic William Cumberland » (2 vol., thèse de m.a., Univ. of Toronto, 1976), 26–29.— D. S. Richardson, « Christ Church Cathedral, Fredericton, New-Brunswick » (thèse de m.a., Yale Univ., New Haven, Conn., 1966).— P. B. Stanton, The gothic revival & American church architecture ; an episode in taste, 1840–1856 (Baltimore, Md., 1968).— James Patrick, « Ecclesiological gothic in the antebellum south », Winterthur Portfolio ; a Journal of American Material Culture (Chicago), 15 (1980) : 117–138.— D. S. Richardson, « Hyperborean gothic ; or, wilderness ecclesiology and the wood churches of Edward Medley », Architectura (Munich), 2 (1972) : 48–74 ; « [Letter to the editor] », Journal of Canadian Art Hist. (Montréal), 1 (1974), no 2 : 43–45.

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Douglas Richardson, « WILLS, FRANK », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 17 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/wills_frank_8F.html.

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Auteur de l'article:    Douglas Richardson
Titre de l'article:    WILLS, FRANK
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    17 déc. 2024