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Titre original :  Douglas Mackinnon Baillie Hamilton Cochrane, 12th Earl Dundonald
by Unknown photographer
albumen print, 1890s
NPG P1700(45e)
© National Portrait Gallery, London, UK 
Used under Creative Commons http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/3.0/ 
Source: https://www.npg.org.uk/collections/search/portrait/mw238409/Douglas-Mackinnon-Baillie-Hamilton-Cochrane-12th-Earl-Dundonald

Provenance : Lien

COCHRANE, DOUGLAS MACKINNON BAILLIE HAMILTON, 12e comte de DUNDONALD, soldat et homme politique, né le 29 octobre 1852 à Auchentoul House, Banff, Écosse, fils de Thomas Barnes Cochrane, 11e comte de Dundonald, et de Louisa Harriet Mackinnon (MacKinnon) ; le 18 septembre 1878, il épousa à St Asaph, pays de Galles, Winifred Bamford Hesketh (1859–1924), et ils eurent deux fils et trois filles ; décédé le 12 avril 1935 à Wimbledon (Londres).

La famille Cochrane entretenait une longue tradition de service militaire et naval en Écosse et ailleurs. Plusieurs Cochrane, dont sir Thomas John Cochrane*, servirent dans ce qui deviendrait le Canada. Douglas Mackinnon Baillie Hamilton Cochrane, second fils d’un capitaine aristocrate, mais sans éclat, de l’armée britannique, connu sous le nom de lord Cochrane parce que son frère aîné mourut en bas âge, étudia dans une école privée de Walton-on-Thames, en Angleterre, et à l’Eton College. En 1870, sa famille lui acheta une commission d’officier de cavalerie dans le 2nd Life Guards. En 1884–1885, il commanda le détachement de l’unité qui se joignit à l’expédition du général Garnet Joseph Wolseley* ayant pour mission de libérer le major général Charles George Gordon, assiégé par des forces mahdistes à Khartoum, au Soudan. Wolseley et ses hommes arrivèrent trop tard ; Cochrane se fit connaître en Grande-Bretagne comme l’estafette qui annonça le décès de Gordon. En février 1885, pendant son séjour au Soudan, Cochrane apprit qu’il avait hérité du titre de comte à la mort de son père le 15 janvier. Dundonald reçut la promotion de lieutenant-colonel en juin et le grade honoraire de colonel en 1889 ; il prit le commandement du 2nd Life Guards en 1895.

Au déclenchement de la guerre des Boers en octobre 1899, Dundonald se vit confier la Mounted Brigade (qui comptait Julian Hedworth George Byng parmi ses officiers) dans la force de campagne menée par sir Redvers Henry Buller. En février 1900, il attira l’attention du public britannique en contribuant à la libération de la ville assiégée de Ladysmith. Le mois suivant, il obtint le titre de major général. Entre juin et octobre, on rattacha le Lord Strathcona’s Horse [V. Donald Alexander Smith*], régiment mis sur pied au Canada, à l’unité réorganisée de Dundonald, la 3rd Mounted Brigade. Celle-ci participa à la bataille de Bergendal (ou bataille de Belfast) et à la campagne de Lydenburg, puis fut démantelée en octobre. Le commandant du Lord Strathcona’s Horse, Samuel Benfield Steele*, ainsi que nombre de ses officiers et soldats, voyait en Dundonald « un excellent soldat et un parfait gentleman, bien différent des officiers britanniques envoyés au Canada ».

Populaire auprès des anciens combattants canadiens de la guerre des Boers, Dundonald constituait le remplaçant tout désigné du major général Richard O’Grady Haly comme officier général à la tête de la milice canadienne. Il se réjouit de cette nomination en raison de son « lien héréditaire avec le pays » et de son respect envers les troupes canadiennes qu’il avait connues en Afrique du Sud. Il arriva à Ottawa en juillet 1902. Inventeur dont les réalisations allaient de véhicules militaires à une théière améliorée, et réformiste au franc-parler défendant l’utilisation d’une infanterie à cheval et la création de ce qu’il appelait une « armée de citoyens » volontaires, il semblait le candidat idéal. Pourtant, le ministère britannique de la Guerre avait exprimé des réserves quant à son aptitude à occuper ces fonctions, et il devint vite évident que le comte présentait de sérieux défauts. Le gouverneur général, lord Minto [Elliot*], compta parmi les premiers à percevoir son excentricité, sa vanité et sa partisanerie politique. Il avait espéré que le ministère de la Guerre nomme un homme de tact. En privé, il décrirait ainsi « Dundoddle » : « créature vaniteuse et déraisonnable », « dangereux démagogue », « bambin irascible », « hurluberlu au cerveau de la taille d’une tête de fruit » méfiant et conspirateur, et administrateur négligent.

Dundonald s’opposa rapidement à sir Frederick William Borden*, ministre de la Milice et de la Défense dans le gouvernement libéral de sir Wilfrid Laurier*. Ils se querellèrent sur de nombreuses questions : le financement, l’emplacement d’un camp d’entraînement central, les dépenses personnelles de Dundonald, un plan de défense que celui-ci voulait présenter dans son premier rapport annuel, mais que, selon lui, Borden avait supprimé, et, surtout, le refus du ministre de soutenir le projet coûteux d’ériger des fortifications le long de la frontière canado-américaine. Leur relation se rompit quand Borden proposa de modifier l’Acte concernant la milice et la défense du Canada afin de créer un conseil pour guider le ministre et instaurer une autorité civile sur la milice. Dundonald vit à juste titre dans ce changement une érosion du pouvoir de l’officier général commandant. Lorsque ses demandes privées et répétées auprès du gouvernement britannique pour contrecarrer les plans de Borden restèrent lettre morte, le général décida de mettre le feu aux poudres.

À Montréal, le 3 juin 1904, à l’occasion d’un grand banquet pour des officiers de milice, en présence d’un journaliste et en année électorale, Dundonald informa son auditoire d’un « cas flagrant d’ingérence politique » commise par le ministre intérimaire de la Milice et de la Défense, Sydney Arthur Fisher*, et cautionnée par Borden, dans la sélection d’officiers pour le 13th (Scottish) Light Dragoons, régiment des Cantons-de-l’Est dirigé par Charles Allan Smart. Dundonald se trouvant sous les ordres du gouvernement canadien représenté par le ministre, son comportement contrevint aux règlements royaux. Même si Minto éprouvait peu de sympathie pour Dundonald (et encore moins pour sa collaboration avec l’homme politique conservateur Samuel Hughes*), il tenta d’arbitrer le conflit qui s’ensuivit entre le gouvernement et le général. Impénitent, Dundonald confia à Minto qu’il détestait Laurier et « souhaitait lui causer le plus de tort possible ». Le 14 juin, le cabinet émit un décret pour relever le comte de ses fonctions de commandant. À la surprise et au mécontentement de Dundonald, qui croyait à l’appui du gouverneur général, Minto le signa. Convaincu que sa situation critique attisait la colère des Canadiens, Dundonald planifia de se présenter aux élections suivantes comme candidat conservateur et rédigea un manifeste, publié dans la Gazette de Montréal le 20 juin, où il expliquait sa décision de s’élever contre le gouvernement. Sa croisade populaire, marquée par des manifestations importantes et enthousiastes à Ottawa et à Toronto, cessa abruptement quand le ministère de la Guerre le rappela le 19 juillet. À la foule qui l’acclamait à la gare à son départ d’Ottawa une semaine plus tard, Dundonald s’écria : « Gardez les deux mains sur le Union Jack ! » Sa popularité perdurerait longtemps auprès de certains Canadiens : par exemple, il conserverait jusqu’en 1924 le grade honoraire de colonel du 91st Highlanders qu’il avait reçu en 1903 [V. James Robert Moodie] à Hamilton, et l’Imperial Order Daughters of the Empire formerait un chapitre Dundonald en 1937.

À son retour en Grande-Bretagne, Douglas Mackinnon Baillie Hamilton Cochrane, 12e comte de Dundonald, fit campagne sans succès pour la création d’une « armée [britannique] de citoyens » volontaires. Pendant la Première Guerre mondiale, il espérait diriger des troupes canadiennes, mais on refusa de lui confier un commandement. Il présida un comité de l’Amirauté sur les écrans de fumée en 1915, et tenta de convaincre le gouvernement de l’importance d’une guerre chimique ; il révéla ainsi au passage un plan secret, élaboré par son grand-père, 10e comte de Dundonald, pour neutraliser l’ennemi avec de la fumée et des émanations sulfureuses. Représentant de l’Écosse à la Chambre des lords depuis 1886, Dundonald le demeura jusqu’en 1922. Autrement, il mena une existence tranquille. Il voyagea, vécut surtout au domaine que possédait la famille de sa femme dans le nord du pays de Galles et, en 1926, publia My army life, dans lequel il contestait le rôle de lord Minto dans l’« incident Dundonald » décrit par John Buchan dans sa biographie du gouverneur général. Dundonald mourut en 1935 à 82 ans. Au début du xxie siècle, on nomma en son honneur des rues à Saskatoon et à Toronto, un parc à Ottawa et le centre de conditionnement physique de la plus vaste base militaire au pays, la Base de soutien de la 4e division du Canada Petawawa, en Ontario.

Carman Miller

Douglas Mackinnon Baillie Hamilton Cochrane, 12e comte de Dundonald, a écrit : « Notes on a citizen army », Fortnightly Rev. (Londres), nouv. sér., 78 (juillet–décembre 1905) : 627–639, et My army life (Londres, 1926).

BAC, R10811-0-X.— NA, CO 42/896.— National Library of Scotland (Édimbourg), mss 12365–803 (4th Earl of Minto, papers).— NSA, MG 2, vol. 63–223 (F. W. Borden fonds).— Univ. of Birmingham, Cadbury Research Library, Special Coll. (Angleterre), JC (Joseph Chamberlain coll.).— Gazette (Montréal), 9, 20 juin 1904.— John Buchan, Lord Minto : a memoir (Londres, 1924).— Canada, Chambre des communes, Débats, 10 juin 1904 : 4580–4620.— Canadian annual rev., 1904.— Carman Miller, The Canadian career of the fourth Earl of Minto : the education of a viceroy (Waterloo, Ontario, 1980) ; A knight in politics : a biography of Sir Frederick Borden (Montréal et Kingston, Ontario, 2010) ; Painting the map red : Canada and the South African War, 1899–1902 (Montréal et Kingston, 1993).— Desmond Morton, Ministers and generals : politics and the Canadian militia, 1868–1904 (Toronto et Buffalo, N.Y., 1970).— Charles Stephenson, The admiral’s secret weapon : Lord Dundonald and the origins of chemical warfare (Woodbridge, Royaume-Uni, 2006).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Carman Miller, « COCHRANE, DOUGLAS MACKINNON BAILLIE HAMILTON, 12e comte de DUNDONALD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 29 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cochrane_douglas_mackinnon_baillie_hamilton_16F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/cochrane_douglas_mackinnon_baillie_hamilton_16F.html
Auteur de l'article:    Carman Miller
Titre de l'article:    COCHRANE, DOUGLAS MACKINNON BAILLIE HAMILTON, 12e comte de DUNDONALD
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2023
Année de la révision:    2023
Date de consultation:    29 mars 2024