Le sport au féminin
Après s’être installée à Victoria, Wenonah Marlatt s’est impliquée dans la Young Women’s Christian Association, organisation qui faisait la promotion d’un bien-être à la fois physique, moral et spirituel :
En 1916, [Marlatt] se porta candidate au poste de secrétaire générale de la section locale de la Young Women’s Christian Association, au salaire de 50 $ par mois, et fut acceptée. Dans son rapport d’avril 1917, elle fit allusion à ses lourdes responsabilités et manifesta son intérêt à travailler avec de jeunes femmes. « Là-bas dans le parc chaque soir, on peut apercevoir un très grand nombre de toutes jeunes filles […] et l’on se rend compte à quel point leurs énergies pourraient être mieux canalisées au moyen d’un programme efficace. Ce travail auprès des jeunes adolescentes m’apparaît en ce moment comme la plus grande priorité de l’association. »
Secrétaire native de Hamilton, en Ontario, et passionnée de sport, Velma Agnes Springstead a contribué à l’intégration durable des Canadiennes aux compétitions sportives internationales, réalisation qui ne s’est pas effectuée sans résistance :
[En 1925], l’Amateur Athletic Union of Canada, association exclusivement masculine, fut invitée à envoyer à Londres une équipe féminine qui affronterait les équipes nationales de Grande-Bretagne et de Tchécoslovaquie. L’association ne souhaitait nullement former une telle équipe mais ne voulait pas risquer la réprobation publique en déclinant l’invitation. Elle demanda donc à Alexandrine Gibb*, secrétaire d’une maison torontoise de courtage et organisatrice bénévole de sport, de sélectionner et de diriger les athlètes. Des épreuves convoquées en toute hâte se tinrent au Varsity Stadium de Toronto le 11 juillet. Mlle Springstead réussit à être choisie en battant la détentrice du record canadien de saut en hauteur, Innes Bramley. Vêtue d’une tunique flottante, elle atteignit quatre pieds sept pouces avec un saut en ciseau […]
L’expérience de Stamford Bridge [à Londres] convainquit Alexandrine Gibb et d’autres que les Canadiennes méritaient de participer pour de bon aux compétitions internationales mais que, pour y arriver, elles devaient former leur propre organisation. Dès que possible, soit en 1926, elles fondèrent la Women’s Amateur Athletic Federation of Canada et se mirent à promouvoir dans tout le pays « des sports pour les filles organisés par des filles ». En 1928, sous la direction d’Alexandrine Gibb, la fédération conduisit la première équipe olympique de Canadiennes à Amsterdam en collaboration avec l’Amateur Athletic Union.
Les biographies suivantes permettent d’en savoir davantage sur la pratique du sport par les femmes, les rapports sociaux de genre dans le sport et l’émergence du sport organisé féminin au Canada.