DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

LÉPINE, AMBROISE-DYDIME – Volume XV (1921-1930)

né le 18 mars 1840 à Saint-Boniface (Winnipeg)

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

DENYS DE BONNAVENTURE (Bonaventure), CLAUDE-ÉLISABETH (il signait Denys de Bonnaventure ou Denis de Bonnaventure), officier dans les troupes de la Marine, né le 22 juin 1701 en France, à La Rochelle, fils de Simon-Pierre Denys* de Bonaventure et de Jeanne Jannière ; il épousa le 25 novembre 1748, à Québec, sa cousine Louise, fille de Louis Denys de La Ronde et de Louise Chartier de Lotbinière ; décédé en mai 1760 à Rochefort, France.

Claude-Élisabeth Denys de Bonnaventure reçut une commission d’enseigne à Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton) le 2 juillet 1720 et presque aussitôt il fut affecté à la garnison de l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) que commandait son oncle, Louis Denys de La Ronde. Cette garnison avait pour mission de protéger les colons qui y avaient été envoyés par le comte de Saint-Pierre et à qui on avait concédé l’île et ses pêcheries en 1719. Mais dès 1724, l’entreprise faisait faillite et Bonnaventure retourna à l’île Royale la même année.

Pendant plusieurs années, sa carrière à Louisbourg fut sans histoire. À l’instar d’un grand nombre d’officiers, il fit l’acquisition de terrains dans la ville ; le 20 mars 1730, il était promu lieutenant. À la fin de 1733, la colonie étant à cours de vivres – situation qui se répétait souvent car l’île ne pouvait se suffire à elle-même – Bonnaventure et Michel de Gannes de Falaise furent dépêchés à bord de deux vaisseaux pour chercher du ravitaillement à New York. Cependant, au retour, le mauvais temps repoussa Bonnaventure jusqu’en Martinique où il vendit sa cargaison et, apparemment, contracta un mal dont il devait souffrir plus tard. Le 1er avril 1737, quelques années après son retour à Louisbourg, il fut promu capitaine aide-major. La maladie l’empêcha d’assumer ses lourdes charges et, par la suite, on dut le relever de ses fonctions. Le 1er avril 1738, il prit le commandement officiel de sa propre compagnie.

Peu après le déclenchement de la guerre de la Succession d’Autriche en Amérique du Nord, en 1744, le gouverneur de l’île Royale, Jean-Baptiste-Louis Le Prévost Duquesnel, lança de vigoureuses attaques contre les Anglais en Acadie ; il envoya François Du Pont* Duvivier d’abord contre Canseau (Canso, N.-É.), où l’attaque fut réussie, puis contre Annapolis Royal. Cette deuxième expédition devait être menée à la fois par terre et par mer, et les forces navales étaient sous le commandement de Bonnaventure. Cependant, lorsque ses trois bâtiments arrivèrent devant Annapolis Royal, le 25 octobre, Bonnaventure apprit que Duvivier, à l’instigation de Gannes, avait retiré ses troupes, dispersé les alliés micmacs et était retourné à Louisbourg, et ce, malgré l’état précaire de la garnison anglaise au bord de la mutinerie. Bien qu’il fût dans l’impossibilité de lancer une attaque par terre, Bonnaventure remporta néanmoins quelques succès sur mer, capturant deux navires anglais. Ces succès isolés furent de courte durée ; huit mois plus tard, lorsque Louisbourg tomba aux mains de la milice de la Nouvelle-Angleterre, c’est Bonnaventure qui délivra à William Pepperrell les documents de la capitulation.

Rapatrié en France, Bonnaventure s’employa à dresser des plans dans le but de procurer une aide navale au Canada, mais ses plans furent rejetés par Maurepas, ministre de la Marine. Au moment où la guerre tirait à sa fin, Bonnaventure fut nommé, le 7 février 1748, major intérimaire des compagnies de l’île Royale au Canada. Au cours du même mois, il reçut la croix de Saint-Louis. On ne sait pas quand il arriva au Canada et, à l’exception de son mariage à Québec on ignore ce qu’il y fit. L’île Royale fut remise à la France en 1748 et Bonnaventure s’y rendit avec sa femme l’année suivante. En août, on le nomma major intérimaire et commandant de l’île Saint-Jean ; ce fut peut-être la nomination la plus exigeante de sa carrière.

Avant la guerre, la France ne s’était pas particulièrement occupée de l’île Saint-Jean, mais la présence de plus en plus envahissante de l’Angleterre en Nouvelle-Écosse, surtout par suite de la fondation de Halifax, conféra à l’île une importance nouvelle aux yeux de la France. On encouragea les Acadiens à s’y établir sur des terres, car une colonisation efficace de l’île mettrait un terme à la dépendance de Louisbourg par rapport à l’Europe et à la Nouvelle-Angleterre pour son approvisionnement en vivres. Afin d’encourager la migration, la France promit du matériel et des provisions gratuits aux colons éventuels, se chargea de leur transport à l’île et évoqua la perspective de la liberté de culte qui serait refusée aux Acadiens sous la domination anglaise.

Bonnaventure croyait que son séjour à l’île Saint-Jean ne serait que temporaire, mais il fut promu major en titre et commandant le 1er avril 1751 après qu’on se fut aperçu que Duvivier, nommé lieutenant de roi pour l’île l’année précédente, se trouvait à Paris dans la compromettante compagnie de commissaires britanniques, membres de la commission chargée de régler les problèmes des frontières. La colonisation de l’île et l’organisation de son agriculture n’étaient pas tâche facile. Les directives émanant du gouvernement français étaient trop peu nombreuses et son appui financier très limité ; le système de distribution des terres ne convenait pas à l’île et aux méthodes de culture des Acadiens qu’on voulait voir s’y établir. Pour comble de malheur, dès le début, les récoltes furent attaquées par les insectes et la rouille tandis que les vivres et les approvisionnements firent souvent défaut. Il n’est donc pas étonnant que les Acadiens manifestèrent peu d’intérêt pour l’établissement dans l’île. D’où ce commentaire « Mourir de faim chés eux ou mourir de faim à l’Isle St Jean cestoit bien égal. » Écrasé sous le poids des responsabilités, miné par la maladie, Bonnaventure ne cessait de demander son rappel mais ce n’est qu’en 1754 que Gabriel Rousseau* de Villejouin vint le remplacer.

Le 1er avril 1754, Bonnaventure fut nommé lieutenant de roi à Louisbourg. Cette désignation le plaçait officiellement au rang de commandant en second, lequel devait remplacer d’office le gouverneur en l’absence de celui-ci. Toutefois, en août 1755, en raison de son état de santé et de son inexpérience de la guerre, on le dégageait de cette charge particulière dans le cas où il serait obligé de l’exercer en période de guerre. Il conserva les devoirs courants de sa charge.

Il continua ainsi, se plaignant de sa maigre solde et de sa mauvaise santé, jusqu’à la chute de Louisbourg, en 1758. De retour en France, il fut nommé inspecteur des troupes de la Marine à Rochefort, mais affaibli par des blessures de guerre et sa mauvaise santé en général, il mourut à Rochefort au printemps de 1760.

Andrew Rodger

AN, Col., B, 54, ff.503–503v. ; 59, ff.530–532, 547 ; 61, ff.605v–606v. ; 63, ff.541–541v. ; 64, f.473 ; 82, f.127 ; 87, p. 196 ; 88/2, p. 280 ; 91, pp. 180, 361ss. ; 92/2, p. 480 ; 93, pp. 200, 235 ; 94, p. 91 ; 95, pp. 250, 302, f.380v. ; 99, p. 221, f.249 ; 108/2, p. 587 ; Col., C11A, 93, p. 313 ; 96, p. 3 ; Col., C11B, 6, ff.76–95 ; 7, ff.73, 78–78v. ; 8, ff.78–93 ; 14, f.187 ; 15, ff.43, 187–187v. ; 18, ff.26, 52v., 69, 384 ; 19, f.10v. ; 20, f.317v. ; 25, ff.43–45 ; 26, ff.79–88 ; 28, ff.10–13v., 156 ; 30, pp. 13, 17, 21, 23, 31, 35, 40, ff.13–13v., 294–301v. ; 33, f.95 ; 34, ff.18–19v. ; 35, ff.139–140, 345 ; 36, ff.49–50v., 77 ; 37, ff.40, 44 ; 38, ff.88, 92v.–93, 245v. ; Col., C11C, 16, pièces 26, 35 (2e sér.) ; Col., D2C, 2, p. 64 ; 3, pp. 43, 66 ; 47 ; 48 ; 60, ff.14v., 121v. ; 61, f.83 ; 222 ; Section Outre-Mer, G1, 408, p. 6 ; 411 (copies aux APC).— APC, MG 18, H13.— Fauteux, Les chevaliers de Saint-Louis.— Archange Godbout et R.-J. Auger, Familles venues de La Rochelle en Canada, RANQ, 1970, 113–377.— Casgrain, Une seconde Acadie.— Harvey, French régime in P.E.I.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Andrew Rodger, « DENYS DE BONNAVENTURE, CLAUDE-ÉLISABETH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 18 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/denys_de_bonnaventure_claude_elisabeth_3F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/denys_de_bonnaventure_claude_elisabeth_3F.html
Auteur de l'article:    Andrew Rodger
Titre de l'article:    DENYS DE BONNAVENTURE, CLAUDE-ÉLISABETH
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    18 mars 2024