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TESTARD LOUVIGNY DE MONTIGNY, JEAN-BAPTISTE-PIERRE, trafiquant de fourrures, fonctionnaire, employé du département des Affaires indiennes et officier de milice, né le 1er novembre 1750 à Montréal, fils de Jean-Baptiste-Philippe Testard* de Montigny et de Marie-Charlotte Trottier Desrivières ; décédé le 24 février 1813 et inhumé trois jours plus tard à Montréal.

Jean-Baptiste-Pierre Testard Louvigny de Montigny descend d’une famille dont plusieurs membres ont fait carrière dans les forces armées en Nouvelle-France. Son père, officier dans les troupes de la Marine, est fait prisonnier en 1759, lorsque les Britanniques assiègent le fort Niagara (près de Youngstown, New York). Ayant recouvré sa liberté, il finit par s’installer avec sa famille en 1764 à Blois, en France. Contrairement à la plupart de ses frères et sœurs, Jean-Baptiste-Pierre décide de revenir dans la province de Québec vers 1770. Le 12 août 1771, après une dispense accordée en raison d’un second degré de parenté, il épouse à Montréal sa cousine Charlotte Trottier Desrivières, âgée de 16 ans. Daté du 10 août, le contrat de mariage assure la future épouse d’un douaire de 6 000# et d’un préciput de 3 000#. Malheureusement, cette union prend fin le 17 novembre 1779 avec le décès de Charlotte Trottier Desrivières.

Louvigny de Montigny s’adonne, au début des années 1770, au commerce des fourrures grâce auquel il réalise des gains appréciables. Au cours de l’invasion américaine de 1775–1776, il rejoint François-Marie Picoté* de Belestre afin d’aller défendre le fort Saint-Jean, sur le Richelieu, qui a déjà subi un raid mené par les troupes de Benedict Arnold le 18 mai 1775 et qui est de nouveau menacé. Le contingent de Picoté de Belestre est placé sous les ordres du major Charles Preston, du 26e d’infanterie, commandant du fort, qui confie à Louvigny de Montigny le soin d’aller porter à Montréal une missive importante à Guy Carleton. Celui-ci gardera le messager auprès de lui à compter du 9 septembre 1775. C’est ce qui explique pourquoi Louvigny de Montigny n’est pas fait prisonnier le 2 novembre 1775, après que la garnison du fort se fut rendue à Richard Montgomery*. Le 30 octobre précédent, il avait accompagné Carleton dans une tentative pour traverser le fleuve Saint-Laurent en vue d’effectuer une incursion à Longueuil. Repoussés par les Américains, ils avaient dû battre en retraite.

Louvigny de Montigny participe à la bataille des Cèdres, du 19 au 26 mai 1776, quoique son rôle demeure secondaire. C’est son frère Jean-Baptiste-Jérémie qui s’y est surtout illustré en élaborant une stratégie contre les envahisseurs et en capturant le major américain Henry Sherburne. Il semble que Louvigny de Montigny se serve par la suite des brillantes actions de son frère, mort en 1784, pour obtenir des faveurs du gouvernement. Ainsi, le 1er janvier 1793, il adresse une lettre à Simcoe, lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, pour solliciter un octroi de terre « vis-à-vis le fort du Détroit » ; il lui souligne ses états de service et s’attribue le mérite d’avoir été « un de ceux qui forma le plan de l’Affaire des Cèdres », au printemps de 1776. Il répétera le même scénario en 1807 en déclarant, cette fois-ci, qu’il a lui-même « mis à exécution le projet qu’il avait formé contre les Cèdres ».

Les troupes américaines ayant été neutralisées, Louvigny de Montigny reprend son activité commerciale. Il compte parmi les signataires de l’adresse présentée au lieutenant-gouverneur Henry Hamilton* par les marchands de Montréal, le 16 juin 1785, pour le remercier de l’attention qu’il a portée au développement du commerce dans l’Ouest. En novembre 1788 et en janvier 1789, son nom apparaît au bas de deux pétitions adressées par des Canadiens afin de manifester leur opposition au changement projeté de la constitution [V. Pierre-Amable De Bonne].

Vers la fin de 1789, lord Dorchester [Carleton] confie à Louvigny de Montigny un poste à Detroit. C’est d’ailleurs à cet endroit qu’il se remarie, le 1er mars 1790, avec Agathe Hay, fille de Jehu Hay*, ancien lieutenant-gouverneur de la ville. On sait peu de chose sur ses fonctions administratives, si ce n’est qu’il occupe le poste de membre du conseil des terres du district de Hesse en 1791 et 1792, puis des comtés d’Essex et de Kent de 1792 à 1794. Quoi qu’il en soit, il demeurera dans la région de Detroit jusqu’au début du xixe siècle.

En 1794, apprenant que le major général américain Anthony Wayne marchait contre le fort Miamis (Maumee, Ohio) et considérant que le 24e d’infanterie chargé de défendre ce fort était en mauvaise posture, Louvigny de Montigny lève un corps de 200 Canadiens afin de renforcer la garnison. Il reçoit pour ce geste des témoignages de remerciement de Simcoe et de Richard G. England, commandant du poste de Detroit, qui font un rapport élogieux à lord Dorchester. Ce dernier lui accorde, l’année suivante, une commission de capitaine dans le Royal Canadian Volunteer Regiment, mis sur pied pour remplacer les troupes britanniques dont les services étaient requis ailleurs. À ce titre, Louvigny de Montigny lève une compagnie afin de tenir garnison à Detroit. Toutefois, comme lord Dorchester avait négligé de munir England des pouvoirs nécessaires pour fournir les provisions aux nouvelles recrues, il doit se rendre à Montréal et à Québec pour faire approuver l’engagement de ses 45 hommes à qui il avait avancé des soldes à ses risques. Après la cession de Detroit aux Américains en 1796, on peut supposer qu’il s’installe, comme la plupart des ressortissants britanniques, à Amherstburg, dans le Haut-Canada, où il continuera à commander sa compagnie jusqu’à son licenciement en 1802.

Entre 1802 et 1805, Louvigny de Montigny revient au Bas-Canada. Sans emploi, il s’adresse au duc d’York pour lui offrir ses services ; malgré une réponse encourageante de ce dernier, il n’est encore assigné à aucun poste particulier en 1807. Le 6 avril 1808, il reçoit une commission de juge de paix pour le district de Montréal, qui sera renouvelée le 10 juillet 1810. Cette année-là, il remplit la fonction d’agent du département des Affaires indiennes du Bas-Canada. Lorsque la guerre avec les États-Unis éclate en 1812, il est en poste à la réserve iroquoise de Saint-Régis et fait partie de l’état-major de la milice du Bas-Canada. Le 23 octobre 1812, après une incursion de l’ennemi à Saint-Régis, Jean-Baptiste-Pierre Testard Louvigny de Montigny est fait prisonnier et conduit à Plattsburgh, dans l’état de New York, le lendemain. Le 8 décembre suivant, il retourne au Bas-Canada après avoir été échangé contre un colonel américain. Il meurt des suites de ses blessures le 24 février 1813, à l’âge de 62 ans, laissant dans le deuil sa femme et plusieurs enfants dont Pierre-Benjamin Testard de Montigny, qui sera avocat à Montréal. La veuve de Louvigny de Montigny reçoit dès lors une pension viagère de £30. Cette somme ne lui permettra pas de vivre convenablement, si on en juge par sa requête faite auprès du gouvernement du Bas-Canada en 1815.

François Béland

ANQ-M, CE 1–51, 2 nov. 1750, 12 août 1771, 18 nov. 1779, 27 févr. 1813 ; CN1-308, 10 août 1771.— APC, MG 11 [CO 42] Q, 112 : 306 ; RG 4, A1 ; RG 8, I (C sér.), 17 : 139.— Corr. of Lieut. Governor Simcoe (Cruikshank), 2 : 400 ; 4 : 106, 275.— John Askin papers (Quaife), 1 : 379s. ; 2 :683.— La Gazette de Québec, 16 juin 1785, 6, 14 avril 1808, 12 juill. 1810, 1er oct. 1812.— Almanach de Québec, 1797–1805.— Le Jeune, Dictionnaire.— Stanley, L’invasion du Canada (MacDonald), 181.— F.-J. Audet, « Pierre-Jean-Baptiste Testard de Montigny », BRH, 33 (1927) : 295–300.— Louvigny de Montigny, « Le Lorimier et le Montigny des Cèdres », BRH, 47 (1941) : 33–47.— « Le « Royal Canadien » ou « Royal Canadian Volunteers », BRH, 7 (1901) : 372.— Jacques Viger, « La prise de Saint-Régis », J. M. LeMoine, édit., BRH, 5 (1899) : 141–144.

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François Béland, « TESTARD LOUVIGNY DE MONTIGNY, JEAN-BAPTISTE-PIERRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/testard_louvigny_de_montigny_jean_baptiste_pierre_5F.html.

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Auteur de l'article:    François Béland
Titre de l'article:    TESTARD LOUVIGNY DE MONTIGNY, JEAN-BAPTISTE-PIERRE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    19 mars 2024