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BOURDON DE DOMBOURG, JEAN-FRANÇOIS, officier dans les troupes de la Marine, né le 29 décembre 1720 dans la paroisse Saint-Barthélemy de La Rochelle, France, fils de Jean-François Bourdon de Dombourg et de La Pinaudière, et de Madeleine Poirel ; il épousa le 6 juillet 1752, à Port-La-Joie (Fort Amherst, Île-du-Prince-Édouard), Marguerite, fille du marchand acadien Joseph-Nicolas Gautier*, dit Bellair, et ils eurent huit enfants ; décédé en 1789 ou peu après, probablement à La Rochelle.

Jean-François Bourdon de Dombourg fut amené à l’île Royale (île du Cap-Breton) en 1733 par son oncle Claude-Élisabeth Denys* de Bonnaventure. Il entreprit probablement dès ce moment sa carrière militaire, mais il ne fut fait cadet à l’aiguillette qu’en 1736. Manifestement, il était doué pour les langues : en 1739, il servait comme « Interprette des Sauvages Mikmak » et, en 1741, il fut officiellement envoyé à la mission de l’abbé Pierre Maillard*, sur l’île Royale, pour y perfectionner sa connaissance des langues indigènes. La même année, il perdit la main gauche en vérifiant des fusils qui devaient être donnés aux Indiens comme présents du roi. Cette mutilation ne--diminua pas, semble-t-il, sa capacité de se battre, puisque, en mai 1744, il recevait l’ordre d’assembler les Indiens en Acadie pour « faire la guerre aux Engles ». Avec 250 Indiens, il prit part, cet été-là, à au moins une attaque, infructueuse, contre Annapolis Royal (Nouvelle-Écosse) [V. Paul Mascarene*]. De retour à l’île Royale en novembre, il fut fait prisonnier au siège de Louisbourg l’année suivante et envoyé en France. Il servit au sein des expéditions ratées du duc d’Anville [La Rochefoucauld*] en Acadie en 1746, et du gouverneur La Jonquière [Taffanel*] au Canada en 1747.

Quand l’île Royale et ses dépendances repassèrent aux mains des Français, en 1749, à la suite du traité d’Aix-la-Chapelle, Bourdon fut immédiatement détaché à l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) à titre d’interprète. Ayant obtenu plusieurs promotions au cours des années 1740, il fut finalement nommé lieutenant en 1750. À l’instar de plusieurs de ses collègues officiers, il servit dans des postes avancés comme l’île Saint-Jean et Port-Toulouse (près de St Peters, Nouvelle-Écosse) avant sa dernière affectation, à Louisbourg.

Une semaine avant la capitulation de Louisbourg aux mains d’Amherst, le 27 juillet 1758, Bourdon reçut l’ordre de rallier le « camp volant » de soldats de la Marine, de partisans acadiens et d’Indiens aux ordres de Charles Deschamps de Boishébert. En 1759, il était à Restigouche (Québec), en charge d’une poignée de soldats et de plus d’un millier de réfugiés acadiens. L’hiver de 1759–1760 fut dur : il fut réduit à manger « des peaux de bœuf, peaux de castore, et des chiens » . Mais la faim n’était pas son seul problème : les missionnaires Maillard, Jean Manach* et Charles Germain étaient à négocier la paix avec les Britanniques. Bien que Manach tentât d’expliquer son attitude comme celle qui servait le mieux l’intérêt des Acadiens, Bourdon envoya aux Acadiens de Miramichi (Nouveau-Brunswick) une lettre dans laquelle il faisait appel à leur fierté. « Où est donc ce zèle pour la patrie, leur demanda-t-il, cette fermeté pour la religion » ? Manach intercepta la lettre, mais le contenu en fut bientôt largement connu, et Bourdon réussit à attirer à Restigouche un groupe d’Acadiens. Il prépara aussi, pour le gouverneur Vaudreuil [Rigaud], un dossier dans lequel il accusait virtuellement les trois prêtres de trahison.

À la fin de mai 1760, Bourdon reçut une aide inespérée. Un convoi français à destination du Canada avait dû chercher refuge dans la baie des Chaleurs, non loin du poste de Bourdon. François-Gabriel d’Angeac, capitaine des troupes à bord des navires, prit le commandement du poste, et, avec François Chenard de La Giraudais, commandant du convoi, improvisa des ouvrages de défense. Le 27 juin, une escadre britannique sous les ordres du capitaine John Byron commença une attaque. Les forces françaises tinrent jusqu’au 8 juillet, jour où la frégate Machault et la plupart des navires ravitailleurs qui restaient furent incendiés. Les troupes se retirèrent alors dans les bois. Byron retourna à Louisbourg, et ce ne fut qu’à la fin d’octobre que le major Robert Elliot* arriva pour recevoir la capitulation des troupes françaises. Conformément aux termes de la capitulation, Bourdon fut envoyé en France. Sa femme et ses enfants furent emmenés à Halifax, Nouvelle-Écosse, et ne rejoignirent Bourdon à La Rochelle qu’en novembre 1764.

La dernière partie de la vie de Bourdon n’est connue que sommairement. En mai 1764, il fut mis à la retraite comme officier des troupes de la Marine, avec une pension de 400# . Il semble avoir été pauvre, car en 1773 encore, alors qu’il demandait une commission de capitaine dans un nouveau régiment, il faisait mention de son « Etat indigen ». Il fut fait chevalier de Saint-Louis en 1775, honneur qui lui valait une pension. Toutefois, sa pauvreté était peut-être relative, compte tenu de son état ; la dernière mention que nous ayons de lui, en 1789, nous le fait voir siégeant à l’assemblée de la noblesse de la Sénéchaussée de La Rochelle.

Andrew Rodger

AN, Col., B, 59, f.547 ; 74, f.554v. ; 84, p.316 ; 86, p.312 ; 91, p.348 ; 120, f.577v. ; 181, f.225v. ; C11A, 105/1, pp.82–162, 179–184 ; C11B, 22, f.127v. ; 27, f.283 ; 28, ff.26, 68 ; 29, ff.26–28 ; 31, f.77v. ; D2C, 4, p.132 ; 5, f.330 ; 48 ; E, 47 (dossier Bourdon de Dombourg) ; Section Outre-mer, G1, 411/2 ; 458, f.20v. ; 459, f.12v. (les références en pages sont des copies aux APC).— Knox, Hist. journal (Doughty), III : 353–421.— Æ. Fauteux, Les chevaliers de Saint-Louis, 203.— Archange Godbout, Familles venues de La Rochelle en Canada, R. -J. Auger, édit., ANQ Rapport, 1970, 114–367.— Régis Roy, Bourdon de Dombourg, BRH, XXVIII (1922) : 243.

Bibliographie générale

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Andrew Rodger, « BOURDON DE DOMBOURG, JEAN-FRANÇOIS (né en 1720 ; mort après 1788) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bourdon_de_dombourg_jean_francois_1720_1789_4F.html.

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Auteur de l'article:    Andrew Rodger
Titre de l'article:    BOURDON DE DOMBOURG, JEAN-FRANÇOIS (né en 1720 ; mort après 1788)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    19 mars 2024