PLUMB, JOSIAH BURR, homme d’affaires et homme politique, né le 25 mars 1816 à East Haven, Connecticut, fils du révérend Elijah Griswold Plumb et de Grace Hubbard Burr ; le 30 mai 1849, il épousa Elizabeth, la cadette de Samuel Street*, de Chippawa (maintenant partie de Niagara Falls, Ontario), et ils eurent trois fils et trois filles ; décédé le 12 mars 1888 à Niagara-on-the-Lake, Ontario.

Avant d’immigrer au Canada en 1865, Josiah Burr Plumb exerçait les fonctions de directeur de la State Bank à Albany, New York, et faisait partie du conseil d’administration de plusieurs banques de Buffalo et d’Oswego. Il avait en outre participé au regroupement de plusieurs compagnies ferroviaires qui constituèrent par la suite le New York Central Railway. Au début de 1861, en qualité de représentant du parti démocrate de l’état de New York, il compta au nombre des membres d’un comité chargé de rencontrer des représentants des états esclavagistes pour tenter d’empêcher le conflit qui menaçait d’éclater.

Immédiatement après la guerre de Sécession, Plumb se retira des affaires et s’installa dans la région des chutes du Niagara. Il s’intéressa peu après au parti conservateur, sans doute grâce à l’influence de son beau-frère, Thomas Clark Street*, l’un des hommes les plus riches du Haut-Canada. Le rédacteur en chef du Mail de Toronto, Thomas Charles Patteson, signala Plumb à l’attention de sir John Alexander Macdonald* dès 1872, le présentant comme une acquisition utile mais parfois déroutante pour le parti. Plumb entra en politique lors des élections générales de janvier 1874, en partie par respect désintéressé pour Macdonald, après le scandale du Pacifique. Il remporta la victoire dans le comté de Niagara mais l’élection fut annulée. Il gagna la lutte lors d’un nouveau scrutin le 22 décembre.

Déjà veuf, semble-t-il, à son arrivée à Ottawa, Plumb entreprit de s’y amuser. En 1875, il appartenait à un cercle de buveurs appelé le Jim-Jam Club, dont faisaient partie Joseph-Philippe-René-Adolphe Caron* et le sénateur Robert William Weir Carrall* de la Colombie-Britannique. Au cours des années 1877 et 1878, Plumb fit activement campagne pour la Politique nationale de Macdonald. Il ne se ménagea guère, ne doutant pas de la réussite, et, aux élections de 1878, Macdonald et les conservateurs reprirent le pouvoir. Plumb sortit gagnant d’une élection contestée et rentra à la chambre des Communes le 20 mars 1879.

Parlementaire dynamique, Plumb arborait en chambre un peu de la suffisance de sir Charles Tupper*. Il se montrait spécialement critique à l’égard de sir Richard John Cartwright* pour ses « attaques vitrioliques ». Le libéral George William Ross* avait déjà prédit en chambre qu’avant longtemps ses « hexamètres boiteux ne ser[aient] plus entendus [...] et la suprême impudence avec laquelle il s’adress[ait] à la chambre [devrait] cesser. La fosse [politique] qu’il n’[était] pas disposé à remplir [... était] déjà creusée pour lui. » Ross disait vrai. La majorité qu’avait obtenue Plumb dans le comté de Niagara en 1879 s’avérait fort mince, et en mars 1882 Macdonald prit les dispositions nécessaires pour faire disparaître la circonscription électorale de Niagara lors d’un remaniement arbitraire de la carte électorale. Probablement grâce à une entente avec Macdonald, Plumb posa sa candidature dans Wellington North lors des élections générales de la même année. Il subit la défaite, et Macdonald le nomma au sénat le 8 février 1883.

Plumb fut à la fois actif et populaire au sénat. Lorsque sir Alexander Campbell* quitta le cabinet en janvier 1887, l’expérience, les connaissances et l’éloquence de Plumb en firent le successeur tout désigné comme leader du gouvernement à la chambre haute. Puis, le 4 avril 1887, quand on obligea William Miller* à résigner ses fonctions d’orateur (président) du sénat pour alcoolisme, Plumb le remplaça et conserva ce poste jusqu’à sa mort qui survint soudainement moins d’un an plus tard.

Sans doute à cause de son expérience américaine, Plumb s’efforça d’éliminer les rivalités régionales dans la politique canadienne. Le but premier du gouvernement, disait-il en 1878, « devrait consister à supprimer les querelles de clocher et à cimenter l’union en un tout ». Mais il ne défendit jamais ses idées avec vigueur. Plumb, comme Macdonald, considérait que la politique présentait trop d’importance pour reposer uniquement sur de simples principes philosophiques. En 1881, il cita quelques lignes qui, selon lui, étaient les préférées de Cartwright, bien que ce dernier ne leur accordât pas la même attention que lui. Elles peuvent fort bien servir d’épitaphe à Plumb :

Un authentique homme d’État doit être aux aguets
À ses convictions, s’il en a, il ne doit pas tenir de trop près.

P. B. Waite

AO, MU 2 306–2 310 ; MU 2 918–2 922.— APC, MG 26, A.— Canada, chambre des Communes, Debates, 1875–1882 ; Sénat, Debates, 1883–1888.— Toronto Daily Mail, 13 mars 1888.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose), I : 367–369.

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P. B. Waite, « PLUMB, JOSIAH BURR », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/plumb_josiah_burr_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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