SAILLANT (Saillant de Collégien), JEAN-ANTOINE (Antoine-Jean), notaire royal, procureur au Conseil supérieur, avocat, né à Paris en 1720, fils de Jacques Saillant, notaire, et d’Anne Laurent, décédé à Québec le 9 octobre 1776.

Issu d’une famille française bien en vue – son père était avocat, conseiller du roi et contrôleur des rentes de l’hôtel de ville de Paris –, Jean-Antoine Saillant avait également des parents influents au Canada. C’est peut-être une des raisons qui l’y amenèrent vers 1745. Le 27 décembre 1749, il reçut une commission de notaire royal pour exercer dans tout le gouvernement de Québec. Sa clientèle comptait des noms aussi prestigieux que ceux de l’intendant Bigot et des familles Péan, Duchesnay et Duchambon. Parfait notaire, il pratiqua de 1750 à 1776, rédigeant 2 817 actes.

En présence du gouverneur La Jonquière [Taffanel*], de l’intendant Bigot et de Charles Le Moyne* de Longueuil, Saillant épousait à Montréal, le 12 janvier 1750, Véronique, fille de Pierre Pépin, dit Laforce, arpenteur royal et ancien garde-magasin du roi au fort Niagara (près de Youngstown, New York), s’alliant ainsi à une famille notable de la colonie. Peu après, sans doute grâce à ses parents – il était le neveu de Nicolas Boisseau, greffier en chef au Conseil supérieur, le cousin de Nicolas-Gaspard Boisseau, greffier de la Prévôté de Québec, et de Jacques Perrault, dit Perrault l’aîné, important négociant de Québec – on le nomma procureur au Conseil supérieur où ses services furent appréciés.

Saillant continua d’exercer comme notaire et procureur sous le Régime anglais. Le 29 décembre 1760, le gouverneur Murray lui accorda une commission de notaire royal dans toute l’étendue du gouvernement de Québec. Comme procureur, Saillant se fera l’ardent défenseur du séminaire de Québec (1762) et de la Corriveau [Marie-Josephte Corriveau*] lors de ses deux procès en 1763 ; ses plaidoiries à cette dernière occasion sont conservées intégralement. En 1765, Murray le chargea de la confection de l’aveu et dénombrement des fiefs et terres de sa seigneurie de Lauson. Saillant réclama des honoraires si élevés que le gouverneur refusa de le payer. Après arbitrage, on évalua son travail à 3 600# et on lui accorda trois mois pour délivrer copie des titres aux habitants. À cette occasion, pour la première fois au Canada, Saillant s’est servi de la typographie et ces actes notariés sont dressés sur des formules imprimées. Preuve de son bon renom, Saillant fut le quatrième Canadien à recevoir sa commission d’avocat des autorités anglaises, le 9 juillet 1766, même s’il avait déjà été autorisé à agir comme tel devant la Cour des plaids communs dès 1765.

Notaire, procureur et avocat, Saillant ne fut jamais un citoyen aisé en dépit d’un héritage de près de 6 000# laissé par ses parents. À son décès à Québec, le 9 octobre 1776, sa succession était à ce point grevée que sa veuve, Louise-Catherine Roussel, qu’il avait épousée en secondes noces à Québec en 1757, en refusa l’administration.

Roland J. Auger

Le greffe de Jean-Antoine Saillant, 1750–1776, se trouve aux ANQ-Q.

ANQ-Q, NF 25, 56, no 2 126 ; 58, no 2 467.— PRO, WO 71/49, pp.213s. ; 71/137, p.60.— La Gazette de Québec, 21 mars, 27 juin, 15 août 1765, 23 mars 1775.— Cahier des témoignages de liberté au mariage commancé le 15 avril 1757, ANQ Rapport, 1951–1953, 52.— Labrèque, Inv. de pièces détachées, ANQ Rapport, 1971, 6, 324, 360, 369, 393.— P.-G. Roy, Les avocats de la région de Québec, 395s. ; Inv. ord. int., III : 137 ; Les notaires au Canada sous le Régime français, ANQ Rapport, 1921–1922, 52.— J.-E. Roy, Hist. du notariat, I : 361 ; II : 17, 26, 29 ; Histoire de la seigneurie de Lauzon (5 vol., Lévis, Québec, 1897–1904), III : 12–15.— F.-J. Audet, Les députés du Barreau de la province de Québec, Cahiers des Dix, 2 (1937) : 213.— Luc Lacourcière, Le triple destin de Marie-Josephte Corriveau (1733–1763), Cahiers des Dix, 33 (1968) : 213–242.— Jacques Mathieu, Un négociant de Québec à l’époque de la Conquête : Jacques Perrault l’aîné, ANQ Rapport, 1970, 31, 58, 66.

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Roland J. Auger, « SAILLANT (Saillant de Collégien), JEAN-ANTOINE (Antoine-Jean) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/saillant_jean_antoine_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
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