DIMOCK, JOSEPH, ministre baptiste, né le 11 décembre 1768 à Newport, Nouvelle-Écosse, fils de Daniel Dimock et de Déborah Bailey (Baley) ; le 21 août 1798, il épousa Betsy Dimock, et ils eurent au moins 11 enfants ; décédé le 29 juin 1846 à Bridgetown, Nouvelle-Écosse.

Joseph Dimock appartenait à une famille de la Nouvelle-Angleterre connue, depuis le Grand Réveil, pour son hétérodoxie religieuse et politique. Son grand-père, Shubael Dimock*, et son père avaient eu des démêlés avec les autorités de Mansfield, au Connecticut, de sorte que selon la tradition familiale ils seraient arrivés en Nouvelle-Écosse en 1759, soit six mois plus tôt que d’autres Américains venus avant la guerre d’Indépendance [V. John Hicks*]. Ils s’installèrent d’abord à Falmouth, puis à Newport. Tous deux prédicateurs laïques, ils subirent de plus en plus l’influence des baptistes et reçurent bientôt le baptême par immersion, Daniel en 1763 et Shubael avant 1771. Les Dimock sont donc l’une des premières familles de tradition baptiste au Canada. Joseph fit ses études à la maison ; « [mon père], dit-il, me donna une instruction générale qui, bien que modeste, dépassait celle de tous mes compagnons dans le village où je vivais – m’inspira une soif de connaître telle que je ne me souviens pas d’avoir jamais été absorbé par un passe-temps au point de ne pas l’abandonner avec plaisir pour un livre ». Très sensible aux sermons de Henry Alline*, sa famille se trouva bientôt au centre du mouvement New Light, qu’avait lancé ce prédicateur charismatique.

Converti le 17 juin 1785, Dimock fut baptisé par immersion le 6 mai 1787 et se joignit à la congrégation baptiste de Horton. Il commença à prêcher en avril 1790, sans avoir reçu de formation officielle et sans avoir été ordonné, ce qui était courant chez les New Lights. Comme bien d’autres leaders du mouvement, tels Edward Manning* et Harris Harding*, il se rapprocha rapidement de l’antinomisme et adhéra au mouvement dit de la « nouvelle loi ». Mais à l’instar de Manning, il finit par être effrayé devant les forces que déchaînait ce mouvement et reprit une position plus orthodoxe. Le 10 septembre 1793, il devint ministre de la congrégation New Light de Chester, dont le pasteur précédent avait été le révérend John Seccombe* et qui réunissait aussi bien des fidèles baptisés par immersion que par aspersion. Il allait conserver cette charge jusqu’à la fin de sa vie.

Dimock joua un rôle prépondérant dans l’adhésion graduelle des New Lights au baptisme. Il agit à titre de modérateur au cours de la très importante assemblée qui, en juin 1800, transforma la Congregational and Baptist Association en la Nova Scotia Baptist Association, adopta le principe du baptême par immersion et expulsa le congrégationaliste John Payzant*. Même si la congrégation de Dimock était toujours mixte, il ne ménagea aucun effort pour l’orienter vers le baptisme et occupa une place de plus en plus importante au sein de la Baptist Association. Quand, en 1809, l’association décida de réserver la communion aux fidèles baptisés par immersion, la congrégation de Chester quitta ses rangs. Cependant, comme Dimock avait procédé à une « réforme », c’est-à-dire expulsé les fidèles non baptisés par immersion, celle-ci rentrait au bercail dès 1811. La congrégation perdit des membres à la suite de cette mesure, mais elle ne tarda pas à retrouver toute son importance grâce à l’ardeur évangélisatrice de son ministre.

Dimock participa de façon notable aux initiatives que prirent les baptistes de la Nouvelle-Écosse dans la première moitié du xixe siècle. Il appuya fermement la fondation de la Horton Academy et du Queen’s Collège, l’existence d’une presse confessionnelle et le travail missionnaire, tant dans la colonie qu’à l’étranger. Il mourut à Bridgetown le 29 juin 1846 et on l’inhuma à Chester ; deux de ses collègues baptistes, Théodore Seth Harding et Edmund Albern Crawley*, célébrèrent ses funérailles.

Bien qu’il soit considéré comme l’un des principaux « pères » de sa dénomination religieuse, Joseph Dimock était avant tout un prédicateur convaincant qui, surtout dans sa jeunesse, savait émouvoir profondément son auditoire. Au cours de ses longues tournées missionnaires, tant dans les Maritimes qu’en Nouvelle-Angleterre, il forma de nouvelles congrégations et en ranima d’anciennes. Aimable, miséricordieux et humble – ses contemporains, d’après le révérend John Mockett Cramp*, le comparaient à « l’apôtre Jean, en raison de la douceur de son tempérament et de la gentillesse de sa conduite »– Dimock symbolisa un genre différent de calvinisme, moins sévère que celui que professaient souvent les baptistes.

Barry M. Moody

Comme la plupart des autres ministres de son temps, Joseph Dimock a tenu un journal de la plus grande partie de sa vie d’adulte. Le journal couvre la période comprise entre le 13 oct. 1796 et le 15 déc. 1844 ; il est conservé à l’Atlantic Baptist Hist. Coll., Acadia Univ. (Wolfville, N.-É.) et a été publié dans The diary and related writings of the Reverend Joseph Dimock (1768–1846), G. E. Levy, édit. (Hantsport, N.-É., 1979). Un portrait de Dimock peint par William Valentine est suspendu dans le hall de l’Acadia University.

Atlantic Baptist Hist. Coll., Cornwallis, N.-É., Congregational (Newlight) Church, minute-book ; Edward Manning, corr. ; Nova Scotia Baptist Education Soc., minutes ; Wolfville, United Baptist Church, minutes of Horton Church.— Baptist Missionary Magazine of Nova-Scotia and New-Brunswick (Saint-Jean ; Halifax), 1 (1827–1829) : 120–121, 212–213, 280–281 ; 2 (1830–1832) : 116–117 ; nouv. sér., 1 (1834) : 164 ; 3 (1836) : 171–176.— The Newlight Baptist journals of James Manning and James Innis, D. G. Bell, édit. (Saint-Jean, 1984).The New Light letters and spiritual songs, 1778–1793, G. A. Rawlyk, édit. (Hantsport, 1983).— John Payzant, The journal of the Reverend John Payzant (1749–1834), B. C. Cuthbertson, édit. (Hantsport, 1981).— Christian Messenger, 22 déc. 1848, 16 avril 1856.— J. V. Duncanson, Falmouth – a New England township in Nova Scotia, 1760–1965 (Windsor, Ontario, 1965 ; réimpr. avec suppl., Belleville, Ontario, 1983).— A genealogy of the Dimock family from the year 1637, J. D. Marsters, compil. (Windsor, N.-É., 1899).— Bill, Fifty years with Baptist ministers. Levy, Baptists of Maritime prov. Saunders, Hist. of Baptists.

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Barry M. Moody, « DIMOCK, JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/dimock_joseph_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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