Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.
Pendant la grande dépression, le chômage au Canada avait atteint 27 % de la population active, taux aussi élevé qu’aux États-Unis. Dans les Prairies, la sécheresse, les récoltes déficitaires et l’érosion des sols se poursuivaient, ce qui avait transformé surtout le sud de la Saskatchewan en un cratère de poussière. Le déficit budgétaire du gouvernement s’élevait à 150 millions de dollars et plus d’un million et demi de Canadiens dépendaient des secours directs. Les camps de travail pour les hommes célibataires sans emploi, qui avaient été créés en 1932 sous l’égide du ministère de la Défense nationale, se transformaient en foyers de mécontentement. Le sentiment omniprésent durant la crise économique était justement l’impuissance, et l’absence d’un reste d’espoir exacerbait le climat de peur : la peur créée par l’écroulement de l’ancien et du familier ; la peur que, le mois suivant, surtout l’hiver suivant, il n’y ait pas assez à manger ou les ressources nécessaires pour se chauffer. Même pour ceux qui recevaient un salaire fixe, c’était une époque pénible, car ils devaient s’accommoder des clochards qui se présentaient à la porte de leur cuisine et regarder les trains de marchandises s’éloigner en emportant des hommes vers une destination inconnue et pour des motifs inconnus.