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HUNT, THOMAS STERRY, chimiste, géologue, professeur et auteur, né le 5 septembre 1826 à Norwich, Connecticut, fils de Peleg Hunt, marchand, et de Jane Elizabeth Sterry ; le 23 janvier 1878, il épousa à la cathédrale anglicane Christ Church à Montréal Anna Rebecca Gale, fille aînée du défunt juge Samuel Gale* ; le couple n’eut pas d’enfants et se sépara en 1884 ; décédé le 12 février 1892 à New York.

Par son père et sa mère, Thomas Sterry Hunt descendait de familles puritaines établies depuis longtemps en Nouvelle-Angleterre. L’aîné de six enfants, il avait 12 ans lorsque la mort de son père le força à travailler pour venir en aide à sa famille. Après avoir occupé quelques emplois modestes, mais qui lui laissaient un peu de temps pour étudier par lui-même, le jeune garçon eut la chance d’être remarqué par les deux Benjamin Silliman, père et fils, alors professeurs au Yale College. Chimiste assistant au laboratoire de Silliman fils de 1845 à 1847, il profita de cette occupation pour parfaire ses connaissances scientifiques.

Grâce à la recommandation de Silliman fils et de James Dwight Dana, Hunt fut nommé chimiste et minéralogiste de la Commission géologique du Canada en décembre 1846 ; il entra en fonction au début de l’année suivante. Sous l’autorité du géologue William Edmond Logan*, directeur de la commission, il entreprit d’étudier notamment les roches cristallines de l’est du Canada, les dépôts de sulfates et de phosphates, les gisements pétrolifères du sud du Haut-Canada et la composition des eaux minérales. Le premier à mettre en évidence l’accumulation dé pétrole dans les structures anticlinales, il donna à la géologie canadienne les termes laurentien, norien, huronien, taconien et keweenien. Pour expliquer l’origine des roches cristallines, il développa vers 1867 son hypothèse crénitique : celle-ci faisait largement appel à des réactions chimiques pour rendre compte de la composition et de la disposition des roches métamorphiques. En plus d’effectuer des recherches scientifiques, Hunt fut nommé en 1856 professeur de chimie et de minéralogie à l’université Laval, à Québec ; en 1864 et 1865, il travailla plutôt à l’organisation des musées du séminaire et, en 1868, il démissionna à titre de « professeur ordinaire ». Il enseigna également au McGill College, de Montréal, de 1862 au moins jusqu’en 1868. Figure éminente de la communauté scientifique, il participa à l’organisation du congrès de l’American Association for the Advancement of Science à Montréal, en 1857, et représenta le Canada aux expositions universelles de Paris en 1855 et en 1867.

Hunt, dont la réputation scientifique atteignait son sommet en Amérique et en Europe, devint en 1872 professeur de géologie et de minéralogie au Massachusetts Institute of Technology de Cambridge. Cependant, fatigué de l’enseignement, il démissionna six ans plus tard afin de se consacrer à ses recherches scientifiques, à des conférences publiques et à des travaux pour le compte d’entreprises minières. Membre fondateur de l’American Association for the Advancement of Science en 1849, élu membre de la Royal Society de Londres dès 1859, il continua de se distinguer au sein de plusieurs organisations scientifiques au cours de la dernière partie de sa vie. Élu à la National Academy of Sciences en 1873, il collabora activement à la création du Premier Congrès international de géologie, qui eut lieu à Paris en 1878. Il fut deux fois président de l’American Chemical Society, en 1880 et en 1888.

Pionnier de la géochimie en Amérique du Nord, Hunt s’est intéressé à l’origine et à la composition d’une quantité de matières naturelles, gaz, eau, pétrole, minéraux et minerais, entre autres, et sa bibliographie scientifique compte plus de 350 titres. Dans le domaine des applications pratiques de la science, on lui doit la mise au point de l’encre verte adoptée par le département du Trésor américain pour l’impression de sa monnaie, et un procédé d’extraction du cuivre, élaboré en collaboration avec James fils. Cependant, son approche essentiellement chimique des phénomènes géologiques et le caractère spéculatif de beaucoup de ses théories, influencées par la lecture de Kant, Hegel et du philosophe naturaliste Oken, ont limité son autorité sur les géologues de son temps. En chimie, son opposition à la théorie atomiste de la matière a également contribué à réduire son influence.

On ne peut sous-estimer le rôle de Thomas Sterry Hunt dans le développement de la communauté scientifique canadienne au xixe siècle. Ses travaux scientifiques ont contribué à attirer sur le Canada l’attention des savants européens et américains. Parmi les établissements canadiens auxquels il a été associé, la Commission géologique, le McGill College et l’université Laval ont profité de son énergie et de son talent. Toujours présent dans les milieux canadiens après avoir quitté la Commission géologique, Hunt a contribué à la fondation de la Société royale du Canada, dont il fut le vice-président en 1883–1884 et le président en 1884–1885.

Raymond Duchesne

On trouvera une liste presque complète des œuvres scientifiques de Thomas Sterry Hunt dans la note biographique que lui a consacrée James Douglas, « A memoir of Thomas Sterry Hunt », American Philosophical Soc., Proc. (Philadelphie), Memorial volume (1900) : 63–121. Ses ouvrages les plus importants sont : The geology of Canada (Montréal, 1863), écrit en collaboration avec sir William Edmond Logan ; Chemical and geological essays (Boston, 1875) ; Mineral physiology and physiography ; a second series of Chemical and geological essays with a general introduction (Boston, 1886) ; A new basis for chemistry ; a chemical philosophy (Boston, 1887) ; Systematic mineralogy based on a natural classifcation (New York, 1891). À l’exception de The geology of Canada, tous ces ouvrages ont été réédités.

AN, MG 24, C19 ; MG 27, I, 132 ; MG 29, D40 ; MG 55/24, no 266 ; RG 17, AII, 2315 ; RG 45, 15 ; 74–75 ; 77–79.— ANQ-M, CE1-63, 23 févr. 1878.— ASQ, Fonds C.-H. Laverdière ; Fonds Viger-Verreau ; Séminaire ; Univ.— Columbia Univ. Libraries, Dept. of Special Coll. (New York), F. A. P. Barnard papers ; C. F. Chandler papers ; Columbiana ms 118 ; M. C. Conway papers ; Mackintosh papers.— McGill Univ. Arch., MG 1022 ; MG 2045 ; MG 2046.— Royal Soc. Arch. (Londres), AP 39–40 ; MC 9–13 ; MM 18.— Smithsonian Institution Arch. (Washington), S. F. Baird papers ; W. P. Blake papers ; Joseph Henry papers.— Univ. of Edinburgh Library (Édimbourg), ms Gen. 112 ; 526/4.— Montreal Daily Star, 13 févr. 1892.— Dictionary of scientific biography, C. C. Gillispie et al., édit. (14 vol., New York, 1970–1976), 6 : 564–566.— Benjamin Silliman and his circle ; studies on the influence of Benjamin Silliman on science in America [...], L. G. Wilson, édit. (New York, 1979).— W. H. Brock, « Chemical geology or geological chemistry ? », Images of the earth : essays in the history of the environmental sciences, L. J. Jordanova et R. [S.] Porter, édit. (Chalfont St Giles, Angl., 1979), 147–170.— W. H. Brock et D. M. Knight, « The atomic debates », The atomic debates [...], W. H. Brock, édit. (Leicester, Angl., 1967), 1–30.— R. H. Dott, « The geosyncline ; first major geological concept « made in America », Two hundred years of geology in America [...], C. J. Schneer, édit. (Hanover, N.H., 1979), 239–264.— G. P. Merrill, The first one hundred years of American geology (New Haven, Conn., 1924 ; réimpr., New York, 1969).— R. R. Shrock, Geology at M.I.T.,1865–1965 [...] (Cambridge, Mass., 1977).— Morris Zaslow, Reading the rocks : the story of the Geological Survey of Canada, 1842–1972 (Toronto et Ottawa, 1975).— F. D. Adams, « Thomas Sterry Hunt, 1826–1892 », National Academy of Sciences, Biog. memoirs (Washington), 15 (1934) : 207–238.

Bibliographie générale

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Raymond Duchesne, « HUNT, THOMAS STERRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hunt_thomas_sterry_12F.html.

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Auteur de l'article:    Raymond Duchesne
Titre de l'article:    HUNT, THOMAS STERRY
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    18 mars 2024