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LE MAISTRE, FRANCIS, officier dans l’armée et dans la milice, administrateur colonial, né vers 1743 dans l’île de Jersey, fils de François-Guillaume Le Maistre et d’Élisabeth Théodore ; décédé le 13 février 1805 à Québec.

En 1760, Francis Le Maistre acheta une lieutenance dans le 98e d’infanterie au prix de 300 guinées, et il combattit dans les Antilles en 1762. Mis à la demi-solde en 1763, il se procura, trois ans plus tard, un grade dans le 7e d’infanterie au prix de 300 guinées, puis il versa £400 pour le poste d’adjudant, qu’il conserva pendant neuf ans, à partir d’octobre 1767. Il servit avec distinction à Québec comme major de brigade en 1775 et 1776, lors de l’attaque de la province par les rebelles américains [V. Benedict Arnold ; Richard Montgomery*]. Le gouverneur Guy Carleton le récompensa en 1776 en en faisant son aide de camp et en lui confiant, cet été-là, des dépêches à l’adresse de Londres ; en novembre, il reçut une commission de capitaine dans le 8e d’infanterie. Le Maistre était de retour de Londres en mai 1777 et, en juillet, Carleton le nommait adjudant général adjoint des forces britanniques au Canada.

Le Maistre s’embarqua de nouveau pour l’Angleterre en novembre 1783. Il est possible qu’il y soit resté jusqu’en 1786, année où Carleton, devenu lord Dorchester, le nomma secrétaire militaire ; Le Maistre allait détenir ce poste jusqu’en 1794. En avril 1786, Le Maistre acheta à Londres au prix de £650 une riche demeure en pierre de deux étages comprenant neuf pièces ; elle était située au 12, rue Sainte-Famille, à Québec, où Le Maistre arriva en juillet. L’année suivante, il acheta une ferme, peut-être en vue d’en faire sa résidence d’été, au village de Fargy (maintenant partie de Beauport). De 1787 à 1790, il acquit en outre plusieurs emplacements, tant dans le village que dans ses alentours. Mais ses revenus étaient inférieurs à ses aspirations sociales, et, en 1787, il dut emprunter £200 du sous-officier payeur Joshua Winslow. Il quitta l’armée en août 1788.

En 1792, Le Maistre commença à envoyer des pétitions en vue d’obtenir un canton dans la colonie. Il ne reçut aucune concession de terre mais, en 1794, à la suite de la mort de Nicholas Cox*, Dorchester lui donna les charges de ce dernier en guise de compensation. Ces fonctions de lieutenant-gouverneur du district de Gaspé et d’inspecteur du commerce et des pêcheries sur la côte du Labrador lui vaudraient ensemble un salaire annuel de £300. Le Maistre visita la côte de Gaspé en 1795 ; l’année suivante, il fit valoir que ses dépenses de voyage et la réception, à Québec, des délégations venues de son district rendaient nécessaire qu’on portât son salaire à £400. Peut-être à la suite du refus opposé à sa requête ou à cause de son état de santé, Le Maistre ne retourna jamais dans le district de Gaspé, et jamais non plus il ne visita la côte du Labrador. Il n’exerça pour ainsi dire pas d’influence, à Québec, en faveur de son district, mais les familles jersiaises qui dominaient l’économie gaspésienne, les Janvrin et les Robin [V. Charles Robin*], furent enchantées de la nomination de leur compatriote : le fait même qu’il négligea le district de Gaspé leur laissait toute liberté de conserver leur lucratif monopole sur le commerce et la pêche.

Le rang social de Le Maistre à Québec continua de s’améliorer pendant les années 1790. En 1794, en une époque d’effervescence politique due à la Révolution française, Carleton lui donna la commission de colonel du Quebec Battalion of British Militia. Le Maistre succédait ainsi à Henry Caldwell. Trois ans plus tard, il fut choisi chef du jury d’accusation qui inculpa David McLane* de trahison.

À Québec, Le Maistre prenait part à la vie sociale. Au début de 1798, un officier britannique, George Thomas Landmann*, passa beaucoup d’heures agréables à lui rendre visite, de même qu’à sa femme, Margaret Stuart, à leur fils et à leurs deux filles. « Le Maistre aimait particulièrement la bonne chère, et il était devenu très gros, nota Landmann, et tout en s’adonnant aux plaisirs de la table, il régalait souvent ses amis de nombreuses anecdotes d’une époque depuis longtemps révolue. » Ses goûts, sur le plan culturel, étaient à la hauteur de son rang social. Ainsi, sa bibliothèque était riche de plus de 350 volumes sur l’histoire, la théorie militaire, le droit, la finance, la philosophie et les littératures grecque, anglaise et française. Elle comprenait des auteurs britanniques comme David Hume et Thomas Hobbes, sir William Blackstone et le vicomte Bolingbroke, le duc de Marlborough et le comte de Chesterfield, Tobias George Smollett et Jonathan Swift, et des écrivains français, tels Boileau, Jacques Necker, Charles Rollin, Guillaume Raynal et Voltaire ; à cela s’ajoutaient des ouvrages scientifiques. Le Maistre possédait en outre un télescope et un microscope.

À sa mort, en 1805, on fit à Le Maistre de somptueuses funérailles militaires, en présence de compagnies de la garnison et de la milice britanniques, d’une « nombreuse affluence des citoyens les plus distingués, des messieurs de la législature, et d’un grand concours de gens de toutes conditions ». Dans les mois qui suivirent ces impressionnantes cérémonies, sa veuve fut inondée, de la part de plus de 60 créanciers, de réclamations qui s’élevaient à £2 250. On remarquait parmi les plus importants créanciers Thomas Aston Coffin, inspecteur général des comptes publics, auquel Le Maistre devait £368, et Anna Green, veuve de Winslow, qui, en 1806, fit vendre aux enchères par le shérif les propriétés foncières de Le Maistre. Margaret Le Maistre se retrouva sans ressources.

Peu après la mort de Francis Le Maistre, le lieutenant-gouverneur sir Robert Shore Milnes* faisait la remarque suivante au sujet du district de Gaspé : « L’intérêt public, dans ce lointain district, a souffert au premier chef de l’absence d’un agent du gouvernement qui fit autorité et qui y résidât. » La négligence de Le Maistre créa un précédent : son successeur, Alexander Forbes, paraît n’avoir visité le district qu’une fois durant son mandat, qui s’étendit jusque vers 1830. Le poste de lieutenant-gouverneur de Gaspé fut aboli après cette date.

David Lee

ANQ-Q, CN1-26, 25 oct. 1798, 2 avril, 24 juin 1805 ; CN1-83, 28 août 1786, 4, 5 juin, 24 sept. 1787, 23 juill., 29 oct. 1790, 26 août 1794 ; CN1-256, 25 mai 1795.— APC, MG 8, F25, 3 : 11 ; MG 11, [CO 42] Q, 67 : 55s. ; 69 : 194 ; 78 : 166s. ; 94 : 73–76 ; 96 : 32s. ; 97 : 43–46 ; MG 23, GII, 17, 1, vol. 15 : 52–54 ; MG 30, D1, 9 : 200–290.— BL, Add. mss 21743 : 88 (copie aux APC).— PRO, PRO 30/55, no 5643 (copie aux APC).— Ainslie, Canada preserved (Cohen), 94.— Landmann, Adventures and recollections, 1 : 284.— La Gazette de Québec, 13 nov. 1783, 30 juill. 1786, 14 févr., 4 juill., 28 nov. 1805, 20 mai 1806.— Quebec Mercury, 16 févr. 1805.— P.-V. Charland, « Le tableau de « l’Immaculée conception » à la basilique de Québec », BRH, 22 (1916) : 3–13.— David Lee, « La Gaspésie, 1760–1867 », Lieux hist. canadiens, no 23 (1980) :126.

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David Lee, « LE MAISTRE, FRANCIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/le_maistre_francis_5F.html.

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Auteur de l'article:    David Lee
Titre de l'article:    LE MAISTRE, FRANCIS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    19 mars 2024