BELL, JOHN, chef de poste de la Hudson’s Bay Company et explorateur, né vers 1799, dans l’île de Mull, Écosse, décédé à Saugeen, Ontario, le 24 juin 1868.

John Bell s’engagea au service de la North West Company en 1818 comme simple commis. Ses premières années avec cette compagnie et, après la fusion de cette dernière en 1821, avec la Hudson’s Bay Company se passèrent dans la région de la rivière Winnipeg. En 1824, Bell fut transféré dans le district du Mackenzie ; c’est là qu’il épousa Nancy, fille de Peter Warren Dease, un agent principal de la Hudson’s Bay Company. Pendant l’hiver de 1825–1826, Bell fut nommé commis au fort Good Hope, le poste le plus au nord.

Le conseil d’administration de la Hudson’s Bay Company à Londres et le gouverneur George Simpson* étaient désireux d’étendre le commerce à l’ouest du Mackenzie. Ils pensaient que la rivière Colvile (maintenant Colville), découverte récemment sur la côte de l’Arctique par Peter Warren Dease et Thomas Simpson, coulait du sud-est et servirait de route pour l’expansion. En conséquence, ils donnèrent instruction à Bell d’explorer la région à l’ouest du Mackenzie. Pendant l’été de 1839, il remonta la rivière Peel depuis son confluent avec le Mackenzie et, l’année suivante, il établit sur ses rives un poste appelé fort McPherson ; il devait en avoir la responsabilité jusqu’en 1845. Nommé chef de poste en 1841, Bell traversa les montagnes à l’ouest de la Peel, en 1842, et descendit la rivière Rat (qui allait devenir la rivière Bell) jusqu’à sa jonction avec la Porcupine. Son guide indien l’ayant quitté sur cette rivière, il dut retourner au fort McPherson. Ce n’est qu’en 1845 qu’il réussit à suivre la rivière Porcupine jusqu’à son confluent avec le Yukon. En 1846, au faîte de ses réalisations, Bell quitta la région pour raison de santé. Son exploration avait frayé la voie à l’expansion fort lucrative du commerce de la compagnie jusqu’au Yukon par une route praticable. L’itinéraire de Robert Campbell*, découvert au cours des années 1840, du fort Simpson au Yukon par les rivières Liard et Pelly, se révéla infiniment plus difficile.

Pendant l’été de 1847, Bell revint d’un congé au Canada pour diriger un groupe envoyé en reconnaissance vers le nord, à partir d’York Factory, en vue de l’expédition de 1848–1849 à la recherche de sir John Franklin* ; celle-ci devait être sous les ordres de sir John Richardson et du docteur John Rae*. Sa contribution à l’expédition au cours de l’hiver de 1848–1849 consista surtout à organiser des abris au fort Confidence et assurer un approvisionnement en vivres. Après 1849, la compagnie retint Bell, contre son gré, dans le district du Mackenzie, dont il prit la direction en 1850–1851.

À sa demande expresse et en accord avec les vues de Rae, qui ne le trouvait pas apte au commandement du district en raison de sa peur des responsabilités et de sa faible connaissance des méthodes commerciales, Bell quitta le Mackenzie en 1851, d’abord pour Oxford House, puis Cumberland House, où il prit la direction du district en 1852–1853. De 1853 à 1857, Bell assura à partir du fort Chipewyan la surveillance du district d’Athabasca pour le compte de la compagnie. Après un congé d’un an (1857–1858), passé au moins partiellement à Montréal, les dernières années de Bell avec la Hudson’s Bay Company s’écoulèrent dans le Bas-Canada à Sept-Îles et à Weymontachingue dans le district de Saint-Maurice. Il démissionna pour cause de maladie en mars 1860.

Bell s’installa à Saugeen où il devint fermier. C’est là qu’il mourut en 1868, laissant deux fils et cinq filles. Son fils Peter Warren Bell fut à l’emploi de la compagnie de 1852 à 1895, s’élevant jusqu’au rang d’agent principal.

Joan Craig

HBC Arch. A.1/62, p.75 ; A.11/28, ff.285d., 303d.–304 ; A.33/2, f.75 ; A.34/1, p.100 ; A.44/5, p.13 ; B.80/a/7, 4 juin 1828 ; B.80/a/16, 25 juin, 3 août 1839 ; B.134/b/14, p.700 ; B.134/b/19, f.387 ; B.134/c/101, f.156 ; B.134/c/108, f.381 ; B.134/c/111, f.22 ; B.157/a/1, passim ; B.200/a/5, 14 sept., 30 oct., 10 déc., 13 déc. 1824 ; B.200/b/12, ff.2d.–3d. ; B.200/b/15, ff.5s. ; B.200/d/37, f.2 ; B.239/f/12, f.11 ; B.239/g/5, f.7 ; B.239/k/2, pp.31, 62, 86, 125, 154, 176, 197, 220, 249, 271, 318, 380, 401 ; B.239/k/3, pp.12, 47, 71, 99, 120, 139, 454, 476 ; D.4/23, f.160, p.211 ; D.4/67, f.30 ; D.4/69, pp.39s. ; D.4/70, f.248 ; D.4/71, ff.121, 133 ; D.4/74, pp.112, 387s. ; D.4/75, f.372d. ; D.4/77, f.35d. ; D.4/78, ff.307d.–309d. ; D.4/79, ff.224, 229 ; D.5/7, f.250 ; D.5/15, ff.464–464d. ; D.5/28, ff.378–378d. ; D.5/48, f.153 ; D.5/51, f.436 ; E.4/2, f.2d. ; E.11/2, f.93 ; F.4/32, p.979.— Somerset House (Londres), Probate Department, will of John Bell, 1er juill. 1869.— Documents relating to NWC (Wallace).— Hargrave correspondence (Glazebrook).— HBRS, III (Fleming).

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Joan Craig, « BELL, JOHN (mort en 1868) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/bell_john_1868_9F.html.

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Auteur de l'article:    Joan Craig
Titre de l'article:    BELL, JOHN (mort en 1868)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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