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MacLEAN, MALCOLM ALEXANDER, instituteur, homme d’affaires, homme politique, juge de paix, fonctionnaire et auteur, né le 14 juillet 1844 à Tiree, Écosse, fils d’Allan McLean et d’une prénommée Jane ; le 5 janvier 1869, il épousa Margaret Anne Cattanach du comté de Glengarry, Ontario, et ils eurent trois filles et deux fils ; décédé le 4 avril 1895 à Vancouver.
Originaire de l’Argyllshire, Malcolm Alexander MacLean naquit dans la petite ferme de son père, à l’île de Tiree. Il avait environ quatre ans quand sa famille immigra dans le Haut-Canada pour s’installer dans le canton d’Ops. Il fit ses études dans la région puis enseigna pendant trois ans dans le comté de Victoria, en espérant gagner suffisamment d’argent pour étudier la médecine. Il dut toutefois renoncer à ce projet quand le commerce de bois de son frère fit faillite. Après avoir aidé ce dernier à rembourser ses créanciers, MacLean s’inscrivit à l’Eastman’s National Business College de Poughkeepsie, dans l’etat de New York.
Ses études terminées, MacLean entra à la Cunard Steamship Company, à New York. De retour en Ontario vers la fin des années 1860, il exploita un magasin général à Oshawa. Peu après son mariage, il alla s’établir avec son épouse à Dundas, où il exploita un autre magasin général avant d’être nommé syndic d’office dans les causes d’insolvabilité, à Toronto, au début des années 1870. Sa belle-sœur épousa en 1873 l’inspecteur d’écoles Arthur Wellington Ross*, et durant 20 ans les deux familles furent très liées.
En 1878, MacLean alla s’installer à Winnipeg, où Ross vivait déjà depuis un an. Il y monta une florissante entreprise de marchand commissionnaire. Avec Ross, il se lança dans l’immobilier, et le boom foncier de 1881–1882 lui permit d’amasser une fortune considérable. La dépression qui suivit le plaça toutefois dans une situation difficile, et il abandonna ses entreprises de Winnipeg pour aller s’établir avec sa famille dans la ferme d’élevage Laggan, dans la vallée de la Qu’Appelle, près de ce qui est aujourd’hui Wolseley, en Saskatchewan. Il a peut-être combattu pendant la rébellion du Nord-Ouest au printemps de 1885 [V. Louis Riel*].
Au milieu de l’année 1885, MacLean partit pour Honolulu avec l’intention de se lancer dans l’industrie de la betterave sucrière. Arrivé à San Francisco, il décida toutefois de passer par Granville (Vancouver), localité que Ross, devenu conseiller de William Cornelius Van Horne*, avait recommandée comme terminus du Pacifique pour la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique. MacLean arriva à Granville en janvier 1886 et, le mois suivant, il se voyait confier la direction de la nouvelle agence immobilière de Ross, que ses fonctions de député de Lisgar, au Manitoba, appelaient à Ottawa. Le 1er juin, MacLean avait formé sa propre firme.
Presque dès son arrivée à Granville, MacLean s’était lancé en politique locale. En janvier et février, il se joignit à un groupe de citoyens pour demander à l’Assemblée législative de la province de changer le nom de la ville et de l’ériger en municipalité ; c’est ainsi que le 6 avril naquit la municipalité de Vancouver. Le 3 mai, MacLean fut élu premier maire de Vancouver, en battant Richard Henry Alexander, directeur du vénérable Hastings Saw Mill, par 242 voix contre 227. Ce dernier, arrivé dans la province à l’époque coloniale, jouissait de l’appui du vieil establishment de Granville. MacLean, par contre, comptait parmi ses alliés les nouveaux arrivants du Manitoba et de l’Ontario (qu’Alexander, comme les premiers colons, avait qualifiés de « Chinois d’Amérique du Nord »), les Chevaliers du Travail de la ville [V. Samuel H. Myers*] et les ouvriers du Hastings Saw Mill, alors en conflit de travail avec Alexander. Le 28 mai toutefois, dix des principaux partisans d’Alexander, dont David Oppenheimer, firent parvenir une pétition à Victoria, où ils soutenaient qu’au moins une centaine de bulletins de vote avaient été remplis par des gens non autorisés à voter. James Skitt Matthews, qui interrogea trois des anciens partisans de MacLean, confirma cette accusation 50 ans plus tard ; ceux-ci se rappelaient qu’on avait fait voter à peu près tout le monde, des locataires de péniches aux clients de passage dans les hôtels.
Le grand incendie du 13 juin 1886 devait toutefois faire oublier les accusations ; il fallait bien, en effet, que le maire et son conseil s’occupent de la reconstruction de la ville. Vers la fin de juin, MacLean adressa une requête au gouverneur général, lord Lansdowne [Petty-Fitzmaurice*], afin qu’il transfère les droits de propriété du terrain militaire de l’inlet Burrard à la municipalité, pour en faire un parc, qui devint plus tard le parc Stanley. En décembre, MacLean fut réélu grâce à un programme qui prônait la libéralisation du droit de vote et la restriction des droits de propriété des Chinois. MacLean considérait l’achèvement du chemin de fer canadien du Pacifique comme « la clef de voûte de l’arche de la Confédération » et, en mai 1887, il accueillit le premier train de la compagnie à Vancouver. En septembre, il présida la réunion inaugurale du Vancouver Board of Trade. À la fin de l’année, il pouvait faire remarquer avec fierté que, depuis les deux ans qu’il était maire, les rues avaient été débarrassées des souches géantes et nivelées, qu’on avait construit des ponts et des trottoirs, et mis en place un service de pompiers, des réseaux d’aqueduc et d’égouts ainsi qu’un service d’électricité et de gaz.
Le 25 mai 1886, on avait nommé MacLean juge de paix à Vancouver et, à la fin de son mandat comme maire, il devint magistrat de police de la ville, poste qu’il occupa jusqu’en 1890. En janvier 1893, il fut nommé commissaire spécial de l’immigration, aux États-Unis. Dans ses conférences devant les expatriés du Canada et d’autres, il vanta les « splendides possibilités [que leur] offraient la Colombie-Britannique, les Territoires du Nord-Ouest et le Manitoba ». Il signa également, dans des périodiques britanniques et dans le Scottish American de New York, des articles où il faisait l’éloge de l’Ouest canadien et de la Colombie-Britannique. Comme il parlait couramment le gaélique, il avait constitué la St Andrew’s and Caledonian Society of Vancouver en 1886.
Malcolm Alexander MacLean, qu’on appelait « squire MacLean » à cause de son air « sage et souriant » et de ses cheveux prématurément blancs, mourut en 1895 à l’âge de 50 ans, quelques semaines seulement après sa nomination comme magistrat stipendiaire du district de Vancouver. D’après une notice nécrologique du Vancouver Daily World, le premier maire de cette ville était « un gentleman chaleureux, d’esprit libéral, qui possédait un magnétisme et forçait l’affection ».
City of Vancouver Arch., Add.
Richard Mackie, « MacLEAN, MALCOLM ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/maclean_malcolm_alexander_12F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/maclean_malcolm_alexander_12F.html |
Auteur de l'article: | Richard Mackie |
Titre de l'article: | MacLEAN, MALCOLM ALEXANDER |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 22 déc. 2024 |