COWLEY, ABRAHAM, prêtre de l’Église d’Angleterre et missionnaire, né le 8 avril 1816 à Fairford (Gloucestershire, Angleterre), fils de Robert et Mary Cowley ; le 26 décembre 1840, il épousa Arabella Sainsbury, de Marlborough, Angleterre, et ils eurent trois fils et une fille ; décédé le 11 septembre 1887 à Selkirk, Manitoba.

Abraham Cowley entra à la Farmor’s Endowed School de Fairford en novembre 1821 et fréquenta cette institution jusqu’en octobre 1828, date à laquelle les registres indiquent qu’il avait « passé l’âge ». On sait peu de chose de sa vie au cours de ces années et des dix autres qui suivirent, si ce n’est que le vicar de Fairford, Francis William Rice (plus tard, lord Dynevor), s’intéressa à lui. En 1839, admis au Church Missionary Society College d’Islington (maintenant partie de Londres), il se forma au travail de missionnaire à l’étranger. Le 5 janvier 1841, moins de 15 jours après leur mariage, Abraham et Arabella Cowley partirent pour Montréal dans l’intention de se rendre à la colonie de la Rivière-Rouge, dans Rupert’s Land. Cet itinéraire inhabituel devait, croyaient-ils, leur permettre de faire le voyage en compagnie de l’évêque de Montréal, George Jehoshaphat Mountain*, qui avait l’intention de faire la visite pastorale de Rupert’s Land. Les époux arrivèrent à Montréal le 28 février, et Cowley reçut le diaconat le 7 mars. Cependant, le voyage de Mountain dans le Nord-Ouest fut remis à plus tard, et les Cowley, désespérant d’atteindre la colonie de la Rivière-Rouge à partir de Montréal, retournèrent en Angleterre d’où ils firent voile presque immédiatement pour la baie d’Hudson. Ils parvinrent à la Rivière-Rouge le 28 septembre 1841, après avoir traversé trois fois l’Atlantique en neuf mois.

Cowley tenait pour acquis qu’à son arrivée il allait être ordonné prêtre par Mountain et qu’il allait d’abord assister William Cockran* à la Rivière-Rouge, puis le remplacer au moment de sa retraite. Adam Thom, recorder de Rupert’s Land, fit échouer ces projets en mettant en doute la compétence de l’évêque de Montréal à Rupert’s Land [V. John Smithurst*], et en affirmant que l’élévation de Cowley à la prêtrise serait invalide dans les circonstances. D’un commun accord, Cockran et Cowley décidèrent que celui-ci, jusqu’à ce que la question soit réglée, devait aller fonder une mission chez les Indiens, à un endroit quelconque situé hors de la colonie de la Rivière-Rouge. Cherchant « un lieu propice à l’agriculture, riche en bois et attenant à une bonne pêcherie », Cowley arrêta son choix sur un emplacement au bord de la rivière Petit Dauphin (rivière Dauphin), entre les lacs Manitoba et Saint-Martin, où se trouvait une assez grosse bande d’Indiens de la tribu des Sauteux. On nomma cette mission Partridge Crop, mais le premier évêque de Rupert’s Land, David Anderson, visitant l’endroit pour la première fois en 1851, trouvera qu’il conviendrait mieux de l’appeler Fairford (Manitoba). Le 7 juillet 1844, le conflit avec Thom s’étant apaisé, Cowley fut ordonné prêtre par Mountain à la Rivière-Rouge.

Il semble que Cowley ne montra pas, dans ses relations avec les Indiens, le même discernement ou la même considération quant à leur situation que certains de ses contemporains. Il leur reprocha vivement de ne pas respecter un code d’éthique qui leur était étranger et qui, par conséquent, ne pouvait guère avoir de signification pour eux. Le 28 septembre 1846, il nota dans son journal qu’il croyait maintenant mieux comprendre les Indiens et qu’il pouvait leur parler plus fermement. Mais le fait qu’il les entretenait de l’amour de Dieu tout en les menaçant des peines et des châtiments de l’enfer les plongeait dans la confusion et l’affliction. Il rapporta que l’un d’eux déclarait à son sujet : « nous pouvons comprendre lorsque l’habit noir interprète la parole de Dieu et lorsqu’il parle de vie, mais lorsqu’il commence à parler des Indiens et qu’il se met ensuite à nous emmener tous comme si c’était dans l’enfer [...] nous ne pouvons pas le comprendre ». Cowley eut plus de succès en aidant ses ouailles à s’adapter à l’agriculture. Bon fermier lui-même, il se peut qu’il ait introduit dans cette région une nouvelle variété de blé ; il encouragea les Indiens à élever du bétail et les aida à bâtir des maisons. Comme la plupart de ses collègues, il prit pour acquis que la vie nomade ne convenait plus aux indigènes.

Les Cowley quittèrent Fairford en 1854 pour aller assister Cockran à l’Indian Seulement (Dynevor, Manitoba), où ils demeurèrent jusqu’à la mort de Cowley. Celui-ci fut, durant plusieurs années, secrétaire du comité de correspondance de la Church Missionary Society ; en 1867, il reçut un doctorat honorifique en théologie du St John’s College, à Winnipeg, et remplaça Cockran, décédé deux ans plus tôt, au poste d’archidiacre de Cumberland. Cette année-là, son fils aîné, au service de la Hudson’s Bay Company dans le Yukon, se noya. Ses autres enfants continuèrent d’œuvrer dans l’Ouest.

F. A. Peake

APC, MG 19, E9.— CMS Arch., C, C.1/1 ; C.1/L ; C.1/M ; G1, C.1/P ; et spécialement C.1/O, Journals of Abraham Cowley (mfm aux APC).— Church Missionary Soc., Register of missionaries (clerical, lay, & female), and native clergy, from 1804 to 1904 ([Londres, 1905]), 55.— A. Ross, Red River Settlement, 290.— T. C. B. Boon, « St Peter’s Dynevor, the original Indian settlement of western Canada », HSSM Papers, 3e sér., no 9 (1954) : 16–32.— W. L. Morton, « Agriculture in the Red River colony », CHR, 30 (1949) : 305–321.

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F. A. Peake, « COWLEY, ABRAHAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 17 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cowley_abraham_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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