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BLAIN, JOSEPH (baptisé Marie-Joseph-Théophile), prêtre catholique, jésuite, professeur, conférencier et astronome, né le 30 octobre 1859 à Saint-Rémi-de-La Salle (Saint-Rémi, Québec), fils de Théophile Blain, cultivateur, et d’Apolline Martin ; décédé le 18 septembre 1925 à Sault-au-Récollet (Montréal).

Après avoir fréquenté le collège Sainte-Marie de Montréal de 1870 à 1878, Joseph Blain entra au noviciat de la Compagnie de Jésus à Sault-au-Récollet le 30 juillet 1878. Il y prononça ses vœux en 1880 et y poursuivit des études de lettres. Il compléta par la suite trois années de philosophie, dont une, en 1882–1883, au collège Sainte-Marie, puis deux au Stonyhurst College, en Angleterre. En 1885, il fut envoyé avec le premier contingent de jésuites au collège de Saint-Boniface, au Manitoba, que Mgr Alexandre-Antonin Taché* venait de confier à la Compagnie de Jésus. Blain y enseigna différentes matières jusqu’en 1889. Il étudia ensuite la théologie pendant quatre années (de 1889 à 1893) au scolasticat de l’île de Jersey, sous la direction des jésuites de Paris, et pendant l’année 1893–1894 au scolasticat de l’Immaculée-Conception à Montréal. Le 3 septembre 1893, il fut ordonné prêtre à Montréal par Mgr Édouard-Charles Fabre*. En 1894–1895, il étudia la théologie à Sault-au-Récollet, puis enseigna la philosophie au scolasticat de l’Immaculée-Conception de 1895 à 1898.

En 1898, Blain retourna au collège de Saint-Boniface comme préfet des études et professeur de sciences naturelles et de mathématiques. Sa compétence dans ces domaines était reconnue et appréciée des étudiants, qui aimaient aussi ses qualités de pédagogue et son intelligence. Au cours des années suivantes, il fut responsable de la réforme des cours de sciences. Il dota aussi le collège d’un remarquable laboratoire de physique et de chimie.

Les avis de Blain, homme honnête et probe, étaient prisés. Pendant qu’il vécut à Saint-Boniface (Winnipeg), il contribua à la vie intellectuelle de la ville en donnant des conférences sur des sujets littéraires, religieux et scientifiques. Il composait aussi des poèmes de circonstance en français et en latin. Ses intérêts scientifiques conjugués à ses convictions nationalistes – « la langue gardienne de la foi ; la foi gardienne de la langue », proclamerait-il en 1916 au cours d’une conférence sur la paroisse canadienne-française – l’amenèrent à participer aux expéditions qui ont permis la découverte du fort Saint-Charles (sur le lac des Bois). Infructueuse, la première expédition, en 1890, fut suivie d’une deuxième en 1902, sous la direction de Mgr Adélard Langevin*. C’est pendant celle-ci que fut créée, dans le but de faire valoir la contribution des francophones dans l’ouest du pays, la Société historique de Saint-Boniface, dont Blain fut un des membres fondateurs. Mais il fallut attendre les expéditions qui eurent lieu au cours de l’été de 1908 pour obtenir les résultats escomptés ; des fouilles permirent alors d’identifier le fort Saint-Charles et les restes de Jean-Baptiste Gaultier* de La Vérendrye et de ses compagnons tués en 1736, dont le père jésuite Jean-Pierre Aulneau*. Le père Blain se chargeait de photographier les corps et les objets découverts. Il donna, avec le père Julien Paquin, une conférence sur ces découvertes à l’occasion de la bénédiction de la nouvelle cathédrale de Saint-Boniface en 1908.

Blain s’intéressa à l’astronomie ; il devint, en 1908, membre de la Société royale d’astronomie du Canada, pour laquelle il donna plusieurs communications. L’année suivante, il installa au collège de Saint-Boniface le premier sismographe de l’Ouest canadien. Il fut le directeur de l’observatoire sismographique du collège pendant plus d’une dizaine d’années. Cet observatoire faisait partie du Jesuit Seismological Service et serait malheureusement détruit au cours de l’incendie du collège en 1922. En 1909, Blain participa également, à titre d’aumônier, à la fondation de l’Association des anciens élèves du collège de Saint-Boniface.

En 1911, après avoir passé une année de repos à Fort William (Thunder Bay, Ontario), Blain fut envoyé à Edmonton avec le père Gustave Jean pour y négocier la fondation d’un collège jésuite, qui accueillerait ses premiers élèves en 1913. Il revint ensuite à son poste de professeur au collège de Saint-Boniface, qu’il ne quitterait qu’en 1920 pour enseigner la philosophie au collège d’Edmonton jusqu’en 1925.

Pendant tout le temps qu’il passa au collège de Saint-Boniface, Blain s’intéressa vivement à son développement. Au sujet de la situation financière difficile que connut le collège dans les années 1910, il déplora la coexistence de quatre collèges à Saint-Boniface. En 1914, au moment où il fut question de demander l’indépendance du collège par rapport à l’université de Manitoba (à laquelle il était lié depuis sa fondation en 1877), le père Blain, à titre de représentant de son établissement à la commission des études de l’université, recommanda pour le collège une certaine autonomie à l’intérieur de l’université. En ce qui a trait aux modifications apportées en 1916 au Public Schools Act par le gouvernement de Tobias Crawford Norris* – qui abolissaient les écoles bilingues au Manitoba –, il prit la défense des collèges classiques. En 1922, l’université de Manitoba lui conféra un doctorat en droit honoris causa.

Joseph Blain est décédé le 18 septembre 1925, au noviciat de la Compagnie de Jésus à Sault-au-Récollet, où il était revenu depuis peu. Jésuite cultivé, il était un homme de science remarquable et un pédagogue exceptionnel. Dans le monde de l’éducation, il s’est intéressé particulièrement au développement des sciences qu’il a cherché à faire connaître de multiples façons.

Gilles Lesage

Joseph Blain est l’auteur de trois articles : « Au fort Saint-Charles », les Cloches de Saint-Boniface (Saint-Boniface [Winnipeg]), 13 (1914) : 177–179 ; « Centenaire de l’église de Saint-Boniface ; sonnet à S. G. Mgr Arthur Béliveau, archevêque de Saint-Boniface : in veritate et charitate », les Cloches de Saint-Boniface, 17 (1918) : 173 ; « le Givre », le Manitoba (Saint-Boniface), 11 févr. 1914. Il aurait également publié « Au lac des Bois : découverte du site de l’ancien fort Saint-Charles », la Presse, 27 déc. 1902.

ANQ-M, CE604-S14, 30 oct. 1859.— Arch. de la Compagnie de Jésus, prov. du Canada français (Saint-Jérôme, Québec), BO-17 (Joseph Blain).— Le Devoir, 19 sept. 1925.— La Liberté (Saint-Boniface), 8 févr., 28 mars 1916, 23, 30 sept. 1925.— Le Manitoba, 9 août 1908, 2 nov. 1910, 10 févr. 1915, 24 mai 1922.— Manitoba Free Press, 22 oct. 1910, 13 mai 1911.— La Semaine religieuse de Québec, 1er juin 1922.— « À la mémoire du R. P. Blain, s.j. », les Cloches de Saint-Boniface, 24 (1925) : 214.— J.-B.-A. Allaire, Dictionnaire biographique du clergé canadien-français (6 vol., Montréal et Saint-Hyacinthe, Québec, 1908–1934), 2 : 61.— T. J. Campbell, « Out of the grave : the discovery of Fort St. Charles in 1908 », Soc. hist. de Saint-Boniface, Bull. (Saint-Boniface), 5 (1915).— Canada ecclésiastique, 1899–1911.— « Découverte historique – 1908 », les Cloches de Saint-Boniface, 78 (1979) : 34.— « Ding ! Dang ! Dong ! », les Cloches de Saint-Boniface, [9] (1910) : 128 ; 17 (1918) : 212.— « Feu le R. P. Joseph Blain, s.j. », les Cloches de Saint-Boniface, 24 : 185–187.— « Former college teacher honored », Pennant (Saint-Boniface), 1 (1922) : 19.— Gérard Jolicœur, les Jésuites dans la vie manitobaine […] (1 vol. paru, Saint-Boniface, 1985– ).— L.-A. Prud’homme, « Découverte historique : le fort Saint-Charles retrouvé », les Cloches de Saint-Boniface, 7 (1908) : 205–234 ; « la Littérature française au Nord-Ouest », SRC, Mémoires, 3e sér., 9 (1915), sect. i : 247–264.— « Le R. P. Joseph Blain, s.j. », les Cloches de Saint-Boniface, [9] : 281s.— « Le R. P. Joseph Blain, s.j., ll.d. », les Cloches de Saint-Boniface, 21 (1922) : 115s.— Soc. hist. de Saint-Boniface, Bull., 1 (1911).

Bibliographie générale

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Gilles Lesage, « BLAIN, JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/blain_joseph_15F.html.

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Auteur de l'article:    Gilles Lesage
Titre de l'article:    BLAIN, JOSEPH
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    19 mars 2024