SYMES, GEORGE BURNS, marchand, né le 20 janvier 1803 à Québec, fils de George Symes et d’Angélique-G. Cuvillier, décédé à Montréal le 12 juin 1863.

Le père de George Burns Symes, originaire de Tenby, pays de Galles, immigra à Québec et, en 1801, il avait déjà fondé la George Symes and Company, sa propre entreprise de transport, faisant le commerce du blé, du rhum, des fourrures et du bois, ainsi que le transport des voyageurs. Il se mit en rapport avec des financiers de Montréal tels que Augustin Cuvillier*, et, dans les années 1820, le quai Symes au pied du cap Diamant était l’un des plus achalandés de la ville de Québec. Entre 1818 et 1824, il travailla comme maître de la Maison de la Trinité qui administrait le port de Québec, réglementait la navigation et tranchait les différends entre les marchands. Il fut également, en 1816, membre fondateur de la Bourse de Québec qui offrait une salle de lecture et un lieu de rencontre dans le sous-sol de l’hôtel Neptune, mais dont le but premier était de réunir les marchands et les capitaines de vaisseaux. On pouvait y afficher des avis d’affrètement ou de louage d’un navire ; c’était là aussi que les capitaines à la recherche d’un chargement faisaient leur première halte.

On ne connaît rien de l’enfance de George Burns Symes. Aux environs de 1820, déjà engagé dans les affaires de son père, il représentait la compagnie devant le Committee of Trade de la ville de Québec. Après la mort de son père, en 1833, la compagnie fut désignée sous le nom de G. B. Symes and Company. Dans les années 1840, il était associé avec David Douglas Young, président de la Banque de Québec. (Après la mort de George Burns Symes la compagnie prit le nom de D. D. Young and Company, et plus tard celui de A. F. A. Knight and Company, jusqu’à ce qu’elle cesse toutes affaires vers 1880.) Un de ses frères, Robert, était un commerçant détaillant à Québec, se spécialisant dans les fourrures, mais vendant aussi giletières, souliers, blé, meubles, flanelles galloises, gants de laine d’agneau et négligés parisiens.

En tant que « marchand général », George Burns Symes fit le commerce de produits aussi différents que le fer de première coulée et le homard. En 1847, la publicité présentait des articles d’importation tels que du fil à voiles, des tapis, du verre, de la peinture, du thé, du savon et de l’huile de morue. Il exporta principalement en Angleterre de la farine, du bœuf, du porc, des chandelles, de la farine d’avoine, des mocassins et du bois. Dans les premières années, il annonça qu’on pouvait prendre passage sur ses voiliers qui retournaient en Angleterre, soit à Hull ou à Liverpool. En 1854, avec des Montréalais de marque tels que Hugh Allan*, sir George Simpson* et William Dow, Symes devint membre du premier conseil d’administration de la Montreal Ocean Steamship Company. Comme agent dans la ville de Québec pour la compagnie de paquebots il offrait, au prix de $80, un passage de première classe pour Liverpool. Symes était un armateur d’une certaine importance qui, avec Young, entre les années 1841 et 1863, était propriétaire ou copropriétaire d’au moins 16 navires, y compris le Clara Symes qui jaugeait 889 tonneaux. Il investit également dans le chemin de fer de Québec et Richmond et fut un des administrateurs de la Compagnie de navigation du Saint-Laurent. Les banques eurent un rôle décisif dans l’avancement commercial des marchands de bois parce que leurs affaires exigeaient des avances de fonds considérables pour les compagnies qui coupaient le bois. En 1844, Symes fit partie du conseil d’administration de la succursale de la Banque de Montréal à Québec, et, en 1861, il fut un des administrateurs régionaux de la Banque de l’Amérique septentrionale britannique (Bank of British North America).

G. B. Symes and Company, tout comme Peter Patterson*, Charles Aylwin et Allan Gilmour*, ne tarda pas à s’intéresser au commerce du bois. L’anse où Symes ramassait son bois se trouvait à l’anse au Foulon, à côté de la propriété d’Allan Gilmour. Tout le printemps, les trains de bois arrivaient de l’intérieur du pays. Une fois retenu par des estacades, le bois équarri était classé, même si Symes vendait la grande partie de son bois sans le classer. Dès mai, les anses étaient remplies de navires prenant leur chargement de chêne et de pin. En juillet 1851, trois navires chargés de bois quittèrent l’anse de Symes le même jour. Si les trains de flottage tardaient à venir, les arrimeurs devenaient impatients et les contrats n’étaient pas remplis. En juin 1850, un marchand de Liverpool intenta un procès à Symes pour un chargement en retard de deux semaines.

Tout comme son père, Symes exerça la fonction de directeur de la Maison de la Trinité et de membre du conseil d’administration de la Bourse de Québec (1860). Il fut membre du Bureau de commerce de Québec et Young, son associé en affaires, fut président du Bureau d’arbitrage (1851). Symes fut aussi un membre actif des cercles sociaux, culturels et religieux de la communauté de langue anglaise de Québec. Il fut membre du premier conseil d’administration du Club Stadacona (1861) et membre de la Société de St George (1848). Symes aimait les chevaux et fut président du Quebec Turf Club (1844) et vice-président de Quebec Races (1847) qui, chaque année, organisait en août des courses à l’Ancienne-Lorette. Il fut également un chaud participant du Quebec Tandem Club. Durant l’hiver, les membres se rassemblaient une fois la semaine à la place d’Armes pour chevaucher à travers la ville et jusqu’à Sainte-Foy, Charlesbourg ou Montmorency. Un habitant de la ville de Québec fustigeait ces randonnées du dimanche des membres de l’élite de la ville comme étant « une triste habitude de parcourir les rues de la ville en tous sens, en renversant les porcs et en faisant frissonner de peur les vieilles dames ». Robert, le frère de Symes, fut aussi un homme actif dans la vie sociale de Québec. Membre de la Société d’horticulture de Québec et trésorier-payeur du 6e bataillon de la milice de la ville de Québec, il fut toute sa vie un adhérent de la Société littéraire et historique de Québec, puis un membre fondateur de l’Association de la salle de tempérance de Québec, et le premier trésorier de la Société de St George fondée en 1835 pour venir au secours des immigrants anglais et écossais et les aider à « avoir de la vénération pour la terre de leurs ancêtres ».

On sait peu de chose de la vie familiale de George Burns Symes. Il passa la plus grande partie de sa vie dans une élégante maison de la haute ville sur la rue Mont-Carmel. Il se retira des affaires en 1862 et, après une courte maladie, il mourut à Montréal d’une inflammation. Son corps fut ramené à Québec par le chemin de fer du Grand Tronc. Les notices nécrologiques désignaient Symes comme le « prince des marchands » et estimaient à $500 000 la valeur de ses biens. Ses funérailles eurent lieu dans la cathédrale anglicane, le 15 juin 1863, et parmi ceux qui tenaient les cordons du poêle on remarquait le juge René-Édouard Caron*, Louis Panet*, James Bell Forsyth et William Price. Ses restes reposent à Québec dans le cimetière Mount Hermon.

Brian J. Young

ANQ-Q, AP-G-278/1 ; Greffe de J. G. Clapham, 12 juin 1850.— ASQ, Polygraphie, XXXV : 14.— Canada, prov. du, Statutes, 1852, c.62 ; 1854, c.44.— Le Canadien, 15 juin 1863.— La Gazette de Québec, 20 nov. 1833.— Le Journal de Québec, 13 juin 1863.— Morning Chronicle (Québec), 31 déc. 1847, 5 mars 1852, 30 juin, 29 juill. 1856, 16 juin 1863.— J. E. Defebaugh, History of the lumber industry of America (2 vol., Chicago, 1906–1907), I : 139.— George Gale, Historic tales of old Quebec (Québec, 1923), 165 ; Quebec twixt old... and... new (Québec, 1915), 55.— A. R. M. Lower, Great Britain’s woodyard ; British America and the timber trade, 1763–1867 (Montréal et London, Ont., 1973), 220.

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Brian J. Young, « SYMES, GEORGE BURNS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 23 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/symes_george_burns_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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