KAGHSWAGHTANIUNT (Coswentannea, Gaghswaghtaniunt, Kachshwuchdanionty, Tohaswuchdoniunty, Belt of Wampum, Old Belt, Le Collier Pendu, White Thunder), Indien tsonnontouan qui vivait sur l’Ohio supérieur vers 1750, décédé vers 1762.
Sous le nom de Cadsedan-hiunt, on l’identifia en 1750 comme étant l’un des « Chefs des nations tsonnontouanes établies en Ohio » ; sous le nom de Kachshwuchdanionty, on le retrouve en 1753 comme l’un « des Chefs maintenant chargés de la conduite des affaires publiques au sein des Six Nations » sur l’Ohio ; en 1755 on l’appelle « Belt of Wampum ou White Thunder [qui] garde le wampum ». Ses appellations anglaises et françaises sont apparemment des tentatives de traduction de son nom tsonnontouan ; ce dernier s’apparente au mot gaschwechtonni rapporté par Zeisberger*, du mot onontagué qui veut dire : faire un collier de porcelaine (wampum).
Kaghswaghtaniunt fut en étroit rapport avec Tanaghrisson de 1749 à 1754, au cours du conflit qui s’était élevé entre les Anglais et les Français au sujet de la région de l’Ohio. En 1753 il fit partie de la délégation qui alla rencontrer Paul Marin de La Malgue au fort de la rivière au Bœuf (Waterford, Penn.) afin de protester contre l’avance militaire française vers l’Ohio. Souffrant d’une blessure, Kaghswaghtaniunt fit le voyage de retour en canot et arriva à Logstown (Chiningué, aujourd’hui Ambridge, Penn.) au milieu du mois de janvier 1754. Tanaghrisson et un détachement français sous les ordres de Michel Maray de La Chauvignerie l’accompagnèrent. Peu après, un de ses associés, Jeskakake, l’accusa de conspiration dans le but de trahir l’officier français au profit des Anglais.
Kaghswaghtaniunt était au nombre des 80 à 100 Mingos qui, plus tard au cours de 1754, se joignirent au lieutenant-colonel George Washington, près de l’actuel Uniontown, Penn., et prirent part à la marche de celui-ci sur le fort Duquesne (Pittsburgh, Penn.). Après la défaite que Louis Coulon de Villiers infligea à Washington, la bande de Mingos se réfugia à Aughwick (Shirleysburg, Penn.). Kaghswaghtaniunt fut l’un des Indiens qui se joignirent à l’expédition du major général Edward Braddock contre le fort Duquesne en 1755 et qui, après la défaite anglaise, se retirèrent dans les environs de Harris’s Ferry (Harrisburg, Penn.).
Après la mort de Tanaghrisson, en octobre 1754, Scarroyady avait succédé à celui-ci comme « demi-roi » ou porte-parole des Iroquois de l’Ohio, mais les séjours de Scarroyady à New York laissaient dans l’incertitude la question d’autorité, et, en janvier 1756, on disait que Kaghswaghtaniunt et un autre Tsonnontouan, le White Mingo, étaient en brouille au sujet de la succession de Tanaghrisson.
Plus tard au cours de 1756, les réfugiés mingos quittèrent la Pennsylvanie pour New York sous la protection de sir William Johnson*, surintendant des affaires indiennes. En juin de la même année, Johnson confia à Kaghswaghtaniunt un message à l’adresse des Tsonnontouans et lui conseilla de s’établir parmi ces derniers avec sa famille. La division occidentale de la tribu (Geneseo), encouragée par Louis-Thomas Chabert* de Joncaire et ses fils, avait toujours été favorable aux Français, mais Kaghswaghtaniunt continua d’assister aux conseils présidés par Johnson et, en avril 1759, lui fit part de la décision que les Geneseos avait prise de se ranger du côté des Anglais ; cette décision, disait-on, avait été prise l’hiver précédent. Il fut l’un des chefs tsonnontouans qui conférèrent avec Johnson à Oswego (Chouaguen) en août 1759 après la prise du fort Niagara (près de Youngstown, N.Y.) par les Anglais ; un an plus tard il mena un parti qui, avec 600 autres Iroquois, accompagna l’armée du major général Jeffery Amherst* à Montréal ; la ville tomba le 8 septembre 1760.
En 1761 Donald Campbell, commandant de Détroit, informa Johnson des activités anti-anglaises des Tsonnontouans dans l’Ouest. Cependant, lorsque Kaghswaghtaniunt rencontra Johnson à Niagara en août, il lui donna l’assurance « qu’il était investi de la direction des affaires de la nation au milieu de laquelle il vivait » et que « tout [était] bien et très pacifique ». Kaghswaghtaniunt se rendit de nouveau au fort Niagara au cours de l’hiver et William Walters le commandant, écrivit à son sujet, le 5 avril 1762 : « C’est un bon vieux type, je le reçois toujours avec bienveillance et lui donne un peu de munitions et de vivres. » Il semble que Kaghswaghtaniunt soit mort peu de temps après.
On connaît peu de chose de sa famille. Sa femme et trois filles déjà grandes l’accompagnaient au conseil tenu à Philadelphie en avril 1756, et aussi au fort Johnson, New York, en novembre 1759. Un fils adoptif, Aroas ou Silver Heels, qui avait acquis une notoriété par lui-même, est mentionné dans certains documents de 1755 et des années postérieures. Une allusion à « la fille d’Old Belt », en juin 1763, laisse l’impression que son père était alors décédé, et, dans les documents ultérieurs, on parle des filles de Kaghswaghtaniunt comme des sœurs de Silver Heels.
The diaries of George Washington, 1748–1799, J. C. Fitzpatrick, édit. (4 vol., Boston, New York, 1925), I : 54, 62s.— The history of an expedition against Fort Du Quesne in 1755, under Major-General Edward Braddock, Winthrop Sargent, édit. (Philadelphie, 1855), 378.— Johnson papers (Sullivan et al.).— NYCD (O’Callaghan et Fernow), VII : 141–147, 197, 325–328, 391.— Minutes of the council of Pennsylvania, V–VI.— Papiers Contrecœur (Grenier).— Pennsylvania archives, 1re sér., II.— David Zeisberger, Zeisberger’s Indian dictionary […](Cambridge, Mass., 1887).
William A. Hunter, « KAGHSWAGHTANIUNT (Coswentannea, Gaghswaghtaniunt, Kachshwuchdanionty, Tohaswuchdoniunty) (Belt of Wampum, Old Belt, Le Collier Pendu, White Thunder) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 16 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/kaghswaghtaniunt_3F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/kaghswaghtaniunt_3F.html |
Auteur de l'article: | William A. Hunter |
Titre de l'article: | KAGHSWAGHTANIUNT (Coswentannea, Gaghswaghtaniunt, Kachshwuchdanionty, Tohaswuchdoniunty) (Belt of Wampum, Old Belt, Le Collier Pendu, White Thunder) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 16 nov. 2024 |