SHAW, WILLIAM, officier et fonctionnaire local, probablement né en Écosse ; il épousa Jane, fille de Thomas Wood, probablement en 1764, à Annapolis Royal, Nouvelle-Écosse, et ils eurent de nombreux enfants ; circa 1759–1789.
En 1759, William Shaw servit comme volontaire dans le 42e d’infanterie lors du siège de la Guadeloupe ; il est possible aussi qu’il ait été présent lors de la prise de Montréal par les Britanniques, en 1760. Il acheta une commission dans le 43e d’infanterie en octobre 1761 et participa aux sièges de la Martinique et de La Havane. S’étant signalé à La Havane, il fut promu lieutenant dans le 40e d’infanterie. En 1763, il suivit son régiment en Nouvelle-Écosse et, deux ans plus tard, en Irlande, où il vécut, en compagnie de sa femme, pendant plusieurs années. Ayant, dans sa jeunesse, fait des études théologiques, il se porta candidat à l’ordination pendant son séjour en Irlande, a fin de devenir missionnaire pour la Society for the Propagation of the Gospel, mais malgré l’appui de son beau-père sa demande fut rejetée. Même si son régiment était toujours stationné en Irlande, Shaw reçut 500 acres de terre dans le canton de Granville, près d’Annapolis Royal, en juillet 1767, et il est recensé comme chef de famille dans ce canton en 1770. En 1772, il fut muté dans le 47e d’infanterie, au sein duquel il servit dans le New Jersey et à Boston. Pendant son séjour dans l’armée, il fit office, à différents moments, d’adjudant-major, d’officier payeur et de juge-avocat adjoint dans les tribunaux militaires. En 1774, il quitta l’armée, « par nécessité, non par choix ». Ses responsabilités familiales ont peut-être pesé plus lourdement dans la balance que le service actif, mais, quoi qu’il en soit des raisons, Shaw retourna en Nouvelle-Écosse et s’engagea dans le « commerce ».
En 1775, Shaw fut élu à la chambre d’Assemblée comme représentant du comté d’Annapolis. Quand il reçut, cette année-là, du gouverneur Francis Legge, une commission d’officier au sein des Loyal Nova Scotia Volunteers, il abandonna son activité commerciale ; mais il perdit plus tard sa commission, par l’influence d’un ancien commandant, sir William Howe.
Cette même année, les habitants du comté d’Annapolis, dans une requête adressée au major général Eyre Massey, commandant des troupes en Nouvelle-Écosse, demandaient que Shaw fût invité à lever une compagnie de milice en vue de la défense du district. Ayant obtenu, en janvier 1776, une commission de major dans la milice, Shaw avait recruté sa compagnie en juillet et il demanda à Massey d’accorder aux hommes leur salaire, leurs provisions et leur équipement, étant donné qu’ils avaient seulement ce qu’il leur avait lui-même fourni. En novembre, devenu colonel, il mit sa compagnie sur un pied d’alerte devant la menace d’une attaque des rebelles américains et la maintint en service tant que le danger ne fut pas écarté. Des accusations furent lancées, cependant : les hommes de Shaw n’auraient pas accompli les tâches dont Shaw avait fait état, et lui-même aurait gardé l’argent que le gouvernement destinait à sa compagnie. Des déclarations par écrit et sous serment, signées par ses hommes, le lavèrent de la première accusation, mais, après examen de la seconde, l’Assemblée lui ordonna de rembourser certaines sommes.
En janvier 1777, Shaw fut nommé juge de paix, et, en avril, il réussit à obtenir une nouvelle commission dans les Loyal Nova Scotia Volunteers. Peu après, toutefois, on lui demanda de retourner cette commission. En dépit de ses efforts, Shaw n’avait toujours pas la faveur des cercles militaires.
En 1781, Shaw occupait le poste de shérif du comté de Halifax. Deux ans plus tard, une enquête menée par l’Assemblée révéla que les shérifs omettaient de transmettre au trésor provincial l’argent provenant des amendes. On songea dès lors à un projet de loi pour régir les fonctions de même que le mode de nomination des shérifs. Une des clauses stipulait que le shérif du comté de Halifax devait posséder, dans le comté, une propriété foncière libre, d’une valeur d’au moins £1 000. En novembre 1783, Shaw avait perdu son poste. Un an plus tard, pour « avoir refusé d’assister [aux sessions de l’Assemblée] et de produire des pièces justificatives à l’appui de sa comptabilité, en sa qualité de fonctionnaire et à titre de shérif du comté de Halifax », on le déclara coupable d’avoir méprisé l’autorité de l’Assemblée ; son siège fut déclaré vacant et l’on donna ordre de l’emprisonner. Il s’arrangea toutefois pour éviter l’arrestation et, au début de l’année suivante, le major général John Campbell le nomma grand prévôt des troupes britanniques en Nouvelle-Écosse, le qualifiant d’ « officier aux longs états de service et de bonne réputation ». Shaw affirma plus tard avoir épargné au gouvernement « jusqu’à £20 000 » en travaillant à « rassembler les Loyalistes, etc. ». On ne saurait dire combien de temps il conserva cette fonction, mais il était de retour en Angleterre en 1786 et y présentait une requête à lord Sydney, ministre de l’Intérieur (responsable aussi des colonies), sollicitant la demi-solde à titre de colonel dans les troupes provinciales, citant ses états de service et se plaignant de « se retrouver sans aucun emploi ni pension ». On ignore si sa requête fut exaucée. En 1789, Shaw était une fois encore de retour à Granville, mais les documents ne font plus mention de lui par la suite.
PANS, RG 1, 168, no 492 ; 222, nos 56–63 ; 369, no 213 ; 443, nos 2–17.— PRO, CO 217/26 ; 217/36 ; 217/37, ff.42–43.— USPG, B, 25, no 80.— N.-É., House of Assembly, Journal, 23 sept., 28 oct. 1780 ; 25 oct., 18 nov., 2 déc. 1783 ; 29 nov. 1784.— Directory of N.S. MLAs, 315.— Service of British regiments (Stewart).— Calnek, History of Annapolis (Savary), 162, 184, 207–210, 338.— H. M. Chichester et George Burges-Short, The records and badges of every regiment and corps in the British army (2e éd., Londres, 1900), 523ss, 558ss, 591ss.— A. W. Savary, French and Anglican churches at Annapolis Royal (Annapolis Royal, N.-É., 1910).
Catherine Pross, « SHAW, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 4 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/shaw_william_4F.html.
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Auteur de l'article: | Catherine Pross |
Titre de l'article: | SHAW, WILLIAM |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 4 nov. 2024 |