McDONALD, JAMES CHARLES, prêtre et évêque catholique, né le 15 juillet 1840 à Allisary, Île-du-Prince- Édouard, fils de John Macdonald et d’Ellen Macdonald ; décédé le 1er décembre 1912 à Charlottetown.

James Charles McDonald vit le jour dans la communauté écossaise de l’Île-du-Prince-Édouard, tout comme les trois premiers évêques de Charlottetown. Après des études dans sa localité, il alla à la Central Academy de Charlottetown dans le but de devenir instituteur. En 1866, il entra au St Dunstan’s College pour se préparer au sacerdoce. Trois ans plus tard, il entreprit ses études de théologie à Montréal, au séminaire de Saint-Sulpice. Mgr Peter McIntyre* l’ordonna à Charlottetown le 4 juillet 1873.

En 1875, après avoir enseigné deux ans au St Dunstan’s College, McDonald s’installa à Georgetown ; il avait reçu la charge de cette localité ainsi que de Cardigan. De 1876 à 1878, il desservit en plus la paroisse St Cuthbert à Glencoe (St Teresa) et, de 1881 à 1884, la paroisse St Paul à Sturgeon. Grâce à ses succès à titre de curé – il avait, dit-on, « ramené bien des brebis égarées » –, il fut nommé en juillet 1884 directeur du St Dunstan’s College, qui menaçait de fermer. En cinq ans, il changea du tout au tout la situation du collège : le nombre des inscriptions augmenta et la stabilité financière revint.

En 1889, Mgr McIntyre, dont la santé se détériorait, demanda à Rome de nommer un coadjuteur avec droit de succession et déclara favoriser McDonald. « Certes, écrivit-il à l’archevêque de Halifax, Cornelius O’Brien*, il ne se distingue pas par son érudition ou sa fougue, mais son jugement est sûr et ses nombreuses autres qualités d’esprit et de cœur en font un très bon candidat. » Malgré les Irlandais de l’île qui critiquaient l’hégémonie des Écossais des Highlands dans le diocèse, McDonald fut sacré le 28 août 1890. À la mort de McIntyre, le 30 avril 1891, il devint le quatrième évêque de Charlottetown.

McDonald héritait d’un diocèse parvenu à maturité et, sous bien des rapports, il consolida l’œuvre amorcée par son prédécesseur. Une mosaïque de petites paroisses, toutes dotées d’un prêtre résidant, remplaça les missions dont le territoire avait été parsemé pendant la période de colonisation. On bâtit de grandes et belles églises, principalement la cathédrale St Dunstan de Charlottetown, construite de 1896 à 1907. Pendant la même période, les vocations se multiplièrent à tel point que le diocèse en vint à fournir des prêtres et des religieux à d’autres territoires. Une grande partie des difficultés administratives de McDonald venaient des efforts qu’il devait déployer pour tenir en bride des prêtres indociles, par exemple Alfred Edward Burke*, le talentueux mais fantasque pasteur d’Alberton.

Aux violentes controverses des années 1860 et 1870 entre les catholiques et les protestants de l’île avaient succédé des conflits larvés. Dans une certaine mesure, des sociétés parallèles s’étaient mises en place. En vertu d’une entente tacite, des écoles confessionnelles de fait continuaient d’exister au sein du réseau scolaire public non confessionnel et, en bien des endroits, des institutions correspondantes, catholiques ou protestantes (ou dominées par les protestants) persistaient. Quand les intérêts confessionnels se chevauchaient, comme dans la répartition des faveurs gouvernementales, McDonald veillait à ce que les catholiques reçoivent leur juste part. En 1898, il s’engagea à appuyer les libéraux provinciaux aux élections suivantes si le cabinet libéral du premier ministre Donald Farquharson* appuyait la candidature d’un libéral catholique, le docteur Peter Adolphus McIntyre, au poste vacant de lieutenant-gouverneur. Voilà peut-être l’exemple le plus spectaculaire des pressions qu’il exerçait.

McDonald semble avoir joué seulement un rôle mineur dans la politique ecclésiastique, quoiqu’il se soit opposé à la création d’un diocèse acadien au Nouveau-Brunswick [V. sir Pierre-Amand Landry] en faisant valoir que cette initiative risquait d’engendrer la « haine entre les races ». On attribua la maladie qui devait l’emporter aux « tracas » liés à sa participation en 1909 à la première assemblée de tous les prélats canadiens, le concile plénier, à Québec. Sa santé déclina rapidement. À cause de la faiblesse de son état mental, il y eut de la confusion et des querelles autour de la question de savoir qui dirigeait ou aurait dû diriger le diocèse. Enfin, le 25 novembre 1911, le Vatican nomma un administrateur apostolique. McDonald dépérit, confiné à sa chambre, jusqu’en décembre 1912. Après sa mort, on plaça sa dépouille sous la nouvelle cathédrale, ce monument à la gloire de son épiscopat. Trois mois plus tard, à cause d’un incendie, la cathédrale s’effondra sur la crypte où il reposait.

Contrairement à ses prédécesseurs des Highlands, l’évêque James Charles McDonald n’avait rien d’un personnage épique. Il parlait sans détours et était modeste, d’un naturel pratique plutôt que poétique, solide mais sans éclat. La dérive administrative engendrée par sa longue maladie ternit même ses réussites. Son successeur était un Néo-Brunswickois d’origine irlandaise, Henry Joseph O’Leary*, dont la nomination en 1913 mit fin au règne des Ecossais de l’île sur le diocèse. En outre, McDonald demeure le dernier évêque de Charlottetown né à l’Île-du-Prince-Édouard.

G. Edward MacDonald

Les lettres et les papiers personnels de Mgr J. C. McDonald sont conservés aux Arch. of the Diocese of Charlottetown.

AN, RG 31, C1, 1881, 1891, Île-du-Prince-Édouard.—Arch. of the Diocese of Charlottetown, Peter McIntyre papers ; James Morrison papers.— PARO, Acc. 3271, RBMS, All Saints’ Roman Catholic Church (Cardigan) et St James Roman Catholic Church (Georgetown) (mfm) ; P.E.I. Geneal. Soc. coll., particulièrement l’index des noms ; Supreme Court, estates div. records, liber 19 : f.155 (mfm).— Univ. of P.E.I. Library (Charlottetown), P.E.I. Coll., R. B. Macdonald, « MacDonalds in P.E.I. » (texte dactylographié, circa 1892–1894).— Charlottetown Guardian, 2–3 déc. 1912.— Examiner (Charlottetown), 2 déc. 1912.— Herald (Charlottetown) 3 sept. 1890, 4 déc. 1912.— Patriot (Charlottetown), 28 août 1890, 2, 5 déc. 1912.— Watchman (Charlottetown), 28 août 1890, 6 déc. 1912.— E. M. Cullen, « Growth and expansion (1891–1929) », dans The Catholic Church in Prince Edward Island, 1720–1979. M. F. Hennessey, édit. (Charlottetown, 1979), 103–118.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 2.— G. E. MacDonald, The history of St. Dunstan’s University, 1855–1956 (Charlottetown, 1989).—W. E. MacKinnon, The life of the party : a history of the Liberal party in Prince Edward Island ([Charlottetown], 1973).— J. C. Macmillan, The history of the Catholic Church in Prince Edward Island from 1835 till 1891 (Québec, 1913).— Past and present of Prince Edward Island [...], D. A. MacKinnon et A. B. Warburton, édit. (Charlottetown, [1906]), 552s.— Joseph Pope, Public servant : the memoirs of Sir Joseph Pope, Maurice Pope, édit. (Toronto, 1960).

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G. Edward MacDonald, « McDONALD, JAMES CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/mcdonald_james_charles_14F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
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