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PORLIER, PIERRE-ANTOINE, prêtre, né à Montréal le 19 mai 1725, fils de Claude-Cyprien-Jacques Porlier, marchand, et d’Angélique Cuillerier, décédé à Saint-Ours (Québec) le 15 août 1789.

Pierre-Antoine Porlier fit ses études classiques au petit séminaire de Québec et fut ordonné prêtre le 8 juin 1748. La même année, on lui confia la cure de Sainte-Geneviève-de-Batiscan. Dès l’année suivante, il devint le premier curé en titre de Sainte-Anne-de-la-Pocatière (La Pocatière, Québec) et conserva cette charge pendant 29 ans, soit de 1749 à 1778.

L’abbé Porlier, lorsqu’il succéda à Charles Lefebvre Duchouquet, desservant à Sainte-anne-de-la-Pocatière, sembla un peu dépaysé, mais emballé et surtout bien décidé à organiser à sa manière cette paroisse. Notant un laisser-aller chez certains de ses paroissiens touchant le respect des lieux saints, il fit appel à l’intendant Bigot qui publia, le 12 avril 1749, une ordonnance enjoignant aux « habitants et jeunes gens de La Pocatière de ne plus se quereller à la porte de l’église [...], ni commettre aucune irrévérence les jours de feste ». L’abbé Porlier eut un ministère bien rempli, jouissant de l’estime de ses confrères et, généralement, de son évêque, Mgr Briand. Toutefois, de très nombreuses disputes marquèrent son séjour à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Sa correspondance laisse entrevoir des divergences d’opinions avec son évêque, notamment sur la question des sommes d’argent perçues par le curé lui-même. L’évêque l’accusa à plusieurs reprises d’être trop exigeant. Ainsi lui écrivait-il en 1762 : « J’ai eu des exemples de plusieurs curés qui vivent et dont les revenus ne sont pas si forts que les vôtres. Tout le monde et même les plus aisés se nourrissent à présent bien simplement. Convient-il à des prêtres de ne vouloir se ressentir en rien de la misère publique ? » En 1771, Mgr Briand revenait à la charge et recommandait à l’abbé Porlier de pratiquer la mortification chrétienne.

Témoin de la Conquête, l’abbé Porlier soutint ses paroissiens et, loyaliste, prit position contre l’invasion des Bostonnais en 1775–1776 [V. Richard Montgomery]. C’est à cette époque d’ailleurs que ses relations avec Mgr Briand semblent les meilleures. Sa correspondance est abondante et Porlier prend la peine de décrire à son évêque le comportement de ses paroissiens lors de l’invasion américaine dans un « Mémoire d’observations sur la conduite des habitans des deux paroisses de Ste. Anne et de St. Roch au sujet de l’invasion des Bostonois rebels et de l’exécution des ordres de son excellence monsr. de Carleton pour les repousser de la pointe Levi sous les ordres de mr. de Beaujeu ». Dans le but de repousser l’invasion, il incita même ses paroissiens à s’engager dans les troupes recrutées par le seigneur de l’île aux Grues, Louis Liénard* de Beaujeu de Villemomble. Mais l’adhésion d’un certain nombre de ses paroissiens aux thèses républicaines [V. Clément Gosselin*] et le massacre des troupes de Liénard le touchèrent fortement.

Outre ces événements douloureux, le curé Porlier eut à faire face à de nombreuses difficultés au cours de ses 29 années de cure à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Ainsi, le 13 octobre 1766, un ouvrier négligent mit le feu à des copeaux de bois ; il en résulta un incendie désastreux qui ravagea l’église paroissiale. Toutefois, les murs restèrent intacts et, grâce à une quête dans les paroisses environnantes et au travail bénévole d’une dizaine de menuisiers, l’église fut reconstruite avant les grands froids de l’hiver. Abattu par le désastre, l’abbé Porlier aurait demandé une nouvelle cure dès cette époque.

Pierre-Antoine Porlier, attiré par la cure de Varennes et invoquant des raisons de santé, formula à plusieurs reprises, à partir des années 1760, des demandes de mutation. Mgr Briand lui offrit un poste de missionnaire chez les Tamarois, puis une cure à Québec ; mais, à chaque occasion, les exigences du curé outrepassaient les offres de son évêque. Devenu finalement curé de Saint-Ours en 1778, succédant à l’abbé François Cherrier*, Porlier croyait sans doute vivre désormais des jours plus calmes. Mais ses premières années de cure à Saint-Ours furent ponctuées de nombreuses querelles avec les membres de la fabrique et quelques-unes de ses ouailles. Tout semblait être matière à mésentente : amélioration des lieux, vente de bancs, répartition des dépenses, achat de nouveau matériel, construction d’un coffre-fort. Le moindre achat suscitait des controverses et, à de nombreuses reprises, le curé Porlier fit appel à Mgr Briand et au vicaire général, Étienne Montgolfier, afin de trancher le litige. Affecté par cette situation, il tomba malade en février 1781. Ses demandes répétées pour obtenir l’assistance d’un vicaire furent exaucées en octobre 1787, alors que l’abbé Jean-Baptiste Boucher-Belleville*, celui-jà même qui, à sa mort, devait lui succéder comme curé en titre, vint lui prêter main-forte.

Pierre-Antoine Porlier décéda le 15 août 1789 à Saint-Ours et fut inhumé deux jours plus tard. Les causes de sa mort nous sont inconnues et les documents demeurent muets sur ce point.

Pierre Matteau

Archives du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière (La Pocatière, Québec), CAC 1038, nos 726.3, 726.5.— Allaire, Dictionnaire, I : 442.— Caron, Inv. de la corr. de Mgr Briand, ANQ Rapport, 1929–1930, 51, 87.— Azarie Couillard-Després, Histoire de la seigneurie de Saint-Ours (2 vol., Montréal, 1915–1917), II : 118–161.— N.-E. Dionne, Sainte-Anne de la Pocatière, 1672–1900 (Lévis, Québec, 1900).— Gérard Ouellet, Histoire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, 1672–1972 (La Pocatière, 1973).— [P.-F.-X.-O.-M.-A.] Paradis, Notes historiques sur la paroisse et les curés de Sainte-Anne de la Pocatière depuis les premiers établissements (Sainte-Anne-de-la-Pocatière, 1869).— N.-E. Dionne, L’invasion de 1775–76, BRH, VI (1900) : 132s.

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Pierre Matteau, « PORLIER, PIERRE-ANTOINE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/porlier_pierre_antoine_4F.html.

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Auteur de l'article:    Pierre Matteau
Titre de l'article:    PORLIER, PIERRE-ANTOINE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    19 mars 2024