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PULLEN, WILLIAM JOHN SAMUEL, officier de marine et explorateur de l’Arctique, né le 4 décembre 1813 à Devonport, Angleterre, deuxième enfant et l’aîné des fils du lieutenant William Pullen et d’Amelia Mary Haswell ; le 25 août 1845, il épousa Abigail Louisa Berton à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, et ils eurent quatre fils et une fille ; décédé le 11 janvier 1887 à Torquay, Angleterre.
William John Samuel Pullen fit ses études à l’école du Greenwich Hospital et, suivant en cela la tradition familiale, il entra dans la marine royale le 15 juin 1828 comme volontaire de première classe. Il servit en Méditerranée au milieu des années 1830 et, en 1835, il fit la connaissance du colonel William Light, arpenteur général de l’Australie-Méridionale, qui le persuada de l’accompagner en 1836 dans la nouvelle colonie en tant qu’arpenteur adjoint. Pullen y resta jusqu’en juillet 1841 ; il effectua les levés hydrographiques de l’embouchure du fleuve Murray et arpenta les côtes avoisinantes. Puis il revint en Angleterre et, en mai 1842, il entra de nouveau dans la marine comme second maître. Le 14 juillet 1842, il fut affecté au hms Columbia, sous le commandement du capitaine William Fitz William Owen* et, par la suite, du lieutenant Peter Frederick Shortland, et s’occupa de faire les levés hydrographiques de la baie de Fundy et de la rivière Saint-Jean. Pullen fut promu au rang de lieutenant le 9 novembre 1846 et demeura sur le Columbia jusqu’à ce que le navire fût désarmé en 1848.
Comme c’était la coutume, Pullen, à titre de plus jeune lieutenant, fut envoyé à l’Amirauté pour rendre les cartes et les chronomètres. Le 12 mai 1848, il accepta à Londres le poste de lieutenant en premier, sous les ordres du capitaine Thomas Edward Laws Moore, sur le hms Plover. Ce navire devait se rendre au détroit de Béring et servir de base à une expédition qui avait pour mission de retrouver sir John Franklin*. L’expédition, à laquelle participaient aussi le capitaine Henry Kellett* et le hms Herald, atteignit l’île Chamisso dans la baie Kotzebue, en Alaska, le 15 juillet 1849. Moore envoya Pullen avec deux embarcations chercher sur la côte près du cap Lisburne un endroit où mouiller les navires pour l’hiver. Pullen n’en trouva pas, et les navires continuèrent jusqu’à l’inlet Wainwright.
Le 27 juillet, Moore donna l’ordre à Pullen de partir avec deux officiers, 22 hommes et quatre embarcations pour explorer la côte nord du continent, aussi loin à l’est que le fleuve Mackenzie, à la recherche de traces de Franklin. À la pointe Barrow, Alaska, le 2 août, Pullen trouva les glaces si dangereuses et la mer si peu profonde que, deux jours plus tard, il renvoyait les deux plus grandes embarcations à l’inlet Wainwright. Le Mackenzie étant à quelque 500 milles à l’est, Pullen et le reste du groupe continuèrent à naviguer dans les eaux peu profondes, le long de la côte relativement inconnue. Malgré le mauvais temps et des affrontements avec des Inuit agressifs, Pullen atteignit l’embouchure du Mackenzie le 2 septembre ; quatre jours plus tard, il arrivait au fort McPherson (Fort McPherson, Territoires du Nord-Ouest). Le groupe se dispersa ensuite pour passer l’hiver aux différents postes de la Hudson’s Bay Company dans la région, tels que le fort Franklin (Fort Franklin) et le fort Simpson (Fort Simpson).
Le 20 juin 1850, Pullen et ses hommes quittèrent le fort Simpson avec le docteur John Rae*, un fonctionnaire de la Hudson’s Bay Company en poste dans le district du fleuve Mackenzie, à destination d’York Factory (Manitoba) et de l’Angleterre. Pendant le voyage, ils reçurent une dépêche de l’Amirauté contenant une commission datée du 25 janvier 1850 qui élevait Pullen au rang de commandant et qui approuvait la poursuite des recherches en vue de retrouver Franklin, cette fois à l’est du Mackenzie, « si le capitaine Pullen le juge [ait] praticable ». Pullen et son groupe retournèrent au fort Simpson où on les équipa de nouveau ; puis, le 11 juillet 1850, ils entreprirent de descendre le Mackenzie en direction de la mer de Beaufort. Ensuite, ils prirent la direction de l’est et atteignirent le cap de Bathurst le 8 août. Cependant, au-delà du cap, la mer n’était qu’une étendue de glaces brisées et entassées pêle-mêle ; il devenait impossible de poursuivre plus loin. Ils remontèrent donc le Mackenzie afin de passer l’hiver de 1850–1851 au fort Simpson et à l’île Big (Territoires du Nord-Ouest). Au printemps, ils partirent pour York Factory avec le convoi annuel de la Hudson’s Bay Company et arrivèrent à Londres en octobre.
Pendant ses deux années passées dans l’Arctique, Pullen avait pris le commandement de deux expéditions, exploré la côte depuis la pointe Barrow jusqu’au fleuve Mackenzie ; il s’était aussi assuré qu’il n’y avait pas de traces de Franklin à l’ouest du Mackenzie. Presque aussitôt après son retour en Angleterre, il accepta une autre mission dans l’Arctique lors de sa nomination le 20 février 1852 au commandement du hms North Star, gabare qui faisait partie de l’expédition que sir Edward Belcher* projetait de faire dans l’Arctique. Pullen passa les hivers de 1852–1853 et de 1853–1854 sur ce bateau dans les baies Erebus et Terror à l’île Beechey [V. Robert McCormick]. Le North Star fut le seul des cinq bateaux de l’expédition Belcher à revenir en Angleterre en octobre 1854, les autres ayant été abandonnés sur l’ordre de Belcher lorsqu’ils furent entourés par les glaces.
En 1855, Pullen commanda le hms Falcon pendant des manœuvres contre les Russes dans la Baltique et, le 10 mai 1856, il fut promu au rang de capitaine. En 1857–1858, il participa à des manœuvres au Proche-Orient qui comprenaient les levés hydrographiques des endroits où passerait le cable télégraphique sous-marin, de Suez à Aden. De 1859 à 1860, il fut engagé sur le hms Cyclops et fit l’arpentage des côtes sud et est du Ceylan ; en 1863, il était sur le hms Terror et eut la responsabilité de l’arpentage des Bermudes. À partir de 1867, Pullen fit ensuite du service sur des bateaux de la garde côtière jusqu’à ce qu’il soit mis à la retraite, le 1er avril 1870. Il fut promu contre-amiral le 1er février 1874 et vice-amiral le 1er février 1879. On accorda à Pullen une pension du Greenwich Hospital en février 1886 et il mourut l’année suivante.
William John Samuel Pullen est l’auteur de « The Red Sea electric cable » et de « Voyage of h.m.s. « Cyclops », Captain W. J. S. Pullen, to the Red Sea, 1857–8 », articles parus dans le Natural Magazine and Naval Chronicle (Londres), 27 (1858) : 353–357 et 337–344, respectivement. Son compte rendu de son expédition dans l’Arctique se trouve dans « Pullen in search of Franklin », Beaver, outfit 277 (mars 1947) : 40–43 ; outfit 278 (juin 1947) : 22–25.
State Library of South Australia, Arch. (Adelaide), « Biographical notes on Vice-Admiral William John Samuel Pullen » ; « Manuscript narrative by Vice-Admiral W. J. S. Pullen [...] ».— [Edward Belcher], The last of the Arctic voyages[...] in search of Sir John Franklin, during the years 1852–53–54 [...] (2 vol., Londres, 1855).— J. W. Bull, Early experiences of life in South Australia, and an extended colonial history (Adelaide et Londres, 1884).— G.-B., Parl., Command paper, 1852, L, [1 449] : 695–735, Arctic expedition : further correspondence and proceedings connected with the Arctic expedition ; 1854, XLII, [1725] : 207–213, 235–240, 246–248, Papers relative to the recent Arctic expeditions in search of Sir John Franklin and the crews of H.M.S. « Erebus » and « Terror ».— W. H. Hooper, Ten months among the tents of the Tuski, with incidents of an Arctic boat expedition in search of Sir John Franklin, as far as the Mackenzie River, and Cape Bathurst (Londres, 1853).— John Rae, John Rae’s correspondence with the Hudson’s Bay Company on Arctic exploration, 1844–1855, E. E. Rich et A. M. Johnson, édit. (Londres, 1953).— Russian war, 1855, Baltic : official correspondence, David Bonner-Smith, édit. (Londres, 1944).— DNB.— G.-B., Adm., Navy list, 1846 ; 1847 ; 1849 ; 1852 ; 1855 ; 1857 ; 1864 ; 1868 ; 1870.— W. L. Clowes et al., The Royal Navy : a history from the earliest times to the present (7 vol., Londres, 1897–1903), VII.
Hugh Francis Pullen, « PULLEN, WILLIAM JOHN SAMUEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/pullen_william_john_samuel_11F.html.
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Auteur de l'article: | Hugh Francis Pullen |
Titre de l'article: | PULLEN, WILLIAM JOHN SAMUEL |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
Année de la révision: | 1982 |
Date de consultation: | 21 déc. 2024 |