DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

McKENZIE, JAMES, trafiquant de fourrures, juge de paix et homme d’affaires, né vers 1777 près d’Inverness, Écosse, fils d’Alexander Mackenzie et d’une prénommée Catherine ; décédé le 18 juillet 1849 à Québec.

En 1795, sous la supervision de son frère Roderick, James McKenzie entama un apprentissage de sept ans au sein de la North West Company, dans le département de l’Athabasca. Les journaux qu’il tint au fort Chipewyan (Fort Chipewyan, Alberta) en 1799 et 1800 dévoilent la rude existence des trafiquants de fourrures, de même que son mépris profond des Canadiens, des Indiens et de ses employeurs. « Tenu de défendre les intérêts de sa compagnie », il maltraitait les « Potties » (surnom donné aux employés de la New North West Company, parfois appelée la XY Company), vendait des Indiennes aux engagés, fournissait aux Indiens du mauvais tabac et du rhum dilué, faisait crédit aux chasseurs endettés envers la XY Company et, un jour, au lieu de le punir, récompensa le chasseur responsable de la mort d’un engagé – tout cela, confessait-il avec cynisme, pour procurer davantage de peaux de castor, donc d’« argent sonnant », aux actionnaires de la North West Company.

Promu associé en 1802, McKenzie fut affecté de nouveau dans la région de l’Athabasca, où s’infiltrait alors la Hudson’s Bay Company. Selon Peter Fidler*, qui dirigeait la campagne de cette société, il construisit un « bâtiment de garde » près du poste de traite de la Hudson’s Bay Company et ordonna la destruction des biens de celle-ci ; il débaucha des Indiens, détourna des fourrures et « brutalisa » des Indiens et des employés de la Hudson’s Bay Company qui avaient fait de la traite ensemble. Finalement, rapporte Fidler, ces « procédés durs et barbares » poussèrent certains Chipewyans à tuer six « hommes de main » de la North West Company. McKenzie intensifia son harcèlement après la fusion de la New North West Company et de la North West Company, en 1804, qui amena son collègue Samuel Black dans l’arène. En 1806, la Hudson’s Bay Company se retira de l’Athabasca.

Cette année-là, la North West Company affecta McKenzie aux postes du roi et à Mingan. Il devait commencer en 1807, après son tour de service à Montréal. En janvier 1807, pendant qu’il était dans cette ville, il adhéra au Beaver Club. Retenu à Québec par la maladie jusqu’en 1808, il entreprit alors la tournée en canot de son nouveau domaine. Il remonta le Saguenay, traversa le lac Saint-Jean et navigua sur la Chamouchouane jusqu’au fort Ashuapmouchouan (sur le lac Chigoubiche), après quoi il traversa la côte du Labrador jusqu’à Musquaro, où il rencontra des Indiens naskapis, qu’il trouva « d’un naturel peureux », « perfides », « indolents » et « voleurs ». Normalement il hivernait à Tadoussac. Il était également représentant de la North West Company à Québec, ce qui l’amenait parfois à Montréal. Il en profitait alors pour aller voir ses frères Roderick et Henry* ainsi que ses deux fils sang-mêlé (il avait été marié à la façon du pays), non loin de là, à Terrebonne, où il acheta une maison en 1811. C’est à cet endroit qu’en 1815 il aida John McDonald* of Garth à « mettre à la porte » d’une taverne quelque 400 voyageurs de la Hudson’s Bay Company. Une liste des associés de la North West Company, dressée vers la même époque à l’intention de lord Selkirk [Douglas*], décrit McKenzie comme un trafiquant « indolent et désinvolte ».

Vers 1818, McKenzie quitta apparemment la North West Company pour devenir marchand indépendant à Tadoussac et à Québec. Il reçut sa première commission de juge de paix en 1821, année où il s’établit peut-être en permanence à Québec. Sa nouvelle situation et l’effet négatif de la fusion de la Hudson’s Bay Company et de la North West Company sur ses finances ne modifièrent guère certaines des opinions cyniques qu’il avait à titre de Nor’Wester. Ainsi en 1823, devant un comité de la chambre d’Assemblée sur les terres de la couronne, il déclara que les Indiens des postes du roi étaient « stupides » et « soupçonneux », quand un autre témoin, François Verrault, les disait « doux, charitables et hospitaliers ».

Le 10 février 1825, McKenzie épousa Ellen Fitzsimons, fille mineure de feu le capitaine Thomas Fitzsimons. Les obligations que lui imposait leur contrat – principalement la constitution d’une rente viagère pour sa femme – furent sans doute pour quelque chose dans l’empressement avec lequel il accepta en 1827 d’être le représentant de la Hudson’s Bay Company à Québec. En 1840, il devait faire face aux marchands de la ville, qui s’opposaient au bail que détenait la compagnie sur les postes du roi et à ses activités forestières sur le Saguenay, entreprises dans les années 1830 par William Connolly. Il défendit la compagnie, mais une société dirigée par William Price* obtint tout de même un permis de coupe de trois ans, après quoi on ouvrit la région aux bûcherons sans permis. Fustigé en 1843 par le gouverneur sir George Simpson* pour avoir accepté des actions dans l’entreprise de sciage de James Gibb* à Portneuf, McKenzie se justifia en alléguant les besoins financiers croissants de sa famille.

La gêne poursuivit James McKenzie jusqu’à la fin. Il avait donné des hypothèques à sa femme pour constituer sa rente, et pourtant elle se trouva dans l’obligation de demander une pension à Simpson après la mort de son mari en juillet 1849. Deux mois plus tard, pour expliquer son refus, le gouverneur déclara que McKenzie était « agent de commerce » et non « fonctionnaire mandaté », et qu’il avait de plus laissé un « déficit considérable d’encaisse ». Ellen McKenzie mourut l’année suivante ; quatre de leurs sept enfants lui survivaient.

Jean Morrison

L’auteur désire remercier pour son aide Henri McKenzie Masson, d’Outremont, Québec.  [j. m.]

Les McGill Univ. Libraries, Dept. of Rare Books and Special Coll., ms coll., conservent sous les cotes CH173.SI55 et CH177.SI59 respectivement, le journal d’Athabasca de James McKenzie et son rapport sur les postes du roi. Ces documents ont été publiés avec omissions et révisions sous le titre de « Extracts from his journal, 1799–1800, Athabasca District » et « The king’s posts and journal of a canoe jauni through the king’s domain, 1808 ; the Saguenay and the Labrador coast », les Bourgeois de la Compagnie du Nord-Ouest (Masson), 2 : 369–399 et 401–454. L’édition du journal de 1808, préparée par Masson, a été réimprimée sous le titre de « Yesterday : a canoe jauni through the king’s domain in 1808 » ; elle accompagne la description qu’a faite de cette région J. A. Burgesse en 1948, « Today : from Quebec to the Saguenay and Lake St. John in 1948 » sous le titre général de « The king’s domain, today and yesterday », et qui parut dans le Beaver, outfit 279 (juin 1948), 32–38.

ANQ-M, CN1-29, 6 juin 1795.— ANQ-Q, CN1-197, 18 mars 1848, 20 févr. 1849 ; CN1-253, 5 févr. 1825 ; Z300076 (microfiche), James Mackenzie et famille.— APC, MG 19, B1, 1 : 22 ; B3 : 7, 9 (transcription) ; E1, sér. 1 : 187, 8430–8431 (transcriptions).— PAM, HBCA, A.44/8 : fo 101 ; A.44/9 : fo 53 ; B.170/c/1 : fo 23–39 ; D.4/40 : f o 9 ; D.5/2 : fos 115–119, 183–185, 339, 345, 363, 378–379 ; D.5/22 : fos 166–167.— Presbyterian Church in Canada Arch. (Toronto), St Gabriel Street Church (Montréal), reg. of baptisms, marriages, and burials (mfm aux AO).— B.-C., chambre d’Assemblée, Journaux, 1824, app. R.— Les Bourgeois de la Compagnie du Nord-Ouest (Masson), 1 : 56.— Docs. relating to NWC (Wallace).— Hargrave, Hargrave corr. (Glazebrook).— La Gazette de Québec, 3 déc. 1818, 5 juill. 1821.— Morning Chronicle (Québec), 20 juill. 1849.— J. G. MacGregor, Peter Fidler : Canada’s forgotten surveyor, 1769–1822 (Toronto et Montréal, 1966).— C. W. Mackenzie, Donald Mackenzie : « king of the northwest » [...] (Los Angeles, 1937).— R. S. Allen, « Peter Fidler and Nottingham flouse, Lake Athabasca, 1802–1806 », Hist. and Archaeology (Ottawa), 69 (1983) : 283–347.— Karlis Karklins, « Nottingham House : the Hudson’s Bay Company in Athabasca, 1802–1806 », Hist. and Archaeology, 69 : 3–281.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Jean Morrison, « MCKENZIE, JAMES (mort en 1849) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mckenzie_james_1849_7F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/mckenzie_james_1849_7F.html
Auteur de l'article:    Jean Morrison
Titre de l'article:    MCKENZIE, JAMES (mort en 1849)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    19 mars 2024