BELCHER, CLEMENT HORTON, éditeur et libraire, né à Cornwallis, Nouvelle-Écosse, le 5 mars 1801, fils unique de Benjamin Belcher jeune et de Sarah Starr ; il épousa, à Halifax, le 6 juin 1826, Mary Jane Starr, sa cousine germaine, qui lui donna six filles et trois fils ; décédé à Halifax le 23 mai 1869.

Le grand-père de Clement Horton Belcher, Benjamin Belcher aîné, un des premiers colons de Cornwallis, propriétaire foncier et négociant prospère, fut membre de l’Assemblée législative. Le père de Clement Horton mourut en 1802, et sa mère épousa trois ans plus tard Walter Carroll Manning, de Halifax. Il est donc probable que Clement vint vivre dans cette ville dès sa prime enfance et y reçut toute son éducation.

Belcher travailla d’abord comme apprenti chez James Hamilton, qui possédait une des plus importantes merceries de la province. Le mari de sa demi-sœur, George Eaton, gérait l’unique librairie de Halifax. À son décès, survenu en octobre 1822, Belcher, alors âgé de 21 ans, prit possession de son fonds de commerce et se lança dans ce florissant négoce, qu’il exploita pendant 30 ans. Vers la fin de 1823, il étendit ses affaires à la publication du Farmer’s almanack, for the year of our Lord 1824 [...], qu’il édita par la suite chaque année. En 1833, l’ouvrage prit le nom de Belcher’s farmer’s almanack.

Belcher n’entreprit de publier son almanach qu’un an après la parution de The letters of Agricola [...], où John Young* incitait les fermiers de la province à abandonner leurs méthodes ancestrales pour des techniques agricoles plus scientifiques ; selon toute vraisemblance, Belcher subit l’influence des théories de Young basées sur le sens commun. Après avoir lu bon nombre d’ouvrages traitant d’agriculture, il entreprit d’émailler son Almanack annuel de suggestions et de conseils précieux sur la gestion et l’entretien des fermes. Méticuleux et méthodique, il n’épargnait pas ses efforts pour assurer l’exactitude des renseignements qu’il offrait. Aussi n’acceptait-il qu’à regret l’insertion dans son ouvrage de prédictions atmosphériques, sujet qui a toujours eu la faveur du public. L’Almanack finit par devenir indispensable – il servait à la fois d’annuaire commercial, d’almanach et d’ouvrage de référence – et le nom de Belcher fut bientôt familier à tous les habitants de la province. Après sa mort, sa clientèle fut achetée par la société de McAlpine et Barnes, mais l’Almanack continua à paraître sous le nom de son fondateur jusqu’à la cessation de sa publication en 1930.

Il semble également que Belcher fut le compilateur de l’éphémère Nova Scotia temperance almanack, qui parut chaque année de 1835 à 1837. Les travaux les plus variés retinrent l’attention de Belcher : il publia entre autres la deuxième édition de l’ouvrage de Thomas Chandler Haliburton, A general description of Nova Scotia [...] (Halifax, 1825) et les deux premières parties de Wild flowers of Nova Scotia, de Maria Frances Ann Morris* (Halifax et Londres, 1839–1840).

Belcher s’intéressa à des domaines très divers, dans les affaires comme dans sa vie privée. Il fut un des promoteurs de la Western Stage Coach Company lorsque celle-ci fut mise sur pied en 1828 ; il y fit office d’agent jusqu’à l’apparition du chemin de fer, dans les années 50, alors que la société fut dissoute. Passionné de pêche à la mouche, il prenait plaisir à pêcher au lancer la truite et le saumon et déplorait l’emploi d’appâts vivants, qu’il tenait pour une espèce de meurtre. Anglican sincère, il fréquentait l’église St George où il servit de marguillier principal pendant la période d’exercice du révérend Robert Fitzgerald Uniacke. Plus tard, il consacra beaucoup de temps à la milice ; à sa mort, il était colonel du 6e régiment de Halifax. Tory inébranlable, « politicien de la vieille école », il prit ouvertement parti contre les opinions de Joseph Howe*, ce qui, matériellement, ne lui fut pas toujours profitable. En 1857, à la suite des agissements de Howe, la solde de £10 qui lui était due à titre d’adjudant du 3e régiment de Halifax ne lui fut pas versée, de propos délibéré, alors que ses confrères la reçurent tout naturellement.

Tous les récits présentent Belcher comme un homme affable, connu pour son intégrité et son souci des intérêts de la communauté. À sa mort, le Morning Chronicle écrivit qu’ « il avait fait preuve sa vie durant d’une égalité de caractère qui l’avait fait aimer de tous » ; plus tard, le Halifax Herald dira de lui qu’il fut « un gentilhomme exemplaire assurément, de vieille souche et dans la meilleure tradition ».

Shirley B. Elliott

PANS, MG 4, no 18, record of marriages and deaths for Cornwallis Township, 1760–1825 ; MG 5, Camp Hill Cemetery (Halifax), août 1844–juill. 1869 (mfm) ; RG 5, R, letter to J. J. Marshall, 21 mars 1859.— Halifax Herald, 14 oct. 1892.— Morning Chronicle (Halifax), 24 mai 1869.— Novascotian, 31 mai 1869.— The army list of local forces of Nova Scotia [...] (Halifax, 1866).— Belcher’s farmer’s almanack, 18241930.— Directory of N. S. MLAs.— A. W. H. Eaton, The history of Kings County, Nova Scotia [...] (Salem, Mass., 1910).

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Shirley B. Elliott, « BELCHER, CLEMENT HORTON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 25 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/belcher_clement_horton_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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