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Titre original :  ÉTIENNE ROCBERT DE LA MORANDIÈRE

Provenance : Lien

ROCBERT DE LA MORANDIÈRE, ÉTIENNE, garde-magasin du roi, subdélégué de l’intendant, né en 1668 à Saint-Étienne d’Étréchy, dans le diocèse de Sens en France, fils d’Abel Rocbert, notaire et lieutenant de la Prévôté d’Étréchy, et de Marie Pothier, décédé à Rochefort en 1753 ou 1754.

Étienne Rocbert de La Morandière commença sa carrière comme procureur du roi au Havre, mais en 1690 il partit pour la Nouvelle-France avec son frère Urbain. Il fut secrétaire du commissaire de la Marine au Canada, Louis Tantouin* de La Touche, jusqu’en 1692, date où l’intendant Champigny [Bochart*] le nomma garde-magasin du roi à Montréal. Bien qu’il fût destiné à garder ce poste pendant 39 ans, un incident bizarre mit presque fin à sa carrière en 1705. Au début de septembre, alors qu’il déambulait avec son frère Urbain dans les rues achalandées de Montréal, il croisa le valet de Claude de Ramezay* monté sur un cheval. Une querelle éclata au sujet du droit de passage ; les coups succédant aux insultes, un soldat de la compagnie de Ramezay qui intervint en faveur du valet fut tué accidentellement par Étienne. Les deux Rocbert furent jetés en prison, où ils demeurèrent jusqu’à ce que le gouverneur Rigaud* de Vaudreuil obtienne du roi des lettres de grâce, le 17 mars 1706. Cependant, malgré l’aide de Vaudreuil, Étienne appuya les intendants Jacques* et Antoine-Denis Raudot* dans leurs amères disputes avec le gouverneur, entre 1707 et 1711. Jacques Raudot l’en récompensa en le nommant garde-magasin du roi avec pleine commission en 1709.

Durant les 20 années qui suivirent, Étienne réussit à mettre sur pied une prospère maison de commerce à Montréal. Même si on refusa plusieurs fois de hausser son salaire de 600# par an, il reçut néanmoins la permission d’exploiter le magasin du roi à côté de son propre commerce, dans un édifice de 2 400 pieds carrés, construit pour lui en 1700 sur la rue Saint-Louis. Cet arrangement était avantageux dans un système administratif qui fonctionnait beaucoup plus par une comptabilité à long terme que par des distinctions au jour le jour entre les transactions publiques et privées. Malheureusement, il est impossible de différencier, parmi les nombreux débiteurs mentionnés dans les archives notariales, lesquels étaient les siens et lesquels appartenaient au roi. Néanmoins, il fut certainement impliqué à titre personnel dans un certain nombre d’entreprises de traite et, de plus, il acheta et revendit des petits lots de terrain à Montréal. Son élection comme marguillier de la paroisse Notre-Dame en 1711 illustre bien la respectabilité de son statut. Il servit en outre de syndic pour les récollets durant les années 1720.

Les liens matrimoniaux jouèrent aussi un rôle important dans l’ascension sociale de Rocbert. Le 25 septembre 1695, il épousa Élisabeth Duverger, fille d’un marchand de Montréal et membre de la prestigieuse famille Saint-Ours. Plusieurs de leurs six enfants se marièrent également dans d’illustres familles canadiennes, telles que les Petit de Levilliers, les Gaultier de Varennes et les Puygibaults. Mais le mariage le plus important fut celui célébré à la gaumine en 1718 entre Marie-Élisabeth Rocbert et Claude-Michel Bégon, officier et frère de l’intendant Michel Bégon. Leurs relations se développèrent durant le cantonnement de Bégon au domicile de Rocbert en 1712 et se poursuivit malgré l’opposition de l’intendant et de la famille Bégon qui vivait en France. En 1737, la fille de Marie-Élisabeth, Marie-Catherine-Élisabeth, épousa Honoré Michel de Villebois de La Rouvillière, commissaire de la Marine à Montréal.

Cette alliance profita à la fois à Étienne et à Louis-Joseph Rocbert (né le 6 août 1697) ; après avoir été commis au bureau de la Marine à Montréal, Louis-Joseph avait remplacé son père comme garde-magasin du roi en 1731. Michel employa périodiquement Étienne durant les années 1730, ajoutant de légères gratifications à sa pension annuelle de 300#. En 1737, il le nomma subdélégué de l’intendant à Montréal, durant son bref séjour comme substitut de l’intendant à Québec. À cette époque, de plus, Michel et le gouverneur Beauharnois concédèrent à Louis-Joseph une grande seigneurie, appelée Rocbert, sur le lac Champlain. Celle-ci fut réunie au Domaine du roi en 1741, mais lui fut concédée à nouveau le 9 juillet 1742. Michel permit aussi à Louis-Joseph d’avancer des montants importants au compte du roi, et lorsque ce dernier mourut en 1743 ses livres révélaient de larges déficits. Six ans plus tard, la propriété des Rocbert fut louée à François Bigot* pour une somme annuelle de 1 500 et Étienne, accompagné de Mme Bégon, partit pour Rochefort. Son fils Étienne (né le 22 février 1701) demeura au Canada et s’éleva au rang de capitaine dans les troupes de la Marine.

Donald J. Horton

AN, Col., B, 55–85 ; Col., C11A, 51–85, 113/2 ; Col., F3, 12.— Documents relatifs à la monnaie sous le régime français (Shortt), I : 359.— Jug. et délib., V : 465–471.— Lettres au cher fils : correspondance d’Élisabeth Bégon avec son gendre (1748–1753), Nicole Deschamps, édit. (« Coll. Reconnaissances », Montréal, 1972). Le Jeune, Dictionnaire. A. Roy, Inv. greffes not., XII : 42 ; XVI : 120, 171s. P.-G. Roy, Inv. concessions, V : 47–49 ; Inv. jug. et délib., 1717–1760, IV : 85, 125, 153, 174, 181, 196 ; V : 45, 110. Frégault, La civilisation de la Nouvelle-France, 158 ; François Bigot, I : 344s. P.-G. Roy, La famille Rocbert de La Morandière (Lévis, 1905) ; Les secrétaires des gouverneurs et intendants de la Nouvelle-France, BRH, XLI (1935) : 98.

Bibliographie générale

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Donald J. Horton, « ROCBERT DE LA MORANDIÈRE, ÉTIENNE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/rocbert_de_la_morandiere_etienne_3F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/rocbert_de_la_morandiere_etienne_3F.html
Auteur de l'article:    Donald J. Horton
Titre de l'article:    ROCBERT DE LA MORANDIÈRE, ÉTIENNE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    28 mars 2024